THE EAGLE / L’Aigle de la Neuvième Légion, de Kevin MACDONALD
L’Histoire :
en l’an 120 de notre ère, l’Empire Romain s’étend jusqu’à l’île de Bretagne, un vaste territoire de ce qui n’est pas encore l’Angleterre et l’Ecosse. Envoyée en mission dans le nord de l’île, la 9e Légion, commandée par le centurion Flavius Aquila, disparaît après avoir été attaquée par des hordes barbares. 5000 hommes sont ainsi portés disparus, et l’Aigle, emblème de la puissance impériale, est irrémédiablement perdu. En réponse à l’humiliation, l’Empereur Hadrien fait construire un grand mur fortifié, traversant la Bretagne de part en part, pour protéger les colonies romaines des attaques des tribus barbares.
Vingt ans après, un jeune centurion arrive à son nouveau poste, dans le sud de la Bretagne. Il se nomme Marcus Flavius Aquila, fils du centurion disparu. Le jeune officier veut laver la mémoire de son père, que la rumeur publique a déclaré lâche et responsable de la perte de l’Aigle. Placé à la tête de la garnison de la 8e Cohorte, Marcus donne l’ordre à ses soldats de former une patrouille pour enquêter sur le retard d’une livraison de grain, en dépit des mises en garde de son subordonné Lutorius. La garnison est bientôt attaquée par une armée de guerriers Bretons insurgés, menés par un druide. Durant les combats, Marcus se distingue par sa bravoure au combat, mais est gravement blessé dans le dernier assaut.
Marcus se réveille dans la maison de son oncle. Il apprend que sa bravoure au combat a été récompensée par Rome d’une décharge honorable, l’empêchant de rétablir le nom de son père. Convalescent, Marcus assiste à un combat de gladiateurs. Il fait épargner un esclave Breton, Esca, fils d’un chef de guerre tué par les Romains. Esca devient son esclave personnel. Quand Marcus apprend que l’Aigle de la 9e Légion aurait été aperçu entre les mains d’une tribu du Nord, il décide de franchir le Mur d’Hadrien, seul, et accompagné d’Esca…
Impressions :
Commençons par un petit peu d’Histoire… En ces temps lointains, une «terra incognita» s’étendait dans les brumes et le froid de l’actuelle Ecosse, au-delà d’une barrière physique et symbolique : le Mur d’Hadrien délimitait alors l’ancienne frontière entre un territoire «civilisé» et une contrée sauvage, la Bretagne occupée et la Calédonie – comprendre l’Angleterre et l’Ecosse. Au sud de ce mur, c’est encore le territoire romain, un pays «colonisé» et rattaché à l’Empire romain, la civilisation dominante de ce second siècle de notre ère. Au nord de ce même mur, c’est en quelque sorte l’équivalent de ce que fut la Frontière de l’Ouest, territoire des amérindiens, par rapport aux USA durant le 19e Siècle.
Voilà, sommairement posé, le contexte de L’AIGLE DE LA NEUVIEME LEGION. Le livre comme le film sont des pures œuvres de fiction, prenant comme base un fait militaire resté célèbre dans l’histoire militaire de Rome, la disparition de la Légion IX Hispana. Cette compagnie de soldats aguerris fut portée disparue en réalité, aux alentours de l’an 120 de notre ère. Si l’on en croit la thèse des historiens (telle qu’elle est rapportée dans les pages de «l’oracle» Wikipédia…), la 9e Légion aurait en fait disparu en 121, près de la ville de Nimègue dans la future Hollande. Les faits et les légendes nées autour de cette disparition, qui entacha le prestige de la puissance militaire romaine, ont déjà inspiré beaucoup de récits, en littérature comme au cinéma. Voir par exemple le film CENTURION, du réalisateur écossais Neil Marshal, sorti récemment… sans trop convaincre, le réalisateur livrant un film d’action «bis» lorgnant de façon un peu trop évidente sur le style visuel des batailles de Ridley Scott (GLADIATOR, KINGDOM OF HEAVEN et ROBIN DES BOIS). Le contexte général de l’occupation romaine dans «l’île de Bretagne» avait quant à lui été évoqué dans le film LE ROI ARTHUR (2004) avec Clive Owen et Keira Knightley ; écrit par David Franzoni (AMISTAD et, tiens, GLADIATOR) le film d’Antoine Fuqua proposait une hypothèse fictive intéressante – le mythe du Roi Arthur prenant ici ses racines dans la conquête du territoire par Rome – hélas maltraité par la mise en scène trop clipée, singeant là aussi GLADIATOR sans en égaler le souffle épique.
Le cadre historique ainsi placé, il ne restait plus qu’à espérer qu’un réalisateur courageux ose s’affranchir des comparaisons inévitables et livre un bon film d’aventures. C’est chose faite grâce à L’AIGLE DE LA NEUVIEME LEGION (en V.O. : THE EAGLE), adapté par Kevin Macdonald.
Ce fier cinéaste écossais est, rappelons-le, le petit-fils d’une figure illustre du cinéma britannique : Emeric Pressburger, la «moitié» du duo des Archers formé avec Michael Powell, et créateur de nombreuses merveilles sur pellicule telles que LES CHAUSSONS ROUGES, LE NARCISSE NOIR, COLONEL BLIMP et d’autres superbes classiques des années 1930 à 1950. Excellent documentariste (UN JOUR EN SEPTEMBRE, sur la dramatique prise d’otages des Jeux Olympiques de Munich en 1972, dont Steven Spielberg s’inspira pour la magistrale entrée en matière de son bouleversant MUNICH ; MON MEILLEUR ENNEMI sur la fuite et les protections politiques suspectes dont profita le criminel nazi Klaus Barbie ; TOUCHING THE VOID / LA MORT SUSPENDUE, reconstitution d’un terrible accident d’alpinisme survenu en Amérique du Sud ; UN JOUR DANS LA VIE, coproduit par Ridley Scott, etc.), Macdonald est passé brillamment à la mise en scène de deux longs-métrages de fiction. Il frappa très fort avec LE DERNIER ROI D’ECOSSE en 2006, description décapante de l’amitié entre un jeune médecin écossais (James McAvoy, très bon) et le sanguinaire dictateur ougandais, Idi Amin (fantastique interprétation de Forest Whitaker, tout en fureur ubuesque) ; puis, en 2009, il signa le thriller politique STATE OF PLAY (JEUX DE POUVOIR), avec Russell Crowe, savoureux journaliste «pépère» enquêtant sur une mort suspecte dans l’entourage d’un jeune sénateur ambitieux, incarné par un excellent et inattendu Ben Affleck.
Macdonald délaisse ici les recoins sombres de la politique et de l’Histoire moderne pour revisiter un classique de la littérature pour la jeunesse, écrit en 1954 par Rosemary Sutcliff, romancière spécialisée dans ces types de récits très prisés outre-Manche. Le cinéaste écossais s’empare de L’AIGLE, pour rendre hommage aux films d’aventures «bruts de bruts» qui l’ont inspiré… et plus encore qu’un simple péplum, il nous livre sans complexe un « western romain celtique » !!
Pour créer l’ambiance de son film, Macdonald est allé chercher du côté des grands westerns «naturalistes» plutôt que des classiques du film en toges et sandales. En particulier, il est allé fureter du côté des chefs-d’œuvre du grand John Ford, THE SEARCHERS (LA PRISONNIERE DU DESERT) en tête de lice, et une pointe de TWO RODE TOGETHER (LES DEUX CAVALIERS). Suivant l’exemple de Ford qui aimait associer des personnages radicalement opposés en caractère et en stature (qu’il s’agisse de John Wayne et Jeffrey Hunter dans le premier, ou de James Stewart et Richard Widmark dans le second), Macdonald place en rivaux deux caractères forts, antagonistes, méfiants l’un de l’autre, qui vont devoir s’allier dans l’adversité. Macdonald a aussi évoqué l’excellent western de Robert Aldrich, ULZANA’S RAID (FUREUR APACHE), aventure crépusculaire et brutale avec Burt Lancaster ; réalisé en plein durant la Guerre du Viêtnam, ce film était une critique virulente du militarisme et de l’impérialisme américain, les Apaches insurgés évoquant bien sûr les Vietnamiens. Macdonald suit l’exemple d’Aldrich, plaçant en filigrane à son récit d’aventures une critique à peine cachée de l’état de notre monde ravagé par les conflits militaires, économiques et religieux. Il est impossible de ne pas faire le rapprochement, à la vision du film. Les Romains, sûrs de leur puissance écrasante, sont la proie rêvée des insurgés Bretons. Ceux-ci décapitent un soldat, sous le regard horrifié des autres ; pour parfaire le parallèle avec l’actualité, le chef des guerriers Bretons est un druide exalté … à la fois chef militaire et autorité religieuse absolue, encourageant ses hommes à la guerre «sacrée». Macdonald pousse le parallèle jusqu’à donner au druide une évidente ressemblance avec certain vilain barbu récemment exécuté au Pakistan !
Pour en revenir par ailleurs aux liens avec le Western, Macdonald affuble les guerriers tribaux Seal (le peuple Phoque) d’un look étonnant : maquillage boueux et rocheux, évoquant les camouflages des peuples primitifs, et crête iroquoise ! Les adeptes de la vraisemblance historique tiqueront sans doute devant cet aspect «amérindien» prononcé, mais après tout, pourquoi pas… cela cadre avec la vision du réalisateur, et n’est peut-être pas aussi fantaisiste qu’il y paraît. Revoyez certains passages de BRAVEHEART : vous remarquerez que des figurants jouant les guerriers écossais médiévaux portent des «crêtes» assez similaires. Mais le fait de savoir si cette coiffe «à l’iroquoise» est conforme à la réalité historique n’est finalement qu’accessoire. Le choix de Macdonald de confier le rôle du Prince Seal à Tahar Rahim (le PROPHETE de Jacques Audiard !) est assez savoureux : un acteur français maghrébin incarne donc – avec talent – un prince celte aux allures d’Indien ! L’allure «orientale» du physique de Rahim renforce le choix du commentaire sous-jacent de Macdonald qui, sans en avoir l’air, évoque la difficile relation actuelle des puissances occidentales avec les populations arabes insurgées.
Par ailleurs, Macdonald ne pouvait pas manquer, vu le sujet et le cadre de son film, de remonter aux origines ethniques de sa chère Ecosse. La description des us et coutumes du peuple Seal est ainsi l’occasion pour le cinéaste d’évoquer, brièvement, une intrigante figure divine. Une grande cérémonie nocturne a lieu, organisée par le chef de la tribu, autour du Dieu Cernunnos. Un dieu anthropomorphe, orné de cornes de cerf, que l’on a retrouvé sur de rares trésors archéologiques en France et au Danemark (le «chaudron de Gundestrup», ci-dessus), et dont le sens symbolique reste mal connu de nos jours. Cette divinité celte a tour à tour été associée aux cultes de la chasse, de la virilité, du renouvellement de la vie… sans que les spécialistes puissent se mettre entièrement d’accord à ce jour. On suppose que cette divinité très ancienne, est associée au cerf, animal qui guide les esprits des morts dans l’au-delà, dans les mythes celtes. Macdonald l’intègre à un moment important de son récit, où nos deux protagonistes vont arriver de nuit à la fin de leur quête personnelle. Voilà un élément symbolique fort, en même temps qu’une représentation honnête, et inédite à l’écran, d’un culte tribal européen préchrétien.
A la mise en scène, Macdonald fait un quasi sans faute. Même tournées avec des moyens moindres, les séquences d’action n’ont pas à rougir de la comparaison avec de prestigieux aînés. Un éprouvant siège nocturne ouvre le bal avec une intensité viscérale ; en jouant sur l’absence de lumière (idéale pour renforcer l’angoisse de l’attente avant la bataille), des entrées dans le champ visuel et des panoramiques filés «coupés» en pleine course, le réalisateur écossais atteint son but. Entrée en matière réussie, aussitôt suivie d’une seconde séquence encore plus intense, l’exécution des otages et l’assaut des légionnaires formant la «Tortue» de boucliers contre une horde sauvage… Plus loin dans le récit, Macdonald intègre plutôt bien les leçons d’un Michael Mann – voir le dynamisme de la poursuite sauvage finale, façon DERNIER DES MOHICANS. De ce côté-là donc, avec une remarquable économie de moyens, Macdonald assure le spectacle. Il ne fait d’ailleurs pas de compromis pour amadouer le grand public dans cette aventure très intense et brutale. Un guerrier adolescent est tué dans le dos par Marcus, un enfant est égorgé… La violence de l’époque n’est pas pudiquement évacuée, mais clairement montrée telle que les hommes de l’époque pouvaient la vivre au quotidien.
Pour autant, les batailles et affrontements spectaculaires ne constituent pas le nerf central du film, ce qui n’est pas plus mal. Ne vous laissez pas prendre au piège de l’affiche et de la bande-annonce, L’AIGLE n’est pas un fastueux hommage à l’ère dorée des BEN-HUR et autres SPARTACUS, pas plus qu’il ne cherche à imiter GLADIATOR et les autres péplums «post-modernes» qui ont depuis fleuri avec des fortunes diverses. C’est tout à l’honneur de la part de Macdonald de n’avoir pas cherché à faire non plus un sous-300 de plus… L’approche réaliste de l’aventure garantit un esprit «vieille école», à l’exact opposé de ces «jeux vidéo filmés», gonflés aux images de synthèse et d’effets de style à la dernière mode, tels qu’ils apparaissent dans 300, le remake du CHOC DES TITANS, ou le futur IMMORTALS. L’épopée est ici filmée entièrement en décors extérieurs, mettant en valeur les âpres paysages des Highlands. Le cinéaste, déjà formé au tournage «rude» en extérieurs avec LE DERNIER ROI D’ECOSSE et TOUCHING THE VOID, n’a pas peur de se frotter aux éléments et tire le meilleur parti de séquences tournées en lumière naturelle garantissant la crédibilité de l’aventure.
Tout n’est pas parfait, cependant, car le film connaît de brèves «chutes» narratives en cours de route… Un problème de rythme imputable au scénario, sans doute, qui fait que le film est constitué d’ «épisodes» distincts, certes plaisants, mais pas toujours homogènes dans le développement des situations… C’est perceptible dans l’évolution des rapports entre Marcus et Esca, qui basculent de l’hostilité réciproque à l’amitié indéfectible de façon assez brusque.
Ces rapports entre les deux personnages sont cependant assez bien dépeints. En bon romain sûr de son droit impérial, Marcus ne voit en Esca, au départ de l’aventure, qu’un «outil» bon à utiliser pour sa quête – les dons linguistiques de ce dernier lui sont indispensables pour se faire comprendre des autochtones. Mais, à l’arrogance et la supériorité de caste du romain, Esca réplique astucieusement, en se servant de son intellect parfaitement affûté. Et il renverse la situation à son avantage au moment fatidique de la rencontre avec le peuple Seal. Esca réussit à duper autant ces derniers que Marcus, en affirmant, en langue celtique : «Il est mon esclave !». Et Marcus, le «dominateur», de vivre alors le parcours humiliant de l’esclave asservi par la force, tandis qu’Esca est reçu avec les honneurs du chef… Ce dernier donnera d’ailleurs à l’officier romain une sacrée leçon d’humanisme au final de l’aventure, conclue par un joli plan et dialogue final au ton indubitablement «Western», les deux cavaliers entrant dans la lueur du soleil !
Avec ce sous-texte qui n’était peut-être pas intentionnel de la part du réalisateur, mais qui revient s’imposer «en sourdine» durant tout le film, celui d’une liaison amoureuse platonique entre les deux héros. Sans ironiser facilement sur les plaisanteries faciles liées d’habitude au genre péplum (façon « des hommes en jupe » et autres « est-ce que tu aimes les films de gladiateurs ? » qui ont fait le bonheur d’Y-A-T-IL UN PILOTE DANS L’ AVION ?…), il est impossible de ne pas deviner l’attirance évidente qui semble lier les deux hommes. Voyez comme le regard de Marcus change dès qu’il voit Esca torse nu dans l’arène, et la façon dont ce dernier se tient au-dessus de ce dernier alité, durant une scène d’opération chirurgicale très intense ! Une obsession d’ailleurs chez Macdonald que ces séquences chirurgicales douloureuses, revoir justement TOUCHING THE VOID et LE DERNIER ROI D’ECOSSE… La différenciation physique des deux comédiens – Channing Tatum, tout en force virile «dominante», face à Jamie Bell, au physique plus androgyne… – va d’ailleurs dans ce sens. De là à dire que le centurion romain était blond, qu’il était beau, et qu’il sentait bon le sable chaud, comme le légionnaire d’Edith Piaf revu par Gainsbourg, il n’y a qu’une interprétation que le spectateur est libre de choisir ou pas… Après tout, Macdonald ne suit pas le registre d’Ang Lee et son BROKEBACK MOUNTAIN. La suggestion est souvent plus efficace que la plate démonstration !
En tête d’affiche de L’AIGLE…, deux comédiens intéressants : Channing Tatum, un robuste gaillard de 31 ans, dont la côte monte en puissance, et que l’on va souvent revoir dans les prochains mois. Simple figurant dans LA GUERRE DES MONDES de Spielberg en 2005, Tatum a patiemment progressé. Sa carrure athlétique imposante a pu être remarquée dans une scène de PUBLIC ENEMIES de Michael Mann, où il était Pretty Boy Floyd, le braqueur de banques abattu dans le verger par l’agent Purvis (Christian Bale). Le grand public l’a vu dans le blockbuster (assez médiocre) de Stephen Sommers, G.I. JOE. Tatum a aussi interprété un soldat amoureux dans le drame de Lasse Hallström, CHER JOHN, une prestation qui a été saluée par la critique. Le jeune acteur américain n’est pas seulement un athlète à la belle gueule, il a une force tranquille évidente qui passe très bien à la caméra, et donne au personnage de Marcus une intensité psychologique solide. Un nom à suivre, donc.
On retrouve à ses côtés avec grand plaisir le jeune britannique Jamie Bell, qui a bien grandi depuis BILLY ELLIOT. A seulement 25 ans, le jeune Bell affiche déjà une jolie carrière – outre le beau film de Stephen Daldry qui l’a révélé, nous l’avons vu chez Peter Jackson (KING KONG, 2005), Clint Eastwood (MEMOIRES DE NOS PERES, 2006) et Edward Zwick (DEFIANCE/Les Insurgés, 2008). Qu’il soit donc en train de danser en cachette, d’affronter un gorille géant furieux, de se battre contre l’Armée impériale japonaise à Iwo-Jima ou contre les Waffen S.S. dans les forêts de Biélorussie, Jamie Bell fait preuve d’un sacré courage physique dans ces tournages difficiles, et d’une belle finesse de jeu qui le rend immédiatement attachant. Des qualités qui n’ont pu que plaire à Steven Spielberg qui le suivait depuis longtemps et qui en a fait son TINTIN. Ici, une nouvelle fois mis à contribution dans un tournage en extérieurs des plus rudes, avec plusieurs scènes d’affrontements et de combats, Bell donne à Esca un plaisant mélange de gravité, de loyauté et de colère intériorisée. Mentionnons aussi la présence toujours sympathique de ce bon vieux Donald Sutherland, bon pied bon œil le temps de quelques scènes ; de Mark Strong (nouveau « Roi des méchants de l’écran » depuis SHERLOCK HOLMES et ROBIN DES BOIS), ici méconnaissable en ex-légionnaire «celtifié». Et donc le contre-emploi inattendu donné par Macdonald à Tahar Rahim. En guerrier «Celtique-Iroquois» implacable, le jeune acteur français est aussi méconnaissable qu’intimidant.
A sa façon, et malgré ses menus défauts, L’AIGLE DE LA NEUVIEME LEGION est un bon plaisir de cinéphile nostalgique des grandes aventures en territoire indien, des amitiés viriles et des affaires d’honneur, le tout traité avec intelligence.
Macdonald ? C’est tout ce que j’aime !!
Mon Avis :
Centurion Ludovicus, de la Légion du Vrai Faucon
La fiche technique :
THE EAGLE / L’Aigle de la Neuvième Légion
Réalisé par Kevin MACDONALD Scénario de Jeremy BROCK, d’après le roman «L’Aigle de la Neuvième Légion» de Rosemary SUTCLIFF
Avec : Channing TATUM (Marcus Flavius Aquila), Jamie BELL (Esca), Donald SUTHERLAND (Oncle Aquila), Tahar RAHIM (le Prince Seal), Mark STRONG (Guern), Denis O’HARE (Lutorius), Ned DENNEHY (le Chef Seal), Julian Lewis JONES (Cassius), Lukacs BICKSKEY (le Druide), James HAYES (Stephanos)
Produit par Duncan KENWORTHY et Caroline HEWITT (Toledo Productions / Film4 / Focus Features) Producteurs Exécutifs Miles KETLEY, Charles MOORE et Tessa ROSS Musique Atli ÖRVARSSON Photo Anthony Dod MANTLE Montage Justine WRIGHT Casting Des HAMILTON et Jina JAY
Décors Michael CARLIN Direction Artistique Peter FRANCIS, Neal CALLOW et Zsuzsa KISMARTY-LECHNER Costumes Michael O’CONNOR 1er Assistant Réalisateur Tommy GORMLEY Réalisateur 2e Équipe Alfonso GOMEZ-REJON Cascades Domonkos PARDANYI
Mixage Son Danny HAMBROOK Montage Son et Effets Spéciaux Sonores Glenn FREEMANTLE Effets Spéciaux de Maquillages Graham JOHNSTON
Distribution GRANDE-BRETAGNE et INTERNATIONAL : UIP / Distribution USA : Focus Features / Distribution FRANCE : Metropolitan Filmexport Durée : 1 heure 54 Caméras : Arricam LT et Arriflex 235