Heureux Accidents…, 2e partie – SUPER 8

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Tous les conflits et les relations se développent et culminent autour de trois scènes de projection de films en super 8, l’épine dorsale du récit. Derrière l’amour inconditionnel du «cinoche» que ces scènes décrivent, il se cache une vraie démarche cathartique pour les protagonistes. Dans tous les cas de figure, la projection filmique sert aussi de «projection» émotionnelle.  La première scène rassemble Joe et Alice autour des films familiaux du jeune garçon. Ce sont des scènes heureuses de l’enfance de ce dernier, avec sa mère. Un refuge idéalisé par le gamin, qui s’accroche au souvenir de celle-ci (voir aussi le pendentif, véritable talisman auquel il se raccroche en pleine détresse), disparue dans un accident qui, lui, n’a rien eu d’heureux. Bouleversé après une houleuse confrontation avec son père, Joe reçoit la visite surprise d’Alice, qui prend donc l’initiative d’une liaison, forcément maladroite mais sincère et affective, entre eux deux. Le drame qui a touché la famille de Joe a aussi affecté celle d’Alice, et les deux adolescents peuvent, devant le «fantôme» de la mère projeté à l’écran, ouvrir leur cœur. Ironie discrètement placée par Abrams, on ne voit pas le caméraman amateur de ces films de famille, mais on devine facilement qu’il s’agit de Jackson, le père de Joe – celui-là même qui vient de priver son fils de caméra et de sortie, et qui s’est brouillé avec le père d’Alice. Ce père «metteur en scène» par accident pousse finalement son fils à ne pas respecter ses propres interdictions !     

La seconde scène de projection intervient après le développement de la pellicule «gâchée» durant l’accident du train. Charles et Joe sont en plein conflit de pouvoir sur le film, et de rivalité amoureuse auprès d’Alice. Cette fois, les rôles sont inversés : Joe le «fidèle second» a pris le dessus, psychologiquement, sur Charles le «chef». La confrontation entre les deux gosses est tendue, douloureuse, et cette fois-ci la catharsis qui se manifeste est celle de Charles. Celui-ci prend amèrement conscience de n’être, aux yeux des autres, que le «bon gros» cible des moqueries sur son surpoids. Et c’est précisément au moment où il arrive à ce constat amer que le film, projeté sur lui, montre la furtive image de la créature causant la panique en ville. Une occasion en or pour Charles de regagner sa propre estime de soi, en acceptant de «lâcher prise» sur son film et de traiter Joe sur un pied d’égalité, dans l’aventure réelle qui les attend.    

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La troisième scène va quant à elle à l’essentiel, concernant les origines du monstre. Joe, Charles et leur petite bande réunie décident de percer à jour le mystère entretenu par Woodward, l’ancien professeur qui a causé l’accident de train. Ils passent outre les contrôles d’une armée débordée, et mettent la main sur le «butin» accumulé par leur professeur, qui a un lourd passé. Via des enregistrements au magnétophone et des archives de films militaires, les gamins ont droit à la vérité : la description précise d’un extra-terrestre bien vivant, et, si monstrueux soit-il d’apparence, sympathique car souffrant des mauvais traitements répétés par les militaires. La vision des archives est pour les gamins un bien meilleur film de «trouille» que tout ce qu’ils ont pu rêver à ce moment-là. La scène permet aussi de clarifier le lien qui a pu se former entre la créature et le professeur (incarné par un récidiviste, l’acteur Glynn Turman ; 27 ans auparavant, celui-ci incarnait déjà un professeur de sciences victime d’une créature revancharde, départ d’une autre sérieuse catastrophe sur une petite ville… c’était dans GREMLINS !). Elle permet aussi à Joe d’avoir une intuition bien sentie sur l’activité réelle du «monstre» : celui-ci a une âme d’artiste, comme lui.    

Concernant cette créature – surnommée pendant le tournage «Cooper» -, Abrams a somme toute bien retenu les leçons de son mentor. A contrario des excès de CGI contemporains, qui prennent un malin plaisir à montrer – et à gâcher – tout de leurs monstres dès leur entrée en scène, Abrams privilégie la suggestion, selon les modèles des DENTS DE LA MER et de JURASSIC PARK (où les dinosaures étaient dans un premier temps finalement assez peu montrés en «intégral»). Suivant les autres modèles de suggestion que nécessite le genre – ALIEN, pour n’en citer qu’un -, «Cooper» est le plus souvent dissimulé par le décor et les cadrages, dans chacune de ses attaques. Quand la situation nécessite d’en montrer un peu plus (comme celle de l’éprouvante attaque du bus), Abrams «morcelle» sa créature de façon à ce qu’elle ne soit jamais entièrement visible, ni assemblée d’un bloc par l’esprit du spectateur. Même dans le grand finale du film, la caméra ne s’appesantit jamais sur le monstre. Une démarche stimulant l’imagination du spectateur, démarche assez courageuse quand la tendance actuelle du cinéma américain est de laisser tout montrer et tout voir, sans effort de mise en scène, dans la quasi-totalité des films fantastiques.   

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«Cooper», aussi féroce soit-il dans ses manifestations, provoque finalement la sympathie instinctive du spectateur. Sans aucun doute, pour définir son «caractère», Abrams et Spielberg se sont référés à des films qu’ils apprécient en commun. «Cooper» est à sa façon le continuateur du «cinoche» de science-fiction des années cinquante. Il évoque Ymir, le monstre extra-terrestre animé par le génie de la stop-motion, Ray Harryhausen, dans 20 MILLIONS MILES TO EARTH / A des Millions de Kilomètres de la Terre, réalisé par Nathan Juran en 1957. Une créature extra-terrestre qui ne faisait que répondre à la brutalité des hommes (particulièrement des militaires américains…) en cassant tout sur son passage dans cette petite pépite oubliée !

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Autre influence certaine, dans le même registre, du cinéma de l’époque sur SUPER 8 : celle de Jack Arnold, l’un des premiers petits maîtres de la science-fiction dans le cinéma américain, qui signa notamment un chef-d’œuvre d’angoisse, L’HOMME QUI RETRECIT d’après Richard Matheson, et un savoureux TARANTULA où débutait Clint Eastwood en pilote de chasse ! Prenant le genre très au sérieux malgré des budgets souvent réduits, Arnold (un nom qui a certainement marqué Spielberg ; c’est aussi celui de Kenneth Arnold, premier témoin officiel des «Soucoupes Volantes» en 1947, juste avant Roswell ; et bien sûr, c’est aussi le prénom de son propre père !) livrait efficacement un message plus nuancé que nombre des autres productions de l’époque, souvent plus belliqueuses ou plus «américanistes» en pleine Guerre Froide. Arnold créa ainsi LA CREATURE DU LAC NOIR, archétype du monstre persécuté «pour le bien de la science» comme l’est ici «Cooper» ; il réalisa en 1953 aussi un intéressant IT CAME FROM OUTER SPACE / LE METEORE DE LA NUIT, co-écrit par Ray Bradbury, où une petite ville américaine était attaquée par des visiteurs extra-terrestres… du moins avant que le héros ne réalise que ceux-ci étaient bienveillants. Tombés sur Terre par accident, ils échappaient de justesse au courroux du shérif local adepte de la manière forte plutôt que de la réflexion – un prédécesseur possible de Jackson dans SUPER 8. Signalons aussi qu’Arnold a réalisé par la suite un SPACE CHILDREN moins réussi, préfigurant tout de même certains thèmes «spielbergiens» avant l’heure : un extra-terrestre bienveillant communique par télépathie avec des enfants, afin que ceux-ci empêchent les autorités de déclencher une guerre nucléaire. L’idée du lien télépathique demeure, succinctement citée dans SUPER 8, via la «connection» établie entre Woodward et le monstre («Il est dans ma tête, et je suis dans la sienne…»). 

«Connection» reprise entre le monstre et Joe, lors de leur face-à-face. Le garçon a finalement compris, mieux que quiconque, la vérité sur la créature : il est comme lui, un artiste marginal incapable de communiquer avec des autorités froides et incompétentes. Poussé à bout par les tortures des militaires, «Cooper» est devenu un «aveugle» mental, submergé par la colère. Regardez bien sa réaction quand il entre en contact avec Joe : ses yeux prennent vie, littéralement. Face au seul être humain qui surmonte sa peur, le monstre choisit de baisser les armes.   

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La présence d’une créature extra-terrestre dans un film estampillé Spielberg va dorénavant de soi. SUPER 8 s’inscrit dans la continuité du «patchwork» d’une véritable mythologie «ufologique» mise en place par Steven Spielberg lui-même. Il y eut d’abord FIRELIGHT, son «prototype» de jeunesse des films à venir, à commencer par RENCONTRES DU TROISIEME TYPE, l’incontournable chef-d’œuvre du genre, dont l’esthétique de la bande-annonce «teaser» de SUPER 8 s’inspirait, à travers ces plans larges de la campagne américaine nocturne, sous un ciel étoilé démesuré. Il y eut ensuite bien sûr E.T., né d’une idée de suite «sombre» à RENCONTRES, intitulée NIGHT SKIES, avant que Spielberg ne remanie entièrement le sujet pour en faire le contrepoint intimiste de l’épique RENCONTRES. Des productions Amblin ont ensuite pris le relais, avec plus ou moins de bonheur, comme l’oublié BATTERIES NOT INCLUDED / Miracle sur la 8e Rue, de Matthew Robbins (1987), variation sur le conte du cordonnier avec des OVNIS minuscules jouant le rôle des lutins ; puis le drolatique MEN IN BLACK de Barry Sonnenfeld (1997), suivi d’une séquelle ratée en 2002. Spielberg s’impliqua dans la production de la magistrale mini-série TAKEN (DISPARITIONS) en 2001, que l’on peut voir comme une relecture historique et plus «sombre» que RENCONTRES, auquel la série est intimement liée. Plus récemment, LA GUERRE DES MONDES, s’il n’est pas à proprement parler un film «ufologique», s’inscrivait dans la continuité de la mythologie, offrant une vision apocalyptique de l’Amérique en pleine déroute morale derrière les apparences traditionnelles du film d’invasion alien. Indiana Jones se confrontait enfin à son tour à la mythologie «ovniesque» et ses ramifications dans l’archéologie, dans le controversé (et sous-estimé) ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL… L’ufologie, vue selon Spielberg, aborde donc des thèmes passionnants sous le voile du divertissement… bien que des productions récentes montrent les limites du genre, et trahissent un certain malaise de la part du réalisateur-producteur – voir les TRANSFORMERS et COWBOYS & ALIENS. On reviendra bientôt sur le cas de ce dernier…  

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Concernant SUPER 8, Abrams manie le mystère en semant les indices au fur et à mesure. Les attaques du monstre et l’opération de couverture militaire, «Walking Distance», décrite du point de vue des gamins, est en réalité le McGuffin, le prétexte à l’aventure et à la révélation des caractères, que le noyau du film lui-même. Le film d’archives militaires situe l’origine de l’opération dans les hangars secrets de la Base de l’Air Force de Nellis, dans le Nevada. Cette base existe réellement, et elle appartient à la Nellis Air Force Range, zone d’opérations militaires s’étendant sur 12 140 kilomètres de désert. Parmi les autres bases situées dans cette région à l’écart de tout, on retrouve… Area 51, la Zone 51 si familière aux amateurs d’énigmes ufologiques ! Et la base voisine de Nellis a peut-être eu son propre OVNI, filmé en 1995 sur des vidéos, d’assez mauvaise qualité et donc douteuses, il faut bien le dire… Sans aller jusqu’à verser directement dans l’hypothèse extra-terrestre, il est tout à fait possible d’envisager que l’US Air Force a supervisé à Nellis des tests de vol d’appareils à la technologie difficile à identifier pour le commun des mortels. Noter d’ailleurs, dans le film d’Abrams, le curieux logo de l’unité spéciale «Walking Distance» : trois cercles blancs, disposés en triangle sur fond rouge. Un rappel des «lueurs mystérieuses», généralement associées aux supposées apparitions d’OVNIS au-dessus du ciel du Nevada, ou de la Belgique, entre 1989 et 1991… probablement des tests d’appareils américains du type «bombardier furtif», à l’approche de la Guerre du Golfe.      

  

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   Des lueurs nocturnes mystérieuses au travail sur la lumière de SUPER 8, il ne nous reste plus qu’un pas à franchir. Adroite, la mise en scène d’Abrams, repose sur une ingénieuse maîtrise des cadrages et lumières, effectués par le chef-opérateur Larry Fong (300, WATCHMEN). Abrams et Fong se sont amusés comme des petits fous à créer les scènes de «The Case», en appliquant à la lettre les maladresses techniques des réalisateurs débutants : mouvements de caméras brusques, décadrages «rattrapés» de justesse, pellicule rayée ou mal exposée, zooms intempestifs… tout y est, plus vrai que nature. 

Quand il s’éloigne des effets spéciaux (impressionnants et impeccablement maîtrisés par le vétéran d’ILM, Dennis Muren), Abrams est aussi capable de placer des scènes plus inattendues, très cinématographiques par leur stricte expression visuelle. Un exemple : la scène d’ouverture du film, tout en suggestion. Un plan large sur l’usine de Lillian, qui se resserre sur le panneau de l’usine annonçant «aucun incident depuis X jours». Un ouvrier monte et remplace le panneau du nombre de jours, déposant le chiffre «1» synonyme de mauvaise nouvelle. Cut. Joe, solitaire, traîne tristement sur sa balançoire, en plein hiver. Chez lui, ses amis et voisins sont en pleine veillée funèbre. Entrée en matière impeccable, mélancolique et sans excès, pour évoquer l’accident de la mère et le désarroi du gamin. Drôle, effrayant, dramatique et haletant, SUPER 8 marque un véritable «adoubement» de J.J. Abrams par Spielberg. Ce qui serait parfait, si dans la dernière ligne droite, un bémol ne venait quand même pas tempérer la réception du film. Le grand finale, cherchant à cumuler le spectaculaire et l’émotionnel, «coince». C’est un fait, Abrams adore RENCONTRES DU TROISIEME TYPE et E.T. L’EXTRA-TERRESTRE, et on ne peut certes pas lui reprocher d’avoir mauvais goût en l’occurence. Pas plus que l’on ne peut lui reprocher de glisser un peu du joyeux chaos de 1941 (les tanks pris de folie et «chahutés» dans les airs), charge hilarante contre la bêtise militaire, tournée par Spielberg et sortie en 1979, l’année où se situe donc SUPER 8… 

Mais, tout à son enthousiasme de travailler pour le «Maître», Abrams ne peut s’empêcher d’aller trop loin dans l’hommage : les personnages sont rassemblés en cercle, les yeux levés vers le ciel, dans des jeux de lumière à la RENCONTRES / E.T. (et on peut rajouter ceux du finale, très similaire, de la série TAKEN / DISPARITIONS)… Jusqu’au surlignage du plan emblématique des mains jointes, signature de toutes les réalisations de Spielberg. Qui trop embrasse, mal étreint… Dommage, car la séquence reposait sur une idée maîtresse, toute simple : celle de Joe lâchant prise, symboliquement, du médaillon maternel qui était son talisman. Abrams aurait dû développer sa séquence autour de cette idée plutôt que de vouloir imiter, même avec les meilleures intentions du monde, le cinéma de son mentor…    

Faut-il forcément y voir une raison de l’accueil partagé du public envers le film ? Celui-ci, nanti d’un budget étonnamment modeste (pour une production de cette ampleur) de 50 millions de dollars – une somme presque ridicule en comparaison de celui, astronomique, d’un PIRATES DES CARAÏBES 4 par exemple -, en a obtenu 250 millions de par le monde, uniquement en salles. C’est un très bon score pour un film sans superstars, et qui ne répond pas aux critères à la mode – ce n’est ni une suite, ni une adaptation de comics, de série télé ou d’un roman de fantasy, mais un scénario original -, et qui n’a pas de superstars en tête d’affiche. Un succès, certes, mais le finale du film, trop «télécommandé», laisse un curieux goût d’inachevé… avant l’éclat de rire du générique de fin.  

Image de prévisualisation YouTube    

Cette maladresse finale n’empêche cependant pas la réussite de SUPER 8. La superbe musique de Michael Giacchino va dans le bon sens. Ancien élève de la prestigieuse Ecole Juilliard, le compositeur de 43 ans, en l’espace de moins d’une décennie, voit sa côte monter légitimement en flèche. Giacchino s’impose en continuateur et héritier des plus grands : avec une facilité désarmante, et une énergie créative constante, il revisite les univers musicaux de Lalo Schifrin (aussi bien chez Pixar que dans MI3 !), de John Barry (dans LES INDESTRUCTIBLES et CARS 2), Henry Mancini (RATATOUILLE), Akira Ifukube (la musique du générique final de CLOVERFIELD, sans doute le seul bon moment du film), Jerry Goldsmith (STAR TREK)… et maintenant, ceux de John Williams ! Derrière les hommages, un talent musical exceptionnel est en train de se dégager. Il y a fort à parier qu’il va se sublimer dans les prochaines années. 

   

La note :    

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Ludovic Fauchier, en Super Blogoramavision       

La Fiche Technique :    

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SUPER 8   

Réalisé par J.J. ABRAMS   Scénario de J.J. ABRAMS    

Avec : Joel COURTNEY (Joe Lamb), Elle FANNING (Alice Dainard), Kyle CHANDLER (Jackson Lamb), Riley GRIFFITHS (Charles Kaznyk), Ron ELDARD (Louis Dainard), Ryan LEE (Cary), Noah EMMERICH (Nelec), Zach MILLS (Preston), Glynn TURMAN (le Docteur Woodward), Gabriel BASSO (Martin)    

Produit par Steven SPIELBERG, J.J. ABRAMS, Bryan BURK, Udi NEDIVI, Michelle REJWAN et Ben ROSENBLATT (Amblin Entertainment / Bad Robot / Paramount Pictures)   Producteur Exécutif Guy RIEDEL    

Musique Michael GIACCHINO   Photo Larry FONG   Montage Maryann BRANDON et Mary Jo MARKEY   Casting April WEBSTER et Alyssa WEISBERG     Décors Martin WHIST   Direction Artistique David SCOTT et Domenic SILVESTRI   Costumes Ha NGUYEN    

1er Assistant Réalisateur Tommy GORMLEY   Cascades John A. STONEHAM Jr. 

Mixage Son Mark ULANO  Montage Son Ben BURTT et Matthew WOOD    

Effets Spéciaux Visuels Dennis MUREN, Kim LIBRERI et Russell EARL (ILM)  Effets Spéciaux de Plateau Steve RILEY    

Distribution USA: Paramount Pictures   

Durée : 1 heure 52    

Caméras : Arriflex 16 SR3, Canon 1014XLS et Panavision Panaflex Millennium XL 

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