J’inaugure ici une nouvelle rubrique, une biographie consacrée à une personnalité marquante du cinéma. Histoire de changer un petit peu des hommages aux artistes, acteurs et réalisateurs hélas disparus, évoqués en ces lignes, j‘évoquerai ici le parcours de personnalités toujours de ce monde, et bien actives… Répondant donc très tardivement à la demande d’une sympathique internaute, je vais tenter de décrire la carrière d’un acteur extrêmement talentueux, Kevin Spacey.
J’en profite pour dire aux internautes qui liront ces lignes qu’ils peuvent aussi me suggérer d’autres biographies sur les acteurs, actrices, cinéastes, etc. de leur choix. J’essaierai, dans la mesure du possible, d’y répondre de mon mieux.
Et je vous demande de bien vouloir m’excuser d’avance si certaines informations concernant Mr. Spacey sont erronées ou invérifiables. Comme vous le savez, le Net est une prodigieuse source d‘informations, mais elles ne sont pas forcément très fiables…
Bonne lecture quand même !

Kevin SPACEY
En l’espace d’une décennie, il a créé quelques-uns des rôles les plus marquants de ces dernières années à l‘écran. Reconnu pour incarner souvent des personnages ambigus et manipulateurs, Kevin Spacey est un comédien complet, capable de passer, d’un rôle à l’autre, du personnage le plus charmeur et sympathique au pire criminel qui soit. Se définissant avant tout comme un homme de théâtre, c’est à cette passion qu’il a consacré sa vie et une grande partie de sa carrière.
D’une grande discrétion dans sa vie privée, Kevin Spacey, malgré son immense notoriété, n’est pas quelqu’un qui recherche les feux de la rampe à tout prix. Cette volonté de cacher sa vie personnelle aux médias lui a valu certaines rumeurs douteuses sur son célibat de longue date, mais il s’en amuse plus qu‘il ne s‘en vexe. La discrétion de Spacey provient, comme il le dit lui-même en 1998 au London Evening Standard, d’une forte volonté qui marque un grand professionnalisme : « Ce n’est pas que je veuille créer une sorte de mystique à la c.. en gardant le silence sur ma vie personnelle, c’est juste que moins vous en savez sur moi, plus il est facile de vous convaincre que je suis le personnage à l’écran. Cela permet au public d’aller dans une salle de cinéma et de croire que je suis cette personne. ».
Pas question donc, pour Kevin Spacey, de livrer sa personne publique aux médias à tout bout de champ, si cela doit nuire à la qualité finale de l’œuvre. Au vu de la qualité globale de ses performances, on ne saurait lui donner tort. Voyons son parcours, en ce beau mois de juin 2009.
L’acteur est né sous le nom de Kevin Spacey Fowler, le 26 juillet 1959 à South Orange dans le New Jersey. Il est le plus jeune de trois enfants, nés de Thomas Fowler (un écrivain technique) et Kathleen Spacey Fowler (une secrétaire personnelle). Après avoir souvent changé de domicile en raison des contrats professionnels du père, la famille s’établit finalement en Californie du Sud, où le jeune Kevin devient vite un garçon très turbulent. Après avoir mis le feu un jour à la cabane en bois de sa sœur, il sera inscrit par ses parents à l’Académie Militaire Northridge ! Il en sera expulsé quelques mois plus tard, pour avoir, semble-t-il, tapé sur la tête d’un camarade avec un pneu…
À l’adolescence, Kevin Spacey entre à la Chatsworth High School de la Vallée de San Fernando, où il se découvre des talents d’acteur. Il joue le Capitaine Von Trapp dans une adaptation de THE SOUND OF MUSIC (La Mélodie du Bonheur) avec une jeune camarade, Mare Winningham, elle-même devenue actrice reconnue. Vers cette époque, le jeune Kevin attrape le « virus » du cinéma. Ses héros de cinéma sont : Spencer Tracy, Henry Fonda, James Stewart, Jason Robards, Jack Lemmon et Al Pacino. Il est de plus un excellent imitateur, aimant particulièrement interpréter les voix et les attitudes de James Stewart et de l’animateur de télévision Johnny Carson.
Un talent dont il donnera bien plus tard un exemple lors de son entretien télévisé à l‘Actor‘s Studio. Voyez plutôt ci-dessous James Lipton interviewer Kevin Spacey, alias James Stewart, Johnny Carson, Katharine Hepburn, Clint Eastwood, John Gielgud, Marlon Brando, Christopher Walken, Al Pacino et Jack Lemmon (désolé pour le son désynchronisé !) :

Après un bref passage au Los Angeles Valley College, il rejoint le programme d’enseignement de l’art dramatique à Juilliard sur les conseils d’un autre ancien camarade de Chatsworth, Val Kilmer. Mais, pressé de travailler, Kevin Spacey quitte Juilliard sans diplôme après deux ans d’études, et signe au Festival Shakespeare de New York. Son premier engagement professionnel consiste à jouer le rôle d’un messager dans une représentation d’HENRY VI en 1981. Grâce au directeur du festival, Joseph Papp, Spacey fait ses débuts à Broadway dans GHOSTS d’après Henrik Ibsen. Il s’y fait fortement remarquer. Dans la pièce de David Rabe HURLYBURLY, il lui arrivera parfois d’interpréter tous les rôles !
Le jeune comédien fait en 1986 une rencontre décisive pour la suite de sa carrière : pour jouer la pièce d’Eugene O’Neill LE LONG VOYAGE DANS LA NUIT, il fait la connaissance de l’un de ses héros de l’écran, Jack Lemmon. Ce dernier le prend sous son aile, devenant pour le jeune Spacey un grand ami et un précieux mentor. Spacey dira plus tard que, grâce à l’acteur fétiche de Billy Wilder, il cessera d’être un jeune acteur excessivement ambitieux et possessif, pour s’améliorer et devenir un véritable être humain. Il jouera à maintes reprises aux côtés de Lemmon, au théâtre et au cinéma, et lui dédiera son futur Oscar pour AMERICAN BEAUTY.
Parallèlement à son travail sur les planches, Spacey fait ses premières apparition sur les écrans de télévision et de cinéma. Ses débuts au cinéma en 1986 sont modestes – Mike Nichols lui donne un petit rôle de voleur dans le métro dans son film HEARTBURN / La Brûlure, dont Meryl Streep et Jack Nicholson sont les vedettes. Nichols se souviendra de l’acteur pour lui confier un second rôle plus important, celui de Bob Speck, dans son film à succès de 1988, WORKING GIRL. En 1987, à la télévision, Spacey débute dans l’épisode SOLO de la série EQUALIZER où il joue le rôle de l’Inspecteur Cole. Sa première interprétation importante à l’écran se fait cette année-là, pour son rôle du Sénateur Rourke dans un épisode de la série policière CRIME STORY : THE SENATOR, THE MOVIE STAR, AND THE MOB. Il joue avec Jack Lemmon dans le téléfilm LONG DAY’S JOURNEY INTO NIGHT de Jonathan Miller, une adaptation filmée de la pièce LE LONG VOYAGE DANS LA NUIT.
Spacey retrouve Jack Lemmon en 1988 dans le téléfilm THE MURDER OF MARY PHAGAN de William Hale, avec également (entre autres) William H. Macy. Il y joue le rôle de Wes Brent. Au cinéma, outre son rôle dans WORKING GIRL, on peut aussi l’apercevoir dans le film ROCKET GIBRALTAR de Daniel Petrie, avec Burt Lancaster, où il joue le rôle de Dwayne Hanson.

Extrait ci-dessus : deux scènes marquantes de Spacey en tant que Mel Profitt dans la série WISEGUY (Un Flic dans la Mafia), face à Vinnie Terranova (Ken Wahl), dans l’épisode FASCINATION FOR THE FLAME.
Mais c’est le rôle du criminel Mel Profitt qui lui permet de faire parler de lui, dans la série télévisée WISEGUY / Un Flic dans la Mafia, pendant huit épisodes marquants : BLOOD DANCE, SQUEEZE, NOT FOR NOTHING, THE MERCHANT OF DEATH, PLAYER TO BE NAMED NOW, SMOKEY MOUNTAIN REQUIEM, FASCINATION FOR THE FLAME et INDEPENDENT OPERATOR. Profitt est son premier rôle d’une grande galerie de mémorables « vilains » de l’écran, qui feront plus tard sa notoriété…
Dans les deux années qui suivent, Spacey enchaîne le théâtre et les rôles secondaires au cinéma et à la télévision. En 1989, on peut le voir à la télévision américaine dans l’épisode CLEAN STATE de la série policière UNSUB. Une série si confidentielle que le rôle de Spacey n’est pas précisé ou crédité à ce jour… Au cinéma, il joue le rôle de Kirgo dans la comédie d’Arthur Hiller, SEE NO EVIL, HEAR NO EVIL / Pas nous, pas nous, d’Arthur Hiller, avec Richard Pryor et Gene Wilder. Et il accompagne une nouvelle fois son grand ami Jack Lemmon, qui est la vedette d’un film méconnu de Gary David Goldberg, DAD, produit par le studio Amblin Entertainement de Steven Spielberg. Aux côtés de Ted Danson, Ethan Hawke et James Caan, Spacey tient le rôle de Mario. En 1990, Spacey apparaît dans deux téléfilms : FALL FROM GRACE, de Karen Arthur (rôle de Jim Bakker), et WHEN YOU REMEMBER ME, de Harry Winer, avec Ellen Burstyn (rôle de Wade). Sur grand écran, on peut le voir dans le film de Bruno Barreto, A SHOW OF FORCE / État de Force, avec Amy Irving, Andy Garcia et Robert Duvall, où son personnage se nomme Frank Curtin. Et dans HENRY & JUNE, de Philip Kaufman, avec Fred Ward, Uma Thurman, Maria de Medeiros et un certain « Maurice Escargot », alias Gary Oldman ! Spacey y joue le rôle de Richard Osborn.
À force de patience et de travail, le talent de Kevin Spacey finit par être reconnu au début de la décennie suivante. En 1991, le téléfilm DARROW de John David Coles lui permet d’incarner Clarence Darrow, célèbre avocat américain spécialiste des droits civils qui s‘illustra en défendant les jeunes meurtriers Leopold et Loeb (qui inspirèrent plusieurs films : LA CORDE d’Alfred Hitchcock, COMPULSION/Le Génie du Mal de Richard Fleischer, SWOON de Tom Kallin) en 1924, et pour avoir défendu John Thomas Scopes en 1925, lors du fameux « Procès du Singe ». C’est par ailleurs la toute première fois que Spacey tient le premier rôle dans une fiction filmée. Cette année-là, il gagne un Tony Award pour son rôle d’Oncle Louie, dans la pièce LOST IN YONKERS de Neil Simon.

Extrait ci-dessus : dans GLENGARRY GLEN ROSS, John Williamson (Spacey) fait rater à Ricky Roma (Al Pacino) sa plus belle vente… et se fait copieusement insulter par ce dernier !
Il enchaîne en 1992 avec un épisode de la célèbre série LA LOI DE LOS ANGELES, GUESS WHO’S COMING TO MURDER, où il tient le rôle de Giles Keenan. Son nom commence à être remarqué, et Spacey rejoint le casting en or du film GLENGARRY GLEN ROSS / Glengarry, de James Foley. David Mamet écrit le scénario adapté de sa propre pièce, où les employés d’une agence immobilière de New York sont poussés à une compétition impitoyable pour garder leur poste. Spacey y joue le rôle de l’odieux John Williamson, l’employeur qui s’en prend tout particulièrement à un employé vieillissant, Shelley Levine, incarné par Jack Lemmon. Les deux comédiens se joignent à une équipe impressionnante : Al Pacino, Alec Baldwin, Alan Arkin, Ed Harris et Jonathan Pryce. Le film est un succès critique, et la prestation de Spacey particulièrement remarquée.
Suivent quelques œuvres moins marquantes entre 1992 et 1994 : le film de 1992 CONSENTING ADULTS / Jeux d’Adultes, d‘Alan J. Pakula face à Kevin Kline, Mary Elizabeth Mastrantonio et Forest Whitaker ; l’épisode HEROS EXOLETUS de la série TRIBECA en 1993 ; en 1994, les films IRON WILL de Charles Haid, THE REF / Tel est pris qui croyait prendre, de Ted Demme, et le téléfilm DOOMSDAY GUN de Robert Young, avec Frank Langella, Alan Arkin, James Fox, et un jeune acteur alors inconnu, Clive Owen.

Extrait ci-dessus : au tour de Kevin Spacey de se défouler sur un subalterne malchanceux, Frank Whaley, son souffre-douleur de SWIMMING WITH SHARKS.
Mais Kevin Spacey obtient à nouveau les félicitations de la critique pour son interprétation de Buddy Ackerman, le « boss » le plus puissant de Hollywood dans la comédie dramatique de George Huang, SWIMMING WITH SHARKS. Grossier, cruel, abusant de son pouvoir, Buddy Ackerman est un cauchemar quotidien pour son jeune et naïf assistant Guy (Frank Whaley), qui va pourtant chercher à se venger… La performance de Spacey lui vaut une nomination au Prix Independent Spirit du Meilleur Acteur. C’est aussi, pour l’anecdote, son premier film en tant que producteur, et le tout premier où il tient le premier rôle.

L’année 1995 est celle qui va définitivement confirmer la réputation montante de Kevin Spacey, où il va pour ainsi dire « exploser » à l’écran en jouant deux personnages mémorables : tout d’abord, Roger « Verbal » Kint, le petit truand à la patte folle d’USUAL SUSPECTS de Bryan Singer, avec Gabriel Byrne, Chazz Palminteri et Benicio Del Toro. Seul survivant d’un braquage de grande ampleur qui a tourné au carnage, Kint est un minable, « cuisiné » de près par l’inspecteur Kujan (Palminteri) pour qu’il leur révèle qui est le redoutable et énigmatique caïd du crime, connu sous le nom de Keyser Sosë… La confrontation entre le truand et le flic est tendue, bien dirigée par Singer pour un thriller mémorable, complexe… et quelque peu manipulateur, une fois qu’on connaît la chute ! En tout cas, la performance de Spacey est remarquable de bout en bout ; faussement passif et pitoyable, « Verbal » Kint révèle son jeu et berne tout le monde avec une habileté diabolique.

Extrait ci-dessus : la bande-annonce en VO d’USUAL SUSPECTS.
L’acteur obtiendra une jolie collection de récompenses pour son rôle, à commencer par l’Oscar du Meilleur 2e Rôle Masculin. Il est également nommé au Golden Globe du Meilleur 2e Rôle. Ses autres récompenses : Meilleur Acteur 2e Rôle (Prix de la Société des Critiques de Films de Boston, Prix du Choix des Critiques aux Broadcast Film Critics Association Awards, Prix de la Société des Critiques de Films de Chicago, Prix Chlotrudis, Prix de l’Association des Critiques de Films de Dallas-Fort Worth et Prix de la National Board of Review). Il reçoit également le Prix du Festival International du Film de Seattle du Meilleur Acteur, et il est nommé au Prix de la Screen Actor Guild du Meilleur Acteur dans un 2e Rôle. Pour l’anecdote, son personnage de « Verbal » Kint est le n°48 de la liste des Plus Grands Vilains de cinéma dressée par l’American Film Institute. Et le n°100 des 100 Plus Grands Personnages de Cinéma pour le magazine Première.

Extrait ci-dessus : Kevin Spacey est « John Doe », l’assassin de SEVEN, justifiant ses meurtres face aux inspecteurs Mills et Somerset (Brad Pitt et Morgan Freeman), avant le grand finale.
Le succès remporté par Spacey dans USUAL SUSPECTS est renforcé par son film suivant, où il a de nouveau l’occasion de jouer un personnage de criminel retors, suprêmement intelligent et manipulateur : il est inoubliable dans le rôle du tueur en série « John Doe » de SEVEN, le thriller horrifique de David Fincher, avec Brad Pitt, Morgan Freeman et Gwyneth Paltrow qui remporte un immense succès en cette fin d’année 1995. Crédité volontairement en générique de fin à sa demande (pour que le spectateur n‘anticipe pas son apparition), Kevin Spacey n’a qu’un temps de présence à l’écran assez court, mais il crève littéralement l’écran et compose un personnage de meurtrier machiavélique particulièrement terrifiant.
Le personnage ne nous est présenté qu’à travers la découverte de chacun de ses meurtres abominables, lui conférant une stature quasi surnaturelle – notamment durant cette poursuite d’anthologie dans l’hôtel, où il n‘apparaît que comme une ombre fantomatique, traqué par Brad Pitt et Morgan Freeman. Le spectateur, déjà mis en condition par les indices semés par le tueur, n’en est que plus saisi de voir celui-ci se rendre volontairement aux policiers pour un dernier acte traumatisant. L’apparition de Spacey, doigts couverts de pansements, chemise tâchée de sang (le sang de quelle victime ??), criant dans le hall pour attirer l’attention de Pitt et Freeman est un moment des plus perturbants. Tout comme la joute verbale à laquelle il se livre avec les deux officiers dans la voiture, jusqu’au dénouement tragique de l’affaire en plein désert, lié à la livraison d’une boîte dont on ne devinera jamais le contenu… L’interprétation de Kevin Spacey, glaçante et sans faute, est une nouvelle fois saluée d’éloges critiques et d’un grand succès public.
L’acteur est récompensé du MTV Movie Award du Meilleur Méchant et du Prix du Cercle des Critiques de Films de New York du Meilleur Acteur 2e Rôle, prix groupé pour ses interprétations dans SWIMMING WITH SHARKS, USUAL SUSPECTS, SEVEN et ALERTE ! Celui-ci est son film suivant, et lui permet de sortir pour une fois du registre des méchants pour un personnage plus sympathique. Signé de Wolfgang Petersen, le film, titré en version originale OUTBREAK, est un thriller avec Dustin Hoffman, Rene Russo, Morgan Freeman, Cuba Gooding Jr., Donald Sutherland et Patrick Dempsey. Spacey y campe le Major Casey Schuler, un médecin militaire qui tente d’enrayer une épidémie virale mortelle à travers les Etats-Unis. Un sujet intéressant, mais le film est une superproduction balourde qui ne marque pas les mémoires.
Mais cela n‘a pas d‘importance car, grâce aux succès d’USUAL SUSPECTS et SEVEN, et sa réputation d’acteur talentueux désormais établie, Kevin Spacey devient un acteur désormais bankable, tout en continuant parallèlement sa carrière au théâtre : en 1996, Spacey interprète un nouveau personnage antipathique, le District Attorney Rufus Buckley, qui réclame la peine de mort contre Carl Lee Hailey (Samuel L. Jackson), un père de famille Noir ayant vengé le meurtre de sa fillette, dans le controversé A TIME TO KILL / Le Droit de Tuer ? de Joel Schumacher, avec également Matthew McConaughey, Sandra Bullock, Donald et Kiefer Sutherland, Ashley Judd et Chris Cooper. Spacey retrouve ses partenaires de GLENGARRY GLEN ROSS, Al Pacino et Alec Baldwin, dans le très bon documentaire LOOKING FOR RICHARD, dont Pacino signe la mise en scène. Comme ses partenaires, Spacey apparaît à la fois dans son propre rôle et dans celui d’un personnage de la pièce RICHARD III de Shakespeare, le Duc de Buckingham. Kevin Spacey passe également à la mise en scène de cinéma, signant le film noir ALBINO ALLIGATOR, où il dirige Matt Dillon, Faye Dunaway, Gary Sinise et Viggo Mortensen. Le film, fraîchement reçu par la critique américaine, passe inaperçu.

Extrait ci-dessus : la bande-annonce de L.A. CONFIDENTIAL.
1997 est une très bonne année pour Spacey, qui est à son meilleur niveau dans deux très grands films. Il est tout d’abord Jack Vincennes, suave officier de police de Los Angeles dans L.A. CONFIDENTIAL, le film noir de Curtis Hanson adapté du roman de James Ellroy, où jouent également Russell Crowe, Guy Pearce, Kim Basinger, Danny DeVito, James Cromwell et David Strathairn. Spacey prend beaucoup de plaisir à y jouer un policier véreux, préférant fricoter avec les starlettes, et monter des affaires louches avec le journaliste Sid Hudgeons (DeVito), en lui livrant des arrestations « sur mesure » de stars prises en flagrant délit. Cynique et charmeur, Vincennes profite allègrement d’un système totalement corrompu, avant que l’enquête de son jeune collègue Ed Exley (Guy Pearce) lui offre une chance de se racheter… Mais dans la Los Angeles des années 50, il ne fait pas bon poser des questions gênantes à ses supérieurs, comme Vincennes va en faire l’amère expérience… La performance de Spacey, qui nous rend finalement si sympathique un personnage totalement immoral, lui vaut de nouvelles récompenses. Il gagne le Prix de la Société des Critiques de Films de Boston, et le Prix Chlotrudis du Meilleur Acteur dans un 2e Rôle, remporte l’Empire Award du Meilleur Acteur, et est nommé au BAFTA Award du Meilleur Acteur, ainsi qu’au Prix de la Screen Actors Guild pour la Meilleure Performance de l’Ensemble des Acteurs dans un Film.

Cette même année, Kevin Spacey joue magistralement un autre personnage terriblement ambigu, Jim Williams, l’antiquaire homosexuel raffiné, affable et excentrique, dans MINUIT DANS LE JARDIN DU BIEN ET DU MAL, le film de Clint Eastwood. Spacey y partage la vedette avec John Cusack et un jeune acteur anglais encore méconnu, Jude Law, qui interprète l‘amant de Williams, une petite frappe du nom de Billy Hanson. Le meurtre de ce dernier par Williams, supposément en état de légitime défense, va déclencher une série d’évènements bizarres, humoristiques et dramatiques dans la belle ville sudiste de Savannah, le berceau du parolier Johnny Mercer. Les apparences sont toujours trompeuses dans ce film atypique et attachant de bout en bout. Et Spacey est excellent, encore une fois, dans le rôle de Williams, déstabilisant toujours les certitudes du journaliste new-yorkais joué par Cusack. Il se voit attribuer le Prix du Cercle des Critiques de Films du Texas du Meilleur Acteur pour sa performance. Excellent chanteur de surcroît, Spacey interprète « That Old Black Magic » sur le CD des chansons du film !
En octobre 1997, l’acteur est dans le classement des « 100 Plus Grandes Stars de Cinéma de Tous les Temps », liste créée par le magazine britannique Empire.
L’année suivante, Kevin Spacey est à l’affiche du thriller NÉGOCIATEUR de F. Gary Gray, où il retrouve Samuel L. Jackson, avec également David Morse et Paul Giamatti. Surprise, pour une fois, Spacey joue un homme du bon côté de la barrière, le Lieutenant Chris Sabian, un officier spécialisé dans les négociations de prises d’otages qui va peu à peu prendre fait et cause pour son ex-collègue Danny Roman (Jackson), devenu à son tour preneur d’otages suite à un complot. La prestation impeccable des deux acteurs suffit à soutenir le film de bout en bout, un honnête film à suspense.
Spacey joue également cette année-là le rôle de Mickey dans HURLYBURLY / Hollywood Sunrise, l’adaptation filmée de la pièce de David Rabe, par Anthony Drazan, où il donne la réplique à Sean Penn, Robin Wright Penn, Chazz Palminteri, Anna Paquin et Meg Ryan. Il s’amuse ensuite à prêter sa voix au méchant criquet en chef, Hopper (VF : Le Borgne), du sympathique film d’animation de John Lasseter, A BUG’S LIFE / 1001 Pattes, deuxième long-métrage des studios Pixar. Kevin Spacey est cité cette année-là comme l’un des 25 Meilleurs Acteurs de 1998 du magasine américain Entertainment Weekly.

Extrait ci-dessus : dans AMERICAN BEAUTY, Lester Burnham (Kevin Spacey) décide de se laisser vivre, au grand dam de sa femme Carolyn (Annette Bening). « I Rule ! »
En 1999, il joue de nouveau sur les planches THE ICEMAN COMETH d’après O’Neill. Mais surtout, l’acteur connaît un véritable triomphe dans AMERICAN BEAUTY, le premier film de Sam Mendes, avec Annette Bening, Chris Cooper, Thora Birch, Wes Bentley et Mena Suvari. Kevin Spacey y joue Lester Burnham, un homme excédé par la banalité de sa vie paisible de cadre moyen, mari soumis et père dépassé. Fou de désir pour Angela (Mena Suvari) la meilleure amie de sa fille Jane (Thora Birch), Lester va ruer dans les brancards, quitter son travail, rompre avec son épouse (Annette Bening parfaite en « desperate housewife » dévorée d’ambition), se découvrir une deuxième jeunesse, tenter de séduire la lolita et perturber profondément ses nouveaux voisins !

Grâce au scénario décapant d’Alan Ball, et la mise en scène parfaitement agencée de Sam Mendes, Spacey livre une de ses meilleures performances à l’écran. Dans cette charge impitoyable et réjouissante contre le conformisme social, l’acteur trouve l’équilibre parfait. Il est irrésistible de drôlerie dans les scènes où il ose enfin se rebeller (notamment cette hilarante séquence de repas du soir : « Chérie, cesse de m’interrompre ! » – voir l’extrait ci-dessus) et pathétique, par son désir soudain de revivre sa jeunesse, qui cache bien d’autres failles. Le film est un immense succès international, et marque un véritable triomphe pour l’acteur, qui croulera sous une avalanche de récompenses ! À commencer par l’Oscar du Meilleur Acteur, qu’il dédiera chaleureusement à Jack Lemmon.
Pour AMERICAN BEAUTY, Kevin Spacey est cité pour trois nominations : l’Empire Award, le Golden Globe et le Satellite Award du Meilleur Acteur. Et il gagne les trophées et prix suivants : BAFTA Award du Meilleur Acteur ; Prix d’Excellence au Festival du Film de Boston ; Prix de la Société des Critiques de Films de Chicago, Prix Chlotrudis, Prix des Critiques de Films de Dallas, Association Award, Prix du Cercle des Critiques de Films de Floride du Meilleur Acteur, Prix du Cercle des Critiques de Films de Kansas City, Prix de la Société des Critiques de Films de Las Vegas, Prix du Cercle des Critiques de Films de Londres, Prix de la Société des Critiques de Films Online, Prix de la Guilde des Critiques de Films Russes, Prix de la Société des Critiques de Films de San Diego, Prix de la Screen Actors Guild, Prix de l’Association des Critiques de Films du Sud-est, Prix de l’Association des Critiques de Films de Toronto et Laurence Olivier Award du Meilleur Acteur.
Pour couronner cette année faste en beauté, Kevin Spacey obtient aussi un grand succès au théâtre pour son rôle dans ICEMAN COMETH d’après Eugene O’Neill. Cela lui vaut d’être nominé au Tony Award du Meilleur Acteur, et de recevoir le Laurence Olivier Theatre Award et le London Evening Standard Award pour ce même rôle. Élu meilleur acteur de la décennie par Empire Magazine (ils l’aiment bien, on dirait !) en mai 1999, l’acteur obtiendra de plus tout naturellement son étoile sur le Hollywood Walk of Fame cette même année. N’en jetez plus, la cage est pleine !
Après un premier essai pour SWIMMING WITH SHARKS, Kevin Spacey crée sa propre compagnie de production, Trigger Street, en 1999. Il produit pour l’occasion son film suivant, THE BIG KAHUNA de John Swanbeck, où il retrouve son complice Danny DeVito, dans le rôle de deux représentants en lubrifiants cyniques se moquant d‘un jeune collègue profondément religieux. Il est également le producteur en 2000 d’ORDINARY DECENT CRIMINAL du réalisateur irlandais Thaddeus O‘Sullivan, avec à ses côtés Linda Fiorentino et un quasi débutant, Colin Farrell. Le personnage joué par Spacey, Michael Lynch, se base sur le gangster irlandais Martin Cahill, qui finit assassiné par l’IRA. Un sujet qui avait déjà inspiré le cinéaste John Boorman avec son film sorti deux ans plus tôt, LE GÉNÉRAL, interprété par Brendan Gleeson et Jon Voight.
Kevin Spacey est aussi à l’affiche en 2000 du drame de Mimi Leder, PAY IT FORWARD / Un Monde Meilleur, avec Helen Hunt, Haley Joel Osment, James Caviezel et Angie Dickinson. Il interprète Eugene Simonet, professeur d’éducation civique et sociale du jeune Trevor McKinney (Haley Joel Osment), un jeune garçon de Las Vegas qui souffre de l’alcoolisme de sa mère (Helen Hunt) et de l’abandon de son père. L’occasion pour Spacey de créer avec son brio habituel un personnage hanté par un dramatique secret, représenté par les brûlures qui lui couvrent le visage et le cou.

Extrait ci-dessus : la bande-annonce de K-PAX.
La nouvelle décennie qui s’annonce permet à Kevin Spacey de continuer à créer et interpréter des personnages étranges, tel « Prot », l’étrange patient que doit soigner le psychiatre interprété par Jeff Bridges dans K-PAX de Iain Softley, en 2001. Prot est-il réellement comme il le prétend un extra-terrestre voyageant sur Terre, doté d’étonnantes connaissances, ou bien un malade mental persuadé d’être une entité venue du cosmos ? Mystère…
Toujours en 2001, Spacey est de nouveau acclamé pour son interprétation de Quoyle, le protagoniste du film de Lasse Hallström, THE SHIPPING NEWS / Terre Neuve, adapté du roman d‘Annie Proulx, l‘auteur de BROKEBACK MOUNTAIN. Quoyle retourne dans sa ville natale de Terre-Neuve avec sa fille, suite à une séparation douloureuse, et tente de refaire sa vie avec une charmante veuve interprétée par Julianne Moore. Spacey joue aussi dans ce film avec une Cate Blanchett très disjonctée, ainsi qu’avec Judi Dench, Pete Postlethwaite, Scott Glenn et Rhys Ifans. Sa prestation lui vaut deux nominations pour le BAFTA Award du Meilleur Acteur, et le Golden Globe du Meilleur Acteur.
En février de cette année-là, le magazine britannique Total Film le cite deux fois dans son vote des « Plus Grands Vilains de Tous les Temps » – bien entendu, pour les personnages de « Verbal » Kint et John Doe. Le 2 octobre 2001, Kevin Spacey chante de nouveau, interprétant « Mind Games » de John Lennon au Radio City Music Hall de New York, dans une soirée hommage au chanteur.

Extrait ci-dessus : Kevin Spacey est l’une des nombreuses superstars invitées dans le délirant prologue d’AUSTIN POWERS DANS GOLDMEMBER.
Ce sont presque des vacances que prend le comédien l’année suivante, où il n’apparaît qu’en tant que narrateur non crédité de THE TOWER OF BABBLE, un court-métrage de Jeff Wadlow. Avant de faire une apparition hilarante au tout début d’AUSTIN POWERS DANS GOLDMEMBER de Jay Roach, avec Mike Myers. Un caméo dans le « film dans le film », « Austinpussy », où il s’amuse bien en faux Docteur Evil, ricanant aux côtés de Danny DeVito alias Mini-Moi. Tom Cruise, Steven Spielberg et Gwyneth Paltrow sont aussi de la fête dans cette séquence d’ouverture délirante !
Vers cette période, Kevin Spacey, tout en continuant à travailler pour le grand écran et la télévision, reste fidèle à ses premières amours. En février 2003, Spacey fait son grand retour au théâtre, en tant que Directeur Artistique de la nouvelle Old Vic Theatre Company à Londres, qu‘il co-finance. Parallèlement avec son engagement théâtral, il est toujours aussi actif à l’écran. Il participe ainsi à la minisérie télévisée documentaire historique : FREEDOM : A HISTORY OF US. Il incarne dans celle-ci différentes grandes figures historiques américaines : le Révérend Cotton Mather (épisode LIBERTY FOR ALL); Sidney Andrews (épisode WHAT IS FREEDOM ?); Ira Stewart (WORKING FOR FREEDOM) ; Herbert Hoover (DEPRESSION AND WAR) ; le Gouverneur Morris (REVOLUTION); et Herman Melville (WAKE UP AMERICA).
Au cinéma, il interprète Albert T. Fitzgerald, le père écrivain d’un jeune meurtrier interprété par Ryan Gosling dans THE UNITED STATES OF LELAND de Matthew Ryan Hoge, avec également Don Cheadle, Chris Klein, Jena Malone et Lena Olin – un film dont il est le producteur. Spacey est de nouveau remarquable dans le drame d’Alan Parker, LA VIE DE DAVID GALE avec Kate Winslet et Laura Linney. Un film qui prend pour cible la peine de mort, toujours appliquée au Texas, sujet difficile s’il en est. Kevin Spacey est David Gale, ancien professeur de philosophie, militant contre la peine capitale, qui se retrouve à trois jours de son exécution à la peine capitale pour un crime qu’il nie – le viol et le meurtre de sa collègue Constance (Linney).

Extrait ci-dessus : Kevin Spacey chante et danse dans BEYOND THE SEA, réalisé par ses soins.
2004 est une année bien remplie pour l’acteur, devenu également réalisateur du film BEYOND THE SEA, dans lequel il joue, danse et chante le rôle de Bobby Darin, un chanteur et comédien italo-américain, à la vie météorique (il mourut à l’âge de 37 ans). De son vrai nom Walden Robert Cassotto, Darin, un gamin du Bronx, devint en son temps un chanteur plus célèbre que Frank Sinatra. Spacey s’investit à fond dans le rôle et le film, racontant son succès et sa déchéance, liée à une histoire d’amour malheureuse avec l’actrice Sandra Dee (interprétée par la jeune Kate Bosworth, qui va devenir une de ses partenaires préférées à l’écran dans les années suivantes), et la révélation d’un terrible secret de famille. John Goodman, Bob Hoskins et Greta Scacchi complètent la distribution de ce film qui s’éloigne souvent de la biopic sérieuse pour la fantaisie musicale. Pour son interprétation, Kevin Spacey est de nouveau nommé au Golden Globe du Meilleur Acteur.
Avec l’Old Vic Theatre Company, Spacey achève sa toute première production en septembre 2004 : CLOACA, de Maria Goos. En 2005, Kevin Spacey partage l’affiche du film EDISON de David J. Burke, avec Morgan Freeman et Justin Timberlake, où il joue le rôle du gangster Levon Wallace. Mais le film, malgré ses prestigieux comédiens, passe inaperçu. Ce qui ne gêne pas le comédien, occupé à jouer sur les planches RICHARD II de Shakespeare. Il est récompensé du titre honorifique de Docteur honoris causa en Lettres à la South Bank University de Londres.
Et Spacey de préparer une année 2006 chargée. Car son réalisateur d’USUAL SUSPECTS, Bryan Singer, le retrouve pour lui confier le rôle d’un célèbre super-vilain haut en couleurs : l’infâme et chauve Lex Luthor, ennemi juré de certain héros kryptonien dans SUPERMAN RETURNS ! Brandon Routh, Kate Bosworth, Frank Langella et Eva Marie Saint complètent le casting de ce film « comic book » en demi-teinte, suite-remake des films de Richard Donner, mais hésitant entre l’aventure-action, la romance et l’introspection psychologique.
Spacey s’amuse bien en tout cas à jouer les mégalomanes irresponsables, entouré de complices bien peu brillants (Parker Posey, dans l’extrait ci-dessus)… mais, limité par un rôle simpliste, il compose plus qu’il ne réinvente le personnage jadis incarné par Gene Hackman.
Au théâtre, 2006 est l’année où il monte et interprète RESURRECTION BLUES d’Arthur Miller, sous la direction de Robert Altman. Mais la pièce est mal accueillie. Cela ne décourage pas l’acteur, qui continue avec la compagnie de l’Old Vic Theatre avec une adaptation de la pièce UNE LUNE POUR LES DÉSHÉRITÉS d’Eugene O’Neill, qu’il transfère à Broadway en 2007. Cette fois, le succès public et critique est bien au rendez-vous !
Kevin Spacey se fait plus rare au cinéma, où il s’amuse à parodier son image de manipulateur hypocrite dans la comédie FRED CLAUS / Frère Noël, de David Dobkin, avec Vince Vaughn, Paul Giamatti, Miranda Richardson, Rachel Weisz et Kathy Bates. Son personnage, Clyde, est un expert en efficacité professionnelle complotant la fermeture de l’usine du Père Noël joué par Paul Giamatti !
Après avoir prêté sa voix à un court-métrage de Jonathan van Tulleken, MACHINE CHILD, l’acteur a de nouveau une année 2008 bien chargée. En février 2008, il fait une prestation remarqué sur les planches, dans la pièce satirique SPEED-THE-PLOW de David Mamet, aux côtés de Jeff Goldblum et Laura Michelle Kelly.
Au cinéma, il joue avec son efficacité coutumière Micky Rosa, un professeur de mathématiques ambigu, dans le solide 21 / Las Vegas 21 de Robert Luketic, avec Jim Sturgess, Kate Bosworth et Laurence Fishburne (voir la fiche de ce film dans ce blog, critiqué en mai 2008).

Extrait ci-dessus : la bande-annonce de RECOUNT. De la télévision qui ose être incorrecte vis-à-vis du pouvoir politique !
Kevin Spacey est également acclamé pour sa prestation dans le téléfilm de Jay Roch (le réalisateur des AUSTIN POWERS et MON BEAU-PÈRE ET MOI), RECOUNT, où il joue aux côtés de Laura Dern et John Hurt. Ce téléfilm, retraçant l’élection suspecte de George W. Bush en 2000 face au candidat Démocrate Al Gore, et le recomptage chaotique des votes en Floride, offre à Spacey le rôle de Ron Klain, homme politique et conseiller juridique Démocrate qui fut au cœur de la bataille, en tant que Conseiller Général du Comité de Recomptage en faveur de Gore. Pour son interprétation, Spacey est plusieurs fois nommé pour des récompenses prestigieuses : Emmy Award, Golden Globe, Satellite Award et Screen Actors Guild Award du Meilleur Acteur pour une Mini-série ou un Téléfilm.
Cité n°10 sur la liste du Daily Telegraph des « 100 Personnes les Plus Puissantes dans la Culture Britannique » en 2008, Spacey continue de travailler à l’Old Vic Theatre, continuant à jouer au cinéma et rajoute depuis cette année-là une autre page importante à un CV déjà si bien rempli : succédant à Patrick Stewart, il rejoint le Collège Sainte-Catherine à l’Université d’Oxford, où il enseigne aux étudiants ses sujets de prédilection, le théâtre et l’art dramatique, depuis l’automne 2008.
En cette année 2009, Kevin Spacey fait une apparition télévisée dans un épisode, SOUL MATES, de la série policière ESPRITS CRIMINELS (rôle de Mr. Phibbs). Il est toujours aussi demandé pour de futurs projets cinématographiques. D’ici peu, nous le verrons dans deux films : TELSTAR de Nick Moran, où il interprétera le rôle du Major Banks dans ce film retraçant l’histoire du flamboyant compositeur-producteur homosexuel Joe Meek, dans l’Angleterre des sixties. Spacey prête aussi sa voix au Robot du film de science-fiction de Duncan Jones, MOON, avec Sam Rockwell en vedette. Il sera aussi prochainement le protagoniste du drame SHRINK de Jonas Pate. Son personnage, Henry Carter, est un psychiatre de Hollywood qui sombre dans la dépendance à la marijuana après une tragédie personnelle. Spacey y aura pour partenaire Robin Williams.
On suivra surtout Kevin Spacey et un casting de prestige (George Clooney, Ewan McGregor et Jeff Bridges), dans le prometteur film de Grant Heslov, THE MEN WHO STARE AT GOATS. Actuellement en post-production, ce film, basé sur des évènements réels liés au 11 septembre et à la Guerre en Irak, a un sujet surprenant : un journaliste (McGregor) rencontre un ancien soldat (Clooney) prétendant avoir fait partie d‘une unité de « soldats psychiques » aux pouvoirs paranormaux ! Kevin Spacey y joue le rôle de Larry Hooper, ancien membre de cette drôle d’unité, devenu le directeur d’un camp de prisonniers en Irak…
Il tourne actuellement CASINO JACK, un thriller politique de George Hickenlooper, avec Hayden Christensen. Le film sortira en 2010. Sont également annoncés, parmi ses futurs projets cinéma : FATHER OF INVENTION de Trent Cooper, une comédie sur un inventeur excentrique sort de prison pour refaire son empire industriel et renouer avec sa fille ; CATALONIA de Hugh Hudson, avec Colin Firth, adapté du livre autobiographique de George Orwell, HOMMAGE A LA CATALOGNE, sur la Guerre Civile Espagnole ; des films en développement, UGLY AMERICANS, RIGGED et Q, dont le sujet est pour l’instant inconnu ; et il est annoncé comme producteur d’un futur projet de film sur Richard Phillips, capitaine du cargo Maersk Alabama, pris en otage par des pirates au large de la Somalie.