Le Singe d’une Nuit d’Eté, 1e Partie – RISE OF THE PLANET OF THE APES / La Planète des Singes : Le Commencement

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RISE OF THE PLANET OF THE APES / La Planète des Singes : Les Origines, de Rupert WYATT   

L’Histoire :    

Quelque part en Afrique… Des chimpanzés sauvages sont pourchassés par des braconniers. Capturée, une guenon est envoyée à l’autre bout du monde, à San Francisco, où elle fait partie d’un groupe de chimpanzés soumis à des tests scientifiques dans les laboratoires de la société de thérapie génique, Sys-Gen. Le jeune docteur Will Rodman injecte à la femelle, surnommée «Bright Eyes» («Beaux Yeux»), un virus expérimental, l’ALZ-112, destiné au traitement de la Maladie d’Alzheimer. Le résultat enthousiasme Will : l’intelligence et les facultés cognitives de Bright Eyes sont démultipliées, ouvrant ainsi le champ à la commercialisation d’un futur médicament contre la terrible maladie qui frappe des millions d’humains, dont Charles, le propre père de Will. Mais le jour de la présentation des résultats du test, la femelle agresse et blesse plusieurs personnes avant d’être abattue. Sur ordre du comité exécutif, le supérieur de Will, Steven Jacobs, ordonne que les chimpanzés soumis au même traitement doivent être tous tués immédiatement. Will découvre que Bright Eyes avait caché la naissance de son bébé, et ne faisait que le protéger. Il recueille le chimpanzé orphelin et le garde chez lui, comme animal de compagnie pour son père.    

  

Trois ans passent, et le petit chimpanzé, baptisé Caesar, développe un peu plus chaque jour d’étonnantes facultés prouvant son intelligence, sa mémoire et sa sensibilité accrue. Will comprend que l’ALZ-112 a été génétiquement transmis par Bright Eyes à Caesar, quand elle était enceinte, et cache sa découverte à Jacobs. Il vole aussi des échantillons du médicament pour les administrer à son père, qui retrouve sa pleine mémoire et ses facultés intellectuelles. Et, suite à un incident sans conséquences pour Caesar, Will rencontre la jolie vétérinaire Caroline Aranha. Les deux jeunes gens tombent amoureux. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…  Mais cinq ans plus tard, une série d’incidents liés à la rechute de Walter, malgré son traitement, va bouleverser à jamais la vie de Caesar, et l’avenir de l’espèce humaine…    

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Impressions :    

Dans un souci de fraternité et d’équité entre toutes les espèces primates, dont nous faisons partie, j’ai décidé de laisser la place à un jeune confrère plein de talent et promis à un radieux avenir : Edgar Allan Pongo, dont voici la photo…

  

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C’est à lui de nous parler du film RISE OF THE PLANET OF THE APES, LA PLANETE DES SINGES : LES ORIGINES. Vas-y mon grand, nous sommes prêts à te lire !   

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ENLEVE TES SALES PATTES DE MON CLAVIER, MAUDIT SALE SINGE !!! 

(coups de feu, bruits de lutte, mobilier renversé)    

… Ah je vous jure, les singes… on leur donne la main, et voilà à quoi on a droit en retour. Sales bêtes. … Je reprends les choses en main pour vous parler de cette nouvelle mouture de LA PLANETE DES SINGES.    

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Replaçons d’abord les choses dans leur contexte. Les droits du roman original de Pierre Boulle, l’auteur français du PONT DE LA RIVIERE KWAÏ, sont depuis longtemps déjà la propriété exclusive de la 20th Century Fox. Bien avant les STAR WARS et autres films de science-fiction ultérieurs, le succès de LA PLANETE DES SINGES, signée par Franklin J. Schaffner en 1968, a engendré de profitables revenus pour le studio, entraînant une flopée de suites (de qualité souvent assez faible, il faut bien l’avouer, malgré la sympathie que l’on peut avoir pour elles), une série télévisée assez gratinée et une foule de produits dérivés tout au long des années 1970. Restée propriété de la Fox au fil des décennies, la saga a, par son statut «culte», donné forcément envie aux détenteurs de ses droits légaux de renouveler l’histoire originale à l’ère du cinéma numérique. Au terme d’un «development hell» typique, et après avoir épuisé l’intérêt d’une bonne dizaine de réalisateurs «bankables» (de James Cameron à Oliver Stone, en passant par Robert Rodriguez ou Michael Bay…), c’est finalement Tim Burton qui a hérité du bébé pour mener le projet à terme en 2001, sous forme d’un nouveau film qui, s’il portait le titre du film original de Schaffner, s’en éloignait beaucoup dans la forme, ne gardant que l’idée maîtresse de l’astronaute échoué sur une planète où les primates forment la civilisation dominante, réduisant les humains au rang d’animaux dénués de raison. Le film de Burton fut un grand succès public, mais reçut un accueil mitigé. Il a des qualités personnelles, typiquement «burtoniennes» : un sens de l’imagination visuelle qui n’appartient qu’à son auteur ; les maquillages élaborés du grand Rick Baker, plus sophistiqués que ceux, récompensés en leur temps, de son prédécesseur John Chambers ; et des scènes pleines de bizarrerie, entre la drôlerie grinçante et l’effroi provoqué par les primates, durant les séquences situées dans la cité des singes où échoue le héros. Mais Burton lui-même avouait qu’il ne s’était pas senti très à l’aise avec les obligations du «blockbuster» que la Fox lui imposait… d’où ce sentiment mitigé qui ressortait durant le film. Le poids du film original se faisait ressentir, en défaveur de Burton. L’astronaute héroïque campé par Mark Wahlberg semblait bien falot, comparé à la mélancolique gravité du grand Charlton Heston dans le film d’origine… le personnage était même bien moins intéressant que les personnages simiesques campés par Helena Bonham Carter et le terrifiant Tim Roth. Et les scènes d’action, poursuites et batailles, passage obligatoire des superproductions, n’étaient clairement pas ce qui motivait Burton. La plus grande controverse était celle de la scène finale, tirée du roman original de Boulle. Très «burtonienne» par son ton mi-sérieux mi-halluciné, elle semblait cependant sortir de nulle part, comme imposée là par le scénario cherchant à trouver un «twist» final aussi renversant que la célèbre scène finale du film d’origine : l’image emblématique d’un Charlton accablé aux pieds d’une Statue de la Liberté, engloutie dans les sables de la Planète des Singes…   

Bref, se frotter à la «mythologie» instaurée par le film original et ses suites n’était pas un exercice facile, même pour un cinéaste imaginatif et confirmé comme l’est Burton, qui est passé depuis à des projets plus personnels. Le succès de LA PLANETE DES SINGES version 2001, par contre, laissait la Fox avec un encombrant «bébé» sur les bras… Il est évident qu’une nouvelle mouture allait voir le jour pour une stricte raison commerciale, mais comment faire pour intéresser le public sans «saborder» le produit final ? La réponse est finalement assez simple : le «reboot», terme barbare à la mode, qui a donné des résultats efficaces par le passé. On applique à la Planète des Singes le même traitement qu’ont pu subir les films les plus récents de Batman ou James Bond : on reprend tout à zéro ! Voici donc RISE OF THE PLANET OF THE APES, l’Emergence de la Planète des Singes, ou LA PLANETE DES SINGES : LES ORIGINES, signé d’un nouveau venu, Rupert Wyatt.    

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Âgé de 39 ans, inconnu du grand public, ce jeune réalisateur anglais ancien du Winchester College, vient du milieu du documentaire, où il a fait ses preuves en tant que producteur, s’intéressant à des thèmes sociaux très marqués. Il est ainsi le co-fondateur de la société The Picture Farm, qui a notamment produit DARK DAYS, film sur la vie de SDF réfugiés dans le «Freedom Tunnel», une voie souterraine de métro désaffectée au-delà de Harlem. Wyatt signe là son second long-métrage après THE ESCAPIST (2008), un drame et un film d’évasion carcérale avec Brian Cox et Joseph Fiennes. Un film récompensé dans de nombreux festivals internationaux, et remarqués au prestigieux Festival de Sundance. Ce film et le succès des documentaires de The Picture Farm ont suscité l’intérêt de la Fox et lui ont permis d’obtenir les rênes de la production de cette nouvelle PLANETE DES SINGES. Un choix risqué mais payant au final, puisque Wyatt, fort d’une part de ses acquis en matière de cinéma «social», aidé par la logistique d’une superproduction américaine, réussit à «rénover» intelligemment la saga originale. Deux scénaristes vétérans, Rick Jaffa et Amanda Silver (LA MAIN SUR LE BERCEAU, RELIC), se sont vus chargés de renouveler l’univers des singes révoltés en élaborant une histoire classique, bien structurée, et puisant nombre d’idées dans les indices semés par le film de Schaffner et ses suites. Pour résumer, le film est l’histoire du moment où tout a basculé : l’Humanité, persuadée d’être l’espèce dominante et toute-puissante sur la planète, commet une cascade d’erreurs et se voit renversée au sommet de la pyramide par ses proches cousins chimpanzés, gorilles et orang-outangs, bénéficiaires par accident des expériences scientifiques menées par des savants inconscients. Au lieu de nous projeter dans le futur où des astronautes découvrent, choqués, le fait accompli d’une «civilisation inversée», RISE OF THE PLANET OF THE APES nous montre donc comment le rapport entre l’Homme et l’Animal s’est renversé au profit de ce dernier. Le scénario s’inspire particulièrement de LA CONQUÊTE DE LA PLANETE DES SINGES (1972), le quatrième film réalisé par J. Lee Thompson ; kitsch en surface, le film de Thompson s’inspirait cependant de l’actualité la plus brûlante (les émeutes raciales du quartier de Watts, à Los Angeles), et délivrait finalement une parabole sur le racisme et le fascisme, thème récurrent sur l’ensemble des films, porté ici à son paroxysme malgré la maigreur des moyens de la production. RISE… développe des idées intéressantes, en tenant compte d’une part de thèmes propres au 21e Siècle et d’autre part en glissant aux nostalgiques de la saga une série de petites «surprises» bienvenues !   

Le point fort de ce film n’est donc pas une simple affaire d’effets spéciaux – remarquablement utilisés, cela dit. Le point fort de RISE… est une chose de plus en plus inattendue, quand on parle d’un blockbuster américain estival : une histoire SOLIDE !! Derrière les prouesses techniques attendues, on découvre, ô surprise, des personnages simples en surface mais attachants et plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord ; un crescendo narratif solidement mené (malgré quelques réserves pour le dernier acte, on y reviendra) ; et une empathie réelle pour le camarade Caesar, libérateur malgré lui de primates très remontés, à juste titre, contre les abus de pouvoir de l’Homo Sapiens…    

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A contrario du film de Burton, qui donnait parfois l’impression de se perdre en route sans dégager un thème narratif particulier, cette nouvelle mouture pose d’emblée le sien. Wyatt, formé donc au documentaire et au film social, renoue d’une certaine façon avec l’esprit de la saga originale. Derrière le grand spectacle et l’exotisme, celle-ci avait le mérite de développer des thèmes prédominants en 1968 et dans les années suivantes. Le film de Schaffner, notamment, écrit par deux scénaristes socialement très impliqués : Michael Wilson, dramaturge «blacklisté», victime de l’intolérance du Maccarthysme, et Rod Serling, l’immortel «père» de LA QUATRIEME DIMENSION, doublé d’un critique politique terriblement lucide sur les excès de son pays (voir son scénario pour le film de John Frankenheimer, SEPT JOURS EN MAI, sur un putsch de généraux, écrit et réalisé à l’époque de la Crise Cubaine et l’assassinat de John Kennedy). Wilson et Serling y attaquaient avec une intelligence et un humour acéré – le «procès des singes» arbitraire mené contre Charlton Heston – les travers de la société américaine de l’époque. Les autres films tenteront maladroitement de poursuivre dans la même veine : on y verra notamment des chimpanzés manifester contre une offensive militaire menant à la destruction nucléaire (on est en pleine Guerre du Viêtnam et les manifestations étudiantes anti-guerre sont légion), ou des singes et des hommes unis pacifiquement tenter de lutter contre le racisme des clans plus extrémistes des deux bords. RISE OF THE PLANET OF THE APES renoue avec la tradition «simiesque sociale» en ce chaotique 21e Siècle. Principale cible du scénario : la mainmise des grands laboratoires pharmaceutiques privés. Voilà un sujet intéressant, traité par le prisme de la science-fiction : l’un des aspects les plus pervers du néolibéralisme qui sévit maintenant depuis des décennies est l’«invasion» du secteur médical par ce dernier. Les grands groupes de la recherche médicale multiplient depuis des années les effets d’annonce de produits miracles guérissant les pires maladies qui frappent l’humanité : cancer, SIDA, maladie d’Alzheimer… Les profits sont énormes et les résultats sur l’efficacité des produits commercialisés, contestables pour ne pas dire pire. Et il faut bien, si l’on ose dire, que ces remèdes soient expérimentés avant d’être validés… Comme l’expérimentation humaine est supposée proscrite, pour des raisons éthiques et historiques évidentes, les laboratoires se tournent vers les espèces animales les plus «compatibles». Et c’est ainsi que nos chers cousins génétiques, les grands singes, ont payé malgré eux un très lourd tribut à la recherche scientifique. 

Cela entraîne, comme on le voit dès les premières minutes du film, un autre effet pervers : la décimation progressive d’espèces animales entières, éliminées ou capturées par des braconniers n’ayant pas d’autre choix que de «grappiller» l’argent que les sociétés privées veulent bien leur donner… Quant aux primates, traités comme des objets de laboratoire à qui on dénie toute intelligence ou sensibilité, ils vivent des traitements indignes, décrits par exemple dans un film oublié aujourd’hui, PROJET X (1987) avec Matthew Broderick, qui traitait d’expérimentations à but militaire pratiquées sur des chimpanzés. Dans la même veine, on pourrait aussi rappeler que ce sont des multinationales, peu regardantes sur l’éthique et le respect de l’environnement, qui ont engendré de récentes catastrophes. Des compagnies pétrolières ou minières, par exemple, pratiquant la déforestation intensive, ont ainsi «libéré» des virus dormant à l’état naturel, dans les jungles ; ces virus, contre lesquels de nombreuses espèces de singes sont naturellement immunisés depuis des siècles, se sont ensuite transmis à l’espèce humaine et ont provoqué des millions de morts. Voyez le SIDA, ou l’Ebola – comme dans le médiocre film ALERTE ! (1995), qui gâchait un passionnant sujet : un petit singe y provoquait malgré lui une terrifiante épidémie. Les auteurs de RISE… ont certainement gardé des informations précieuses à ce sujet, pour rendre crédible l’hypothèse d’une fin de la civilisation humaine provoquée par un virus incontrôlable… et contre lequel les Singes sont non seulement immunisés, mais grâce auquel ils évoluent ! Plutôt bien vue et préparée par les scénaristes et le réalisateur, la fin de RISE OF THE PLANET OF THE APES permet au film d’actualiser la saga tout en respectant ses principes fondamentaux. Quelques astronautes signalés disparus en plein vol spatial durant le film vont sûrement avoir une drôle de surprise à leur retour, le générique de fin appelant clairement à une suite imminente ! Mais en attendant que ces braves voyageurs de l’espace découvrent, horrifiés, la vérité sur la fin de leur propre espèce en s’écriant «Damn You All To Hell !!!», il nous faut bien rester sur Terre… 

Le film s’intéresse particulièrement à l’évolution de la relation entre le jeune chercheur Will Rodman (James Franco) et le chimpanzé évolué Caesar (Andy Serkis). Will travaille donc pour une de ces compagnies pharmaceutiques financièrement toutes-puissantes, et se trouve pris dans une situation contraignante, et paradoxale : sincèrement désireux d’aider les gens à guérir de l’incurable maladie d’Alzheimer, il profite pourtant des largesses de la société Sys-Gen, et de son employeur Jacobs, sans partager leur point de vue cynique sur la rentabilité et le profit à tout prix. Dans le plan «business» de Sys-Gen, froidement planifié et immédiatement applicable, l’imprévu, l’animal, n’a pas sa place. Lorsque la femelle «Beaux Yeux» vient briser symboliquement leur mur de verre avant d’être abattue, les employeurs décident tout aussi froidement de mettre fin au projet qui devait les rendre encore plus riches. Will se voit chargé d’exécuter les singes de laboratoire, mais épargne le petit Caesar… Un geste apparemment altruiste, courageux et touchant, mais pas «innocent» pour autant. Will est certes un scientifique brillant qui a remarqué le comportement exceptionnel du petit singe, et veut donc l’étudier de près. Mais il est aussi personnellement affecté par le drame de la maladie d’Alzheimer, qui frappe son propre père (John Lithgow, excellent de bout en bout). Caesar vit donc avec ce dernier, l’aidant à accomplir les tâches quotidiennes simples. Il est vrai que, dans la réalité, on peut dresser des singes capucins à aider des personnes malades, ou gravement handicapées. Un autre film oublié, signé de George A/ Romero, MONKEY SHINES (INCIDENTS DE PARCOURS, 1988), traitait de ce sujet et de ses conséquences horrifiques inattendues. RISE… applique somme toute la même idée, mais avec les grands singes.    Le geste altruiste de Will est plus douteux qu’il n’y paraît : il veut certes sauver Caesar, guérir son père et le monde entier ; mais il veut aussi se revaloriser après avoir été «grillé» par l’incident initial… et il vole en toute illégalité le médicament miracle, sans connaître ses effets secondaires, pour améliorer l’état de santé de son père. Ce talentueux jeune homme entretient finalement sa propre vanité, son égoïsme, au nom de bonnes intentions. Et ce faisant, il déclenche involontairement tout le processus de la catastrophe finale ! Donc, le drame personnel, familial, décrit en touches justes par Wyatt et ses scénaristes, va avoir une portée dévastatrice à l’échelle mondiale… c’est le mythe de Prométhée et la Boîte de Pandore, revisité à l’époque des thérapies géniques et des virus.    

à suivre…  

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