
« Je ne fais pas d’effets spéciaux. Je fais des personnages. Je fais des créatures. »
Tout amateur de « monster movies » ayant suivi l’évolution du cinéma Fantastique de ces 30 dernières années aura sûrement eu un petit pincement au coeur en apprenant le décès de Stan Winston le 15 juin dernier, victime d’une saleté de myélome multiple à l’âge de 62 ans.
Véritable sommité en matière d’effets spéciaux (dans les domaines du maquillage, de l’animatronique et des effets digitaux), ce Gepetto du cinéma aura su alimenter les rêves et les cauchemars de millions de cinéphiles, à travers les monstres et merveilles qu’il a su imaginer en partenariat avec quelques-uns des cinéastes les plus prestigieux de la planète. Rendons-lui hommage en revoyant les grandes heures de sa carrière.
Né le 7 avril 1946, Stan Winston étudia la peinture et la sculpture à l’Université de Virginie. Le jeune homme rêve de devenir acteur, et part tenter sa chance à Hollywood en 1968. Mais quelques mois de vaches maigres où il essaie sans succès de devenir stand-up comedian, le poussent à changer son fusil d’épaules. Stan Winston rejoindra alors le Département Maquillages des Studios Walt Disney, où il va apprendre les ficelles du métier qui le poussera à la reconnaissance.
Comme il faut bien gagner sa vie, les premières années ne sont pas forcément les plus heureuses, mais le travail est là. Le succès de films comme LA PLANETE DES SINGES ou L’EXORCISTE commence juste à mettre en avant le talent des maquilleurs professionnels de Hollywood, et, lentement, patiemment, le jeune Winston gravit les échelons de son métier. La qualité des oeuvres sur lesquelles il travaille est rarement au rendez-vous, le téléfilm GARGOYLES (1972) lui permet quand même d’avoir son nom au générique, et d’obtenir sa première récompense, rien de moins qu’un Emmy Award. Durant les années 70, il signe notamment les maquillages spéciaux du téléfilm THE AUTOBIOGRAPHY OF MISS JANE PITTMAN de John Korty (1974, et 2e Emmy Award remporté pour ses maquillages) et du film THE MAN IN THE GLASS BOOTH d’Arthur Hiller, avec Maximilian Schell, en 1975. Les autres films sur lesquels il travaille alors sont des petits films fantastiques vite oubliés. En 1978, il travaille avec un cinéaste prestigieux, le premier d’une longue liste, Sidney Lumet, pour un film malheureusement bien raté, THE WIZ. Une adaptation musicale trés kitsch/disco du MAGICIEN D’OZ avec Diana Ross en Dorothy et Michael Jackson en Epouvantail ! Soit dit en passant, il dirigera le chanteur des années plus tard pour les besoins du vidéo-clip GHOSTS, où Jackson se transforme en squelette spectral. C’est en 1981 que Winston va pour de bon gagner l’estime des professionnels grâce au cinéma Fantastique alors en plein boom créatif. Il signe les maquillages spéciaux de THE HAND, un film d’horreur d’Oliver Stone, et se fait aussi remarquer pour son travail sur une série B fantastique bien menée, DEAD AND BURIED (REINCARNATIONS) de Gary Sherman. Mais c’est surtout son travail sur THE ENTITY (L’EMPRISE) de Sidney J. Furie qu’il impressionne spectateurs et professionnels. Dans une scène-choc, la pauvre Barbara Hershey subit les assauts sexuels d’une entité invisible qui s’acharne sur son joli corps à coups de griffures et déformations. Winston crée pour l’occasion un « corps-doublure » factice de l’actrice, qui est cachée sous le lit et dont seule la tête est « raccordée » à ce faux corps. Commandé à distance par une batterie de tubes et de bladders (poches élastiques remplies d’air), le corps de la comédienne donne l’impression de subir des agressions terrifiantes, sans danger pour celle-ci. Le public n’y voit que du feu et Stan Winston signe là le début d’une fructueuse série de créations d’effets spéciaux révolutionnaires.
En 1982, Stan Winston est appelé à la rescousse sur le tournage de THE THING, le chef-d’oeuvre claustrophobe horrifique de John Carpenter. Le créateur des incroyables métamorphoses de ce bijou du Fantastique, Rob Bottin, s’est tellement épuisé à la tâche qu’il ne peut assurer la réalisation des effets spéciaux d’une séquence importante. Stan Winston le remplace donc au pied levé pour réaliser les effets de la traumatisante scène du chenil, où un inquiétant husky se transforme à vue d’oeil en une abomination tout droit sortie des nouvelles d’H.P. Lovecraft. Fair play, Winston laissera le jeune prodige Bottin récolter les félicitations finales pour l’ensemble des transformations filmées par Carpenter. Celui-ci le retrouvera en 1984 pour signer une autre métamorphose extra-terrestre beaucoup plus soft mais réussie tout de même, au début de STARMAN. Winston réalise les effets de la scène avec deux célèbres collègues, Dick Smith (L’EXORCISTE) et Rick Baker (LE LOUP-GAROU DE LONDRES).
Ci-dessus : le Grand Finale de TERMINATOR, où Arnold Schwarzenegger cède la place au squelette robotique conçu par Stan Winston (à l’exception de quelques plans en animation).
La consécration arrive cette même année 1984 avec la sortie de TERMINATOR. Avec un budget réduit, Winston, se basant sur les dessins du jeune cinéaste James Cameron, fait d’Arnold Schwarzenegger un cyborg plus vrai que nature. La décomposition progressive de l’acteur en squelette robotique, jusqu’à son apparition infernale au milieu d’un incendie, entre dans l’imaginaire collectif, célèbre la rencontre de Winston avec sa créature favorite, et scelle le début d’une solide collaboration professionnelle entre lui et James Cameron. Pour l’occasion, lorsque Cameron doit filmer certains gros plans du personnage dans sa forme semi-humaine ou totalement robotisée, Winston expérimente un premier procédé d’effets spéciaux animatroniques – contraction d’ »animation électronique », le Terminator étant alors une marionnette sophistiquée, animée électroniquement à distance selon certains gestes pré-réglés.
L’année suivante, Cameron travaille de nouveau avec lui pour signer ALIENS, la suite trés guerrière des mésaventures de Sigourney Weaver face au monstre cauchemardesque sorti des peintures de H.R. Giger. S’il modifie quelque peu l’apparence de la créature du film de Ridley Scott, ici déclinée en dizaines d’exemplaires agressifs, Winston réussit l’une de ses plus impressionnantes créations en la personne de la Reine des Aliens. Une sale bête à la taille démesurée, animée à la fois par des assistants cachés dans le « costume » qui la compose, et par animatronique pour les gros plans. A la sortie du film en 1986, l’affreuse créature qui affronte Ripley (Sigourney) dans le mémorable duel final marque les esprits. C’est d’ailleurs en se souvenant de la création de ce monstre grandeur nature que Steven Spielberg choisira d’engager Stan Winston dans la préproduction de JURASSIC PARK en 1992.
Mais auparavant, Stan Winston va accumuler les succès. En 1987 sort PREDATOR de John McTiernan, pour lequel il conçoit le monstre « qui n’a pas une gueule de porte-bonheur » comme le dit Arnold Schwarzenegger dans une réplique d’anthologie en VF ! Campé par le comédien Kevin Peter Hall (2,20 m), le Predator est une autre création marquante de Winston. Avec sa double paire de mâchoires d’arthropode, ses dreadlocks organiques, ses griffes, sa peau reptilienne et son attirail destructeur, le chasseur extra-terrestre réussit l’exploit de terroriser à l’écran l’invincible Arnold et sa bande de baroudeurs perdus en pleine jungle, pour ce qui restera l’un des meilleurs films du Chêne Autrichien, et un sacré morceau d’action et d’horreur. Une suite, moins réussie, signée Stephen Hopkins en 1990 permettra à Winston d’améliorer le look du monstre, devenu depuis « culte » chez les fans du genre.

Ci-dessus : un extrait du making of de PREDATOR, où Stan Winston explique la conception du monstre incarné par Kevin Peter Hall. Avec des interviews de Hall, de l’acteur Bill Duke et du réalisateur John McTiernan.

Ci-dessus : la bande-annonce d’EDWARD AUX MAINS D’ARGENT. Les fameuses « mains » d’Edward (Johnny Depp) ont été créés par Stan Winston.
En cette même année 1990, Stan Winston réussit des maquillages moins spectaculaires mais bien plus poétiques, en transformant Johnny Depp en EDWARD AUX MAINS D’ARGENT pour Tim Burton. Il se charge de dissimuler les mains du comédien sous les fameuses mains-ciseaux de son personnage, pour ce qui reste un pur chef-d’oeuvre mélancolique. A cette époque, Winston se tournera vers la mise en scène, sans trop de réussite il faut bien le dire (PUMPKINHEAD en 1988, GNORM en 1990), pour des films qui se contenteront de mettre en avant le savoir-faire technique de son équipe d’assistants du Stan Winston Studio, qui commence alors à prendre beaucoup d’ampleur.

Ci-dessus : la fameuse bande-annonce « teaser » de TERMINATOR 2 a été tournée par Stan Winston en 1990, un an avant la sortie du film de James Cameron.
Fidèle aux réalisateurs qui ont su mettre en valeur son travail, Stan Winston retrouve James Cameron pour TERMINATOR 2 : LE JUGEMENT DERNIER, le méga-carton de l’année 1991, où lui et son équipe vont réaliser de nouvelles prouesses : des maquillages classiques sur Arnold, dans la lignée du premier, auxquels se rajoutent des animatroniques plus sophistiquées du Terminator squelettique mis en valeur dans la scène d’ouverture, et celles du nouveau méchant, le T-1000 protéiforme, dont les déformations surréalistes (« tête-beignet » trouée, fendue en deux, corps éclaté par une grenade) doivent autant au talent de Winston qu’à celui des informaticiens géniaux d’ILM, chargés quant à eux des métamorphoses à vue. C’est l’Oscar mérité pour Winston et son équipe.

Ci-dessus : dans BATMAN RETURNS (BATMAN LE DEFI), l’immonde Pingouin (Danny DeVITO) motive ses troupes palmées pour la »libération » de Gotham City. Le maquillage de DeVito, ainsi que les pingouins animatroniques, sont la création de l’équipe de Stan Winston. (pardon pour la qualité d’image très moyenne !)
Stan Winston retrouve l’univers de Tim Burton en 1992 avec BATMAN RETURNS (BATMAN LE DEFI), la suite macabre, controversée, mais largement supérieure au film original de 1989. Winston se charge ici de transformer Danny DeVito en Pingouin, un méchant mémorable, à la fois pathétique, odieux et nauséeux, éloigné du personnage originel du comics et conforme en tout point aux dessins de Burton. Il crée aussi pour l’occasion des pingouins animatroniques pour certains plans jugés trop délicats pour être filmés avec les vrais palmipèdes. Encore une belle réussite.

Winston enchaîne sur un projet « énorme » à tout point de vue, et pour cause ! Steven Spielberg en personne apprécie son travail et celui de ses assistants, et les engage pour donner vie aux dinosaures live de JURASSIC PARK. Le film est un triomphe mondial, et la presse, toujours en retard d’un train, déblatère à n’en plus finir sur les fameux dinos en image de synthèse, qui selon elle seraient en images de synthèse d’un bout à l’autre du film ! Sans vouloir renier le prodigieux travail accompli par Dennis Murren, Phil Tippett et les petits génies de l’informatique d’ILM, rappelons que les dinosaures générés sur ordinateur n’occupent qu’une part « modeste » du métrage (une dizaine de minutes maximum). Stan Winston et son équipe se chargent quant à eux de créer des dinosaures grandeur nature, animés durant le tournage même des séquences avec les comédiens.

Ci-dessus : en Version Française, la grande scène d’attaque du Tyrannosaure de JURASSIC PARK ! Le dinosaure est une réplique animatronique grandeur nature, animée par Stan Winston et son équipe, pour la plupart de la séquence. Les effets visuels d’ILM interviennent quand Rex se déplace et apparaît en entier.
Le bébé Vélociraptor, le Tricératops malade, le Brachiosaure venant réveiller Sam Neill et les enfants cachés dans un arbre, le Dilophosaure « cracheur » de venin sont tous des créations de l’équipe de Winston. Les passages les plus terrifiants mettant en scène le gigantesque Tyrannosaure Rex et les sournois Vélociraptors mettront aussi à contribution les efforts de la bande à Winston. Ce qui lui rapportera un nouvel Oscar, une nouvelle fois mérité, et le début d’une nouvelle ère des effets visuels à grand spectacle.
Winston continuera à travailler sur la saga « Jurassique » de l’ami Spielberg, perfectionnant ses animatroniques dans LE MONDE PERDU (1997) et JURASSIC PARK III (2001, réalisé par Joe Johnston), et y créera de nouveaux terribles lézards toujours trés impressionnants : les minuscules et voraces Compys qui dévorent le vilain chasseur Peter Stormare, le bébé Stégosaure qui n’aime pas les photos de Julianne Moore, la famille Tyrannosaure qui vient démolir les véhicules des héros, le gigantesque Spinosaure du troisième volet et des Vélociraptors new look, entre autres !
1993, l’année du triomphe pour Stan Winston, lui permet de se lancer dans l’ère digitale. Avec James Cameron, il fonde le bien-nommé studio d’effets spéciaux Digital Domain, tout en continuant ses activités de maquilleur et de spécialiste de l’animatronique. Sous l’égide de ce solide concurrent d’ILM, Winston revient à des maquillages plus classiques mais toujours réussis, ceux d’ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE, où il transforme Tom Cruise, Brad Pitt et Antonio Banderas en séduisants Seigneurs de la Nuit au visage marbré de veines apparentes. Et quelques effets bien saignants, dont Mister Cruise fait même les frais, égorgé dans une scène par une vampirette juvénile, Kirsten Dunst !
Et la carrière de Winston va continuer, même si le succès n’est pas toujours au rendez-vous. Comme en témoigne les effets ratés (selon l’aveu de Winston lui-même) de CONGO, adaptation ratée par Frank Marshall d’un roman d’aventures de Michael Crichton riche en gorilles féroces. Mais comme vous l’aurez compris, dans ce blog, on aime la gent simiesque, on pardonnera à Winston, qui se rattrapera dans le genre en créant des gorilles nettement plus réussis en 1999, dans INSTINCT avec Sir Anthony Hopkins !

Entre ces péripéties de primates, Stan Winston va continuer ses activités et créer de nouveaux et ingénieux effets, tout en laissant ses assistants du Stan Winston Studio prendre une part créative plus importante au sein de la société. En 1996, il retrouve Arnold et son personnage fétiche pour le film spécialement conçu comme attraction au parc d’Universal Studios, TERMINATOR 2 3-D BATTLE ACROSS TIME. Winston créera cette même année des faux lions convainquants dans un honnête film d’aventures de Stephen Hopkins, GHOST AND THE DARKNESS (L’OMBRE ET LA PROIE) avec Michael Douglas et Val Kilmer. L’année suivante, Winston montre qu’il ne fait pas que s’intéresser aux grosses bêbêtes, les minuscules l’intéressent aussi ! Il crée ainsi une souris animatronique facétieuse dans le trés drôle MOUSEHUNT (LA SOURIS) de Gore Verbinski, et, en 1998, il fabrique pour Joe Dante les SMALL SOLDIERS, ces jouets militaires incontrôlables qui viennent semer la panique dans une petite ville américaine bien tranquille.

Ci-dessus : dans SMALL SOLDIERS, Kirsten Dunst et Gregory Smith se retrouvent pourchassés par les redoutables Commando Elite. Encore une adroite combinaison des effets animatroniques de Stan Winston associé au studio ILM.
Signalons aussi d’autres effets trés fun dans GALAXY QUEST, une savoureuse comédie spatiale parodiant STAR TREK, pour laquelle Winston crée un vilain général Alien trés réussi. Son studio se signale aussi cette année-là par des maquillages trés réussis, dans AUSTIN POWERS : L’ESPION QUI M’A NIQUEE, où Mike Myers devient l’immonde obèse Fat Bastard, et les spectres qui terrorisent Haley Joel Osment dans SIXIEME SENS de M. Night Shyamalan. Le Stan Winston Studio créera d’autres spectres effrayants dans le mésestimé WHAT LIES BENEATH (APPARENCES) de Robert Zemeckis, en 2000.
Nouvelle réussite en 2001 pour Stan Winston, qui après avoir signé des maquillages « classiques » sur le PEARL HARBOR de Michael « Badaboum » Bay, réussit un nouveau tour de force en créant les Méchas, les robots simili-humains de Steven Spielberg dans le sous-estimé A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE. En utilisant les nouvelles techniques de maquillage digital, Winston réussit des créations étonnantes combinées aux effets visuels de Dennis Murren d’ILM. Des acteurs jouant les robots mutilés laissent ainsi apparaître leurs circuits internes à vif, et peuvent remplacer leurs yeux, leurs mâchoires et leurs mains sans la moindre difficulté… La séquence de la « Flesh Fair » permet à l’équipe de Winston de déchaîner son imagination en créant des dizaines de Méchas aux formes étranges, pauvres victimes vouées à être mises à mort dans des jeux du cirque contemporains. Le visage de Winston sera même reproduit pour l’un de ces malheureux robots !

Ci-dessus : l’inquiétant monde futuriste d’A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, où les Méchas sont persécutés et traqués. Remarquables combinaison d’effets de maquillages, animatroniques et images de synthèse, dûs aux équipes de Winston et d’ILM.
Ces dernières années, la carrière de Stan Winston va se continuer avec le même succès. En 2003, TERMINATOR 3 marque les retrouvailles de Stan Winston avec son cher cyborg, même si James Cameron n’est plus aux commandes. C’est Jonathan Mostow qui signe là une honorable série B d’action bien troussée, où Winston peut appliquer sur Arnold les techniques de maquillage digital mises au point sur A.I., et inventer un nouveau méchant, la T-X campée par la trés sexy Kristanna Loken. Cette même année 2003, Winston met au point des effets d’une belle discrétion pour le magnifique BIG FISH de Tim Burton, notamment cet énorme poisson-chat animatronique avec lequel se bat Ewan McGregor au début du film pour récupérer sa précieuse bague de mariage !
En 2005, Stan Winston continue les projets prestigieux. Il conçoit les légions de Démons qui viennent tourmenter Keanu Reeves et Rachel Weisz dans CONSTANTINE de Francis Lawrence, et signe les maquillages de TIDELAND de Terry Gilliam. Son studio participe à LA GUERRE DES MONDES du camarade Spielberg, créant notamment l’Herbe Rouge et assurant les effets de la séquence finale où un Tripode s’écroule, avec son occupant, devant les survivants humains à Boston. L’année suivante, le Stan Winston Studio signera les maquillages réalistes de la reconstitution du drame du WORLD TRADE CENTER d’Oliver Stone. Enfin, alors même qu’il se savait gravement malade, Stan Winston continuera à travailler avec talent sur de nouvelles créations. Tandis que les associés de son studio s’occupent à la fois du look du Crâne, des animaux croisés par Indy et sa bande (chiens de prairie et Sapajous farceurs) et des « Aliens » mystérieux d’INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL, Winston signera d’ingénieux effets pour IRON MAN, le super-héros mis en scène par Jon Favreau.
Enfin, son nom restera associé, à titre posthume, aux prochains travaux de son studio en 2009. Il sera trés certainement cité en hommage aux génériques d’AVATAR, le prochain film de James Cameron, de G.I. JOE de Stephen Sommers, de l’éventuel JURASSIC PARK IV qui devrait enfin être lancé l’année prochaine, et de TERMINATOR SALVATION : THE FUTURE BEGINS, suite (et pas fin) de la saga du cyborg, sans Schwarzie mais avec Christian Bale en John Connor, sous les caméras de McG.
Stan Winston a été nominé 6 fois aux Oscars : Meilleurs Maquillages pour HEARTBEEPS (1981), EDWARD AUX MAINS D’ARGENT (1990), et BATMAN RETURNS (1992), et Meilleurs Effets Spéciaux Visuels pour PREDATOR (1987), LE MONDE PERDU (1997) et A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (2001). Il a remporté 4 Oscars au total : pour les Meilleurs Effets Spéciaux avec ALIENS (1986), un doublé Maquillages-Effets Spéciaux pour TERMINATOR 2 (1991) et enfin les Meilleurs Effets Spéciaux avec JURASSIC PARK (1993). Il a également eu son étoile sur le Hollywood Walk of Fame (au 6522 Hollywood Blvd.), un honneur qu’il est le seul à partager avec un autre magicien des effets spéciaux, le vénérable Ray Harryhausen.