X-MEN : FIRST CLASS / X-Men : Le Commencement, de Matthew VAUGHN
L’Histoire :
Les origines enfin révélées du célèbre groupe de Mutants héroïques sont directement liées à l’histoire de leur fondateur, le Professeur Charles Xavier, et de son éternel adversaire, Erik Lehnsherr, alias Magneto. Jadis, les deux ennemis étaient amis, voués à protéger leurs congénères d’un monde qui les craint et les hait…
Ces origines remontent à 1944, lorsque le jeune Erik Lehnsherr est déporté, avec sa famille, dans un camp d’extermination nazi en Pologne. Les pouvoirs du jeune garçon se manifestent alors qu’il est séparé de ses parents, menés vers une mort certaine. Le scientifique du camp, Klaus Schmidt, l’a remarqué. Bientôt, Schmidt se livre à d’atroces expériences sur le jeune garçon, pour déclencher ses pouvoirs de contrôle sur le magnétisme et les objets métalliques…
A la même époque, aux Etats-Unis, le jeune Charles Xavier, héritier surdoué d’une riche famille de la côte Est, découvre une intruse dans sa demeure : Raven, une fillette Mutante, capable de prendre l’apparence de n’importe quel être humain, camouflage utile pour dissimuler son vrai visage, bleu et reptilien. Charles, lui-même né Mutant, doté de pouvoirs télépathiques, jure de veiller sur Raven comme si elle était sa sœur…
1962. Erik Lehnsherr a survécu à l’horreur des camps, mais a juré de retrouver Schmidt, qui a fui à la fin de la 2e Guerre Mondiale. Il parcourt le monde, à la recherche de son tortionnaire, et n’hésite pas à menacer, brutaliser et tuer les anciens alliés de l’ex-Nazi. Celui-ci se fait désormais appeler Sebastian Shaw, et vit aux USA, où il a prospéré dans les affaires avec l’Armée américaine. Président du Club des Damnés, une organisation fournissant «divertissements» en nature et affaires juteuses pour les élites du monde libre, Shaw achète la complicité d’un Colonel véreux, Hendry, pour placer des silos lance-missiles nucléaires en Turquie, près des frontières de l’URSS. Ces activités illicites attirent l’attention d’un agent de la CIA, Moira MacTaggert, qui s’infiltre dans le Club et découvre, à sa stupéfaction, que Shaw, sa maîtresse Emma Frost et leurs hommes de main sont des Mutants, utilisant leurs pouvoirs pour manipuler dans l’ombre les militaires des camps ennemis en pleine Guerre Froide.
Moira tente d’alerter ses supérieurs, en vain. Elle finit par contacter Charles Xavier, devenu jeune professeur à Oxford et spécialiste des mutations génétiques. Charles, accompagné de Raven, révèle à Moira ses pouvoirs ; Charles accepte de coopérer avec la CIA pour arrêter Shaw, Frost et leurs sbires à Miami. Mais ceux-ci, retrouvés et attaqués par Erik, parviennent à s’échapper. Charles sauve la vie d’Erik, qui accepte de se joindre à lui pour recruter d’autres Mutants, afin de les aider à maîtriser leurs pouvoirs naissants, et empêcher le Club des Damnés d’arriver à ses fins criminelles…
Impressions :
«To me, my X-Men»…
Ah, l’art difficile de la préquelle… Ce néologisme barbare est un concept assez simple, mais délicat à gérer pour les scénaristes, puisqu’il s’agit de raconter les origines, la «pré-histoire» d’un film connu de tous, et non pas les évènements qui en découlent comme dans une suite classique. La tendance est venue s’installer tout doucement avec nos Barbus préférés, à commencer par Maître Francis Ford Coppola, qui dans LE PARRAIN II (1974), réussissait l’exploit de nous passionner sans nous perdre avec deux histoires parallèles, une suite et une préquelle mélangées dans le même récit. La partie «origines» remontant aux racines siciliennes de Don Vito Corleone incarné alors par le tout jeune Robert De Niro. Quinze ans plus tard, c’est Steven Spielberg, associé à George Lucas, qui nous livrait une «mini-préquelle» en guise de scène d’ouverture à INDIANA JONES ET LA DERNIERE CROISADE, racontant en 15 minutes la jeunesse mouvementée du célèbre archéologue. Et c’est finalement George Lucas qui a popularisé le concept avec sa seconde trilogie STAR WARS, entre 1999 et 2005, qui est donc la première dans la chronologie de l’univers des films, puisqu’elle raconte les origines d’Obi-Wan Kenobi et Anakin Skywalker / Darth Vader… Le terme est depuis entré dans le vocabulaire collectif, et il n’est désormais pas rare de voir films, séries et bandes dessinées à succès exploiter l’idée. Au risque, parfois, de s’emmêler les pinceaux dans la narration !
Le parallèle entre les récents STAR WARS et ce nouvel opus des X-MEN est d’ailleurs assez évident. Le succès de la série super-héroïque des mutants Marvel aboutissant à une sorte de conclusion (pour le moins bâclée), dans X-MEN L’ULTIME AFFRONTEMENT, les producteurs ont bien compris l’intérêt qu’ils avaient à relancer l’univers «X» en racontant ses origines, évoquées dès le film original de Bryan Singer sorti en 2000. L’occasion de «rajeunir» des têtes connues, de faire apparaître de nouveaux personnages et de préparer la voie, en cas de succès, à une nouvelle trilogie «spécial origines» ; même s’il y a eu quelques couacs sévères en cours de route… Bryan Singer, maître d’œuvre des deux premiers films (les meilleurs de la série), fut un temps «débarqué» comme un malpropre par la 20th Century Fox en 2006, le réalisateur payant ainsi l’affront d’avoir cédé à la concurrence Warner/DC, pour réaliser un SUPERMAN RETURNS assez fade avec son équipe de tournage des deux premiers X-MEN. En retour, Fox imposa donc en catastrophe un troisième film tourné par le tâcheron Brett Ratner (RUSH HOUR, DRAGON ROUGE) qui plomba sérieusement le capital sympathie de l’univers mutant en livrant un banal «actioner» expédié en moins de 90 minutes, générique de fin compris. Ajoutez à cela WOLVERINE, un film «spin-off» (autre vilain néologisme décrivant une série dérivée d’un film ou une série déjà existante… vous suivez ?) consacré aux origines du mutant le plus populaire de l’univers X, film distrayant mais assez bancal malgré les efforts de Hugh Jackman, et vous aurez une petite idée des errances créatives de la Fox concernant la franchise X-Men.
A l’annonce donc du tournage de ce nouveau film, par le britannique Matthew Vaughn (KICK-ASS, LAYER CAKE), on pouvait deviner et craindre une exploitation purement mercantile d’une série populaire auprès du jeune public toujours amateur d’exploits super-héroïques. Or, et c’est assez rare pour être signalé, ce X-MEN FIRST CLASS est une bonne surprise inattendue, une réussite dans le genre «Films Comic-books» ! L’explication est peut-être finalement assez simple. Sans vouloir discréditer ou mépriser le travail du réalisateur, ce brusque retour de la qualité créative dans la série est dû sans doute au retour en grâce de Bryan Singer. Le cinéaste d’USUAL SUSPECTS et VALKYRIE est en effet revenu aux affaires «X», affûté et semble-t-il décidé à reprendre le contrôle créatif de la saga mutante. Le film retrouve les qualités techniques des deux premiers opus, tout en offrant un script intelligemment géré, qui valorise ses personnages sans les limiter à des icônes à effets visuels. Ce qui était déjà l’approche de l’univers mutant par Singer à l’origine. C’est le signe d’un nouveau départ, d’un retour à un esprit «fresh and new» dans un monde familier aux amateurs de la série. Et c’est plutôt une bonne nouvelle !
Vaughn et Singer s’amusent à replacer les X-Men dans le contexte historique «sixties», avec les indispensables influences populaires de cette époque : à commencer bien sûr par les films de James Bond période Sean Connery ! On y retrouve des similarités évidentes – le contexte «Guerre Froide» et «Crise des Missiles» de DOCTEUR NO, OPERATION TONNERRE et autres ON NE VIT QUE DEUX FOIS. Les méchants se déplacent donc forcément dans un luxueux q.g . mobile, un yacht bardé de gadgets (rappelant celui du méchant Largo dans OPERATION TONNERRE) ; des «girls» sublimes et fatales (mention spéciale à January Jones, de la série MAD MEN, en dominatrice sophistiquée). Les génériques de Maurice Binder sont également cités. Mais la filiation «bondienne» la plus frappante concerne le personnage de Magnéto, ou plutôt Erik Lehnsherr. Le méchant attitré de la série, campé par le vétéran tragédien Ian McKellen, est ici un jeune homme fougueux, hanté par la vengeance, et un assassin impitoyable, comme pouvait l’être 007 à ses débuts. Bonne pioche, les réalisateurs ont engagé l’excellent Michael Fassbender, comédien irlando-allemand remarqué dans 300, HUNGER, CENTURION et INGLOURIOUS BASTERDS, pour incarner ce Magnéto très dur à cuire ! Fassbender crève l’écran à chaque scène, apportant une dose égale de menace et d’énergie au personnage, dont on comprend clairement les motivations. L’acteur devrait être catapulté star sous peu, à la façon de Hugh Jackman sorti de l’anonymat après le succès de X-MEN. Il est d’ailleurs assez amusant de voir que les deux se sont ouvertement inspirés de deux stars «iconiques» sortis eux-même de l’anonymat durant les années 1960. Jackman calquait son Wolverine sur la gestuelle et les regards de Clint Eastwood période Sergio Leone ; pour Fassbender, ce sont les attitudes de Sean Connery en agent secret avec permis de tuer qui viennent à l’esprit.
Au chapitre des autres influences «pop» du film, citons les séries télévisées cultes de la même glorieuse décennie – principalement STAR TREK (du moins sa récente version cinéma «spécial origines» renouvelée avec brio il y a 2 ans par J.J. Abrams) et surtout THE AVENGERS (pas les Vengeurs de chez Marvel, mais la série mythique CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR) ! Vaughn et ses scénaristes s’amusent à une sorte de «retour à l’envoyeur» en l’occurrence. La bande dessinée X-MEN connut une de ses grandes heures de gloire quand ses héros furent opposés pour la première fois au Club des Damnés, une association de super-criminels mutants, élitistes et décadents, et très portés sur l’attirail sadomasochiste du 18e Siècle… Les auteurs de la bande dessinée puisèrent alors leur inspiration dans un épisode mémorable, particulièrement osé pour l’époque, de CHAPEAU MELON… qui montrait la belle espionne Emma Peel tomber dans les griffes d’un groupe de criminels décadents nommés… le Club des Damnés, et revêtir pour l’occasion une tenue de dominatrice cuir – soie – bas résille des plus affriolantes. L’épisode fut censuré à l’époque. Les auteurs de la b.d. X-MEN s’en étaient souvenus, poussant l’hommage jusqu’à créer Emma Frost, un personnage marquant de télépathe manipulatrice (depuis passée «du bon côté de la Force»), ayant le prénom de Mrs. Peel… Le réalisateur et les scénaristes de X-MEN FIRST CLASS ne pouvaient forcément pas passer à côté de la référence, modifiant toutefois le Club des Damnés en association «super-mafieuse» (on se retrouve à Las Vegas, référence évidente aux liens occultes tissés à l’époque entre le clan Kennedy et les gangsters de l’Outfit), dispensant toujours des «divertissements» en nature pour les hommes de pouvoir…
Par ailleurs, la narration de ce nouveau film repose, on l’a dit, sur les origines des deux principaux antagonistes de la saga, Charles Xavier et Magnéto renvoyant à l’histoire familière des Jedis de STAR WARS ; le bon Professeur X apprenant à devenir le mentor, «l’Obi-Wan» d’une génération de jeunes mutants turbulents, s’opposant aux méthodes musclées de Erik Lehnsherr, évoluant vers le «Côté Obscur de la Force» pour devenir Magnéto, comme Anakin Skywalker devenait l’infâme Darth Vader. Les philosophies de vie des deux amis-ennemis s’opposent selon un schéma classique : l’un prône l’entraide, la compassion et la tolérance quand l’autre défend son droit à la vengeance, et un «idéal» de suprématie radicale. En exagérant un peu, on retrouve là le sempiternel combat, transposé dans le monde des comics, des préceptes de Martin Luther King contre Malcolm X, de Nelson Mandela contre Winnie Mandela…
L’idée maîtresse du film, et qui porte bien la patte de Singer, est de donner à ces aventures fantastiques un contexte historique «réaliste», de poser des bases narratives crédibles, même dans un univers où il est question de surhommes volants et lançant des rayons lasers par les yeux. La scène d’ouverture du film, nous révélant les origines dramatiques de Magnéto, se situe dans un camp de concentration en 1944… Elle est tirée, plan pour plan ou presque, du film original de Singer, musique comprise. Le réalisateur développe cette scène marquante en développant le traumatisme du personnage (fidèle en cela à la bande dessinée, qui motivait ainsi la haine de Magnéto pour l’Humanité, au-delà des artifices habituels des histoires de super-héros), au-delà de cette première scène choc. Vaughn ajoute une deuxième scène choc, où l’infâme scientifique nazi pousse le jeune mutant à bout, le «conditionnant» de force à devenir un criminel (au grand dam de deux Waffen S.S. qui connaissent un sort douloureux, le crâne broyé dans leur casque de métal !). Le besoin de vengeance de Magnéto se trouve ainsi légitimé, et se trouve au centre des meilleures scènes du film. Il remonte patiemment une piste vengeresse, une «filière des rats», d’une banque suisse à Miami en passant par un bar en Argentine. Des scènes mémorables, particulièrement la scène du faux bar bavarois reconstitué dans la pampa… la filmographie récente de Michael Fassbender (revoir la scène de la taverne des BASTERDS !), ainsi que le ton «tranchant» de la scène, nous fait deviner un règlement de comptes très saignant… C’est bien vu de la part des auteurs qui parlent ainsi au jeune public, sans avoir l’air d’y toucher, d’un fait réel : la fuite de nombreux criminels de guerre Nazis, avec la complicité de la «neutralité» banquière suisse, jusqu’en Amérique du Sud… jusqu’à l’implication des cercles du pouvoir américain. On n’est pas si loin de MARATHON MAN et d’UN ELEVE DOUE, signé justement de Bryan Singer.
Il y a tout de même une morale amère à la résolution du parcours d’Erik / Magnéto : à vouloir combattre et abattre le criminel qui a volé sa vie, Magnéto adopte finalement la vision pervertie de celui-ci. «Celui qui combat des monstres doit veiller à ne pas en devenir un», avertissait le philosophe Friedrich Nietzche, dont les théories furent d’ailleurs récupérées malgré lui et perverties par l’idéologie nazie… Et, de fait, en appliquant la loi du talion contre son ancien «maître», Erik devient le Surhomme monstrueux que celui-ci voulait l’obliger à devenir. En dépit des efforts du bon Professeur Xavier, la boucle infernale est bouclée…
Le filigrane historique est toujours présent, et astucieusement exploité, à travers l’atmosphère de Guerre Froide, culminant avec une relecture «super-héroïque» de la fameuse Crise des Missiles Cubains. Rappelons brièvement les faits : entre le 16 et le 28 octobre 1962, le monde faillit basculer de la Guerre Froide à la Guerre Brûlante en un rien de temps. L’URSS fournit en missiles nucléaires le Cuba de Fidel Castro, pointant ses armes de destruction vers la côte américaine toute proche. Il s’en était fallu de peu pour que la 3e Guerre Mondiale, thermonucléaire, fut déclenchée et réduise les deux camps – USA et URSS – en cendres, par une situation d’escalade et de riposte automatique. C’est ce contexte «explosif» qui fournit l’idée à Stanley Kubrick de tourner son DOCTEUR FOLAMOUR. La grandiose farce de Kubrick et son célèbre décor de la Salle de Guerre du Pentagone, avec son halo «nucléaire» nimbant militaires paranoïaques et savants fous, sont d’ailleurs cités délibérément ici. En reprenant le schéma traditionnel de la course contre la montre «à la Bond», les auteurs de X-MEN jouent assez intelligemment avec le contexte paranoïaque de l’époque, plaçant nos jeunes et héroïques Mutants en sauveurs malgré eux de l’Humanité. C’est aussi une façon cachée de saluer les origines de la bande dessinée elle-même, née dans ce contexte de crise internationale. La première mission des X-Men fut en effet une intervention «commando» sur un site de lancement de missiles nucléaires, pris d’assaut par Magnéto. Dans leurs premières aventures, les X-Men étaient d’ailleurs surnommés «les Enfants de l’Atome». Toute une époque !…
Le contrat de divertissement intelligent est rempli par le réalisateur et ses scénaristes, qui revisitent ce contexte «semi-réaliste», tout en s’amusant avec les obligations plus traditionnelles du film de super-héros. Le film est tonique sans être épuisant, techniquement sans défauts, et sait alterner gravité et humour sans tomber dans les excès. Les fans de la bande dessinée, toujours difficiles à satisfaire, seront gâtés par quelques «Œufs de Pâques» savoureux. Des caméos de visages familiers – à commencer par celui, immanquable, d’un Hugh Jackman en Wolvie déjà bien mal embouché dans les sixties ! Les éléments les plus «iconiques» et identifiables de la b.d. sont présents au bon moment : les uniformes jaunes et noirs (qui collent bien à l’ambiance «pop» de l’époque), l’ordinateur Cérébro dans sa forme initiale de «casque de savant fou», le Blackbird supersonique, etc. Même les aspects les plus abracadabrantesques de la série passent comme une lettre à la poste, notamment l’incroyable champ des compétences scientifiques de Hank McCoy, alias le Fauve. A 18 ans seulement, ce jeune surdoué est à la fois chimiste, ingénieur en aéronautique, informaticien et pilote d’essai ! Plus amusant – et plus «cinéphilique» également -, le personnage connaît une métamorphose largement inspirée, visuellement, du DOCTEUR JEKYLL & MR. HYDE de 1931, dû à Rouben Mamoulian.
Les «geeks» relèveront quand même des incohérences narratives, liées au développement chaotique des films de la série. Emma Frost est ici une trentenaire séduisante et maléfique, alors que le personnage apparaît, adolescente et gentille, dans WOLVERINE, qui se situe pourtant vingt ans après… Quant au recrutement de la belle rousse télépathe Jean Grey par Charles Xavier et Magnéto, montré au début de X-MEN 3, il semble avoir été totalement oublié… Bonne chance aux futurs scénaristes pour «rafistoler» ces erreurs. Bon, ces détails tiennent plus du chipotage de «geek» qu’autre chose, et ne gâchent pas le plaisir du film. Mieux vaut ne pas chercher trop la petite bête !
Autre point positif qui conclut ce tour d’horizon, le choix des comédiens est judicieux dans l’ensemble : on l’a dit, Fassbender vole les meilleures scènes, et on ne peut qu’attendre de sa part le meilleur dans la suite d’une prometteuse carrière. L’acteur sera l’interprète de Carl Gustav Jung dans DANGEREUSES METHODES, le prochain film de David Cronenberg, face à Keira Knightley, Vincent Cassel et Viggo Mortensen en Sigmund Freud. Dans le «X-Casting», il faut mentionner le talentueux écossais James McAvoy (ATONEMENT / Reviens-Moi, LE DERNIER ROI D’ECOSSE). Incarnant le jeune Charles Xavier, McAvoy réinvente avec humour, autorité tranquille et charme juvénile le personnage incarné par Patrick Stewart dans les films originaux. «Son» Charles Xavier est un jeune professeur débordant de vie, draguant ses étudiantes, et apprenant dans le feu de l’action à devenir un éducateur et un chef spirituel à une joyeuse bande de jeunes têtes brûlées. McAvoy s’en tire très bien. On donnera aussi une très bonne note à la prometteuse Jennifer Lawrence (jeune comédienne surdouée révélée dans LOIN DE LA TERRE BRÛLEE, LE COMPLEXE DU CASTOR et surtout WINTER’S BONE), qui recrée le personnage de Mystique, la métamorphe bleue. Loin d’être encore la criminelle mémorable, vicieuse et hyper-sexy campée à l’origine par Rebecca Romijn dans les films de Singer, la Mystique juvénile incarnée par Lawrence est une jeune femme paumée et vulnérable, particulièrement touchante. Ce n’est pas une tâche facile, étant donné le maquillage et les effets visuels complexes qu’elle doit subir, et elle s’affirme comme une actrice à suivre. Les autres jeunes comédiens sont aussi très bons, apportant la fraîcheur et l’humour indispensables. Enfin, on aura une pensée réjouie pour ce bon vieux Kevin Bacon, délectable en super-vilain jouisseur, élitiste et cynique en diable.
Enfin, signalons en bonus l’excellente musique du film signée d’un nouveau venu, Henry Jackman. Ce jeune compositeur n’a pas de lien de parenté avec l’interprète de Wolverine. C’est un des plus récents disciples de Hans Zimmer, et des plus doués, comme en témoignent l’écoute du thème de Magnéto, nerveux en diable, et ce superbe thème principal. Pas de bon film de super-héros sans une musique héroïque à la hauteur (souvenez-vous du SUPERMAN de John Williams, des BATMAN de Danny Elfman, ou ceux de Zimmer et James Newton Howard…), et Jackman trouve enfin le son adéquat pour les X-Men.
En résumé, dans ce premier combat des blockbusters estivaux, les X-Men ont pris l’avantage sur les Pirates. Voilà un excellent film X !
La note :
Ludovic Fauchier, X-Blogueur
La Fiche Technique :
X-MEN : FIRST CLASS / X-Men : Le Commencement
Réalisé par Matthew VAUGHN Scénario d’Ashley MILLER & Zack STENTZ et Jane GOLDMAN & Matthew VAUGHN, d’après la bande dessinée « X-Men » créée par Stan LEE & Jack KIRBY (Marvel Comics)
Avec : James McAVOY (Charles Xavier, alias le Professeur X), Michael FASSBENDER (Erik Lehnsherr, alias Magneto), Kevin BACON (Sebastian Shaw), Rose BYRNE (Moira MacTaggert), Nicholas HOULT (Hank McCoy, alias Beast – VF : le Fauve), January JONES (Emma Frost), Jennifer LAWRENCE (Raven Darkhölme, alias Mystique), Lucas TILL (Alex Summers, alias Havok), Jason FLEMYNG (Azazel), Edi GATHEGI (Armando Munoz, alias Darwin), Alex GONZALEZ (Riptide), Caleb Landry JONES (Sean Cassidy, alias Banshee – VF : le Hurleur), Zoé KRAVITZ (Angel Salvadore), Oliver PLATT (l’Homme au Costume Noir), Michael IRONSIDE (le Capitaine), Glenn MORSHOWER (le Colonel Hendry), et les Caméos NC de Hugh JACKMAN (Logan, alias Wolverine) et Rebecca ROMIJN (Mystique, adulte)
Produit par Gregory GOODMAN, Simon KINBERG, Lauren SHULER DONNER et Bryan SINGER (Bad Hat Harry Productions / Donners’ Company / Marv Films / Marvel Enterprises / Marvel Studios / 20th Century Fox Film Corporation) Producteurs Exécutifs Stan LEE, Josh McLAGLEN et Tarquin PACK
Musique Henry JACKMAN Photo John MATHIESON Montage Eddie HAMILTON et Lee SMITH Casting Roger MUSSENDEN, Jeremy RICH et Lucinda SYSON
Décors Chris SEAGERS Direction Artistique John KING, Grant ARMSTRONG, Paul BOOTH, Alex CAMERON, Steve COOPER, Tom FROHLING, Alan GILMORE, James HAMBIDGE, Marc HOMES, Joe HOWARD, Adam O’NEILL et Su WHITAKER Costumes Sammy SHELDON
1ers Assistants Réalisateurs Josh McLAGLEN et Kim H. WINTNER Réalisateur 2e Équipe Josh BLEIBTREU, Spiro RAZATOS, Brian SMRZ et Alexander WITT Cascades Jeff HABBERSTAD et Tom STRUTHERS
Mixage Son Simon HAYES Montage Son et Effets Spéciaux Sonores Craig BERKEY
Effets Spéciaux Visuels Nicolas AITHADI, Jay BARTON, Stéphane CERETTI, Vincent CIRELLI, Laurens EHRMANN, Matt JOHNSON, Greg STEELE et Guy WILLIAMS (Digital Domain / Weta Digital / 4DMax / Cinedev / Cinesite / Hydraulx / Luma Pictures / Method Studios / MPC / POV / Proof / Rhythm and Hues / The Senate Visual Effects / Spectral Motion / The Third Floor / Trixter Film / The Visual Effects Company) Effets Spéciaux de Maquillages Mike ELIZALDE (Amalgamated Dynamics) Effets Spéciaux de Plateau Chris CORBOULD
Distribution USA et INTERNATIONAL : 20th Century Fox Film Corporation Durée : 2 heures 12
Caméras : Panavision