Ô Capitaine, Mon Capitaine !, 1e partie – CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER

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CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER, de Joe JOHNSTON    

 

L’Histoire :    

 

l’Arctique. Une équipe du SHIELD, les services secrets américains d’élite, spécialisés dans les récentes affaires surhumaines apparues aux USA, retrouve dans les glaces un objet considéré perdu depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Un bouclier orné d’une étoile… et plus important encore, le corps inanimé, parfaitement conservé d’un homme devenu une légende…   

 

Mars 1942, troisième année de la Deuxième Guerre Mondiale. Le monde est à feu et à sang, depuis que les armées d’Hitler ont déclenché les hostilités en envahissant l’Europe au mépris de la liberté des peuples. Un petit village de Norvège est assailli par une section d’élite de l’HYDRA, l’unité secrète de recherches occultes fondée par Hitler et dirigée par un de ses proches, Johann Schmidt. Ce scientifique, dévoyé et ambitieux, met la main sur le Cube Cosmique, un artefact ayant appartenu au Dieu Odin lui-même, et détenteur d’un pouvoir destructeur défiant l’imagination humaine. Schmidt s’en empare, sans remords ni pitié pour les habitants qui gardaient le Cube caché depuis des siècles.    

 

Pendant ce temps aux Etats-Unis, tout le pays est sur le pied de guerre. Comme partout ailleurs, les jeunes hommes de New York se précipitent dans les bureaux de recrutement, pour se battre contre les Nazis. Le jeune Steve Rogers s’est fait refuser cinq fois l’admission dans cinq états différents, les médecins le déclarant inapte au service à cause de sa mauvaise santé. Chétif et souvent malade, Steve s’obstine pourtant à vouloir se battre contre plus fort que lui. Son ami «Bucky» Barnes le sauve à temps d’une nouvelle correction infligée par une brute. Avant son départ en Europe, Bucky l’emmène se changer les idées à la grande Exposition Universelle, où se produit l’ingénieur excentrique Howard Stark. Steve s’obstine une nouvelle fois à tenter sa chance au bureau de recrutement local. Un homme remarque la détermination du jeune homme à vouloir, en dépit de tout se battre, pour la Liberté : un certain Abraham Erskine, un savant qui a dû fuir l’Allemagne quand les Nazis se sont emparés du pouvoir. Erskine l’inscrit au programme spécial de la Section de Recherches Scientifiques, qui, grâce aux efforts communs de Stark et d’Erskine, cherche à créer un sérum capable de transformer un homme ordinaire en «Super Soldat» plus fort, endurant et rapide que la moyenne. Malgré le scepticisme du Colonel Chester Phillips chargé de superviser le programme, Steve est choisi comme premier cobaye de l’expérience par Erskine, devenu l’ami du jeune homme.  

Mais Erskine a été repéré par des agents de l’HYDRA. Et Schmidt a un compte particulier à régler vis-à-vis d’Erskine, tout en préparant son propre plan diabolique pour supplanter Hitler comme seul Maître du Monde…    

 

 

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Impressions :   

 

 

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Résumé des épisodes précédents … Hollywood est devenu le champ de bataille économique et stratégique pour les compagnies éditrices de «comic-books», à commencer par les deux grands rivaux, DC (propriétaire des droits de Superman, Batman, Green Lantern, Wonder Woman, etc.) et Marvel (propriétaire de ceux de Spider-Man, des X-Men, Hulk, 4 Fantastiques, Iron Man, Thor, etc.). Les deux antagonistes se lancent régulièrement à l’assaut du box-office mondial, chacun étant soutenu par un grand studio – Warner pour DC, et Disney qui gère la majeure partie des titres Marvel. Cette «Guerre du Box-Office» des surhommes en costumes bariolés connaît des fortunes variables, selon la qualité des films. 

Cette saison printemps-été a vu pas moins de quatre superproductions au programme ; et les résultats prouvent que la stratégie mise en place par Kevin Feige, grand manitou de la branche cinéma de Marvel, s’est avérée plus rusée que la «machine de guerre» DC/Warner. Les producteurs de ces derniers ont soutenu un seul film, GREEN LANTERN, déboursant un budget astronomique de 230 millions de dollars… pour un résultat final raté, du point de vue financier. Conçu à destination d’un public de fans, LANTERN s’est péniblement «ramassé» au box-office, recouvrant à grand peine son budget démesuré. Effet de lassitude du public envers les films de super-héros ? Ce n’est pas certain, mais c’est un signal notable. 

L’année prochaine, le chouchou de DC/Warner, Christopher Nolan, va connaître une pression énorme avec la sortie, dans la même année, du troisième volet de sa trilogie consacrée à Batman, THE DARK KNIGHT RISES, et la supervision de la production du Superman «new style» de Zack Snyder (300, WATCHMEN), MAN OF STEEL, chargé de faire oublier le décevant SUPERMAN RETURNS sorti en 2006.    

 

 

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Dans le même temps, Marvel, investissant dans des budgets plus «raisonnables» (à l’échelle hollywoodienne), décroche de solides succès avec THOR et X-MEN FIRST CLASS. Et le plan d’attaque «Vengeurs» orchestré par Feige et ses collègues porte ses fruits, financièrement parlant. En 2008, IRON MAN a fait un carton, suivi d’une suite tout aussi rentable l’année dernière ; L’INCROYABLE HULK a bien marché, sans plus, la même année ; et cette année, le puissant THOR a également plu au public. Le but révélé par Feige étant de «paver la voie» à un grand film «choral» de super-héros pour l’an prochain, LES VENGEURS. Conformément à la b.d. d’origine créée par Jack Kirby et Stan Lee, Iron Man, Hulk et Thor vont donc former un escadron de surhommes fin prêts à défendre la Terre contre toute menace surhumaine. Se joignent à eux l’espionne de choc Veuve Noire (présentée dans IRON MAN 2 et incarnée par l’adorable Scarlett Johansson) et l’archer intrépide Œil de Faucon, que les spectateurs de THOR ont pu voir intervenir sous les traits du «Démineur» de choc, Jeremy Renner. Bien entendu, il en manque un dans cette fine équipe… le héros de cette quatrième aventure super-héroïque estivale 2011, une figure «historique» dans tous les sens du terme puisqu’il traverse les âges depuis 70 ans, et depuis une couverture historique le montrant envoyer un monumental coup de poing à Adolf Hitler. Entrée en scène de la Légende Vivante de l’univers Marvel dans l’offensive cinéma de cette dernière : voici Captain America !    

 

 

Il faut bien l’avouer, la stratégie de Marvel est certes jusqu’ici très efficace en termes financiers, mais n’a pas vraiment laissé de traces mémorables en terme de Cinéma… Entreprise évidemment commerciale dans sa démarche, «le plan VENGEURS» est avant tout conçu pour la distraction du jeune public, généralement considéré comme n’étant pas trop regardant sur la qualité des films qui lui sont proposés. Les films consacrés à Iron Man, Hulk et Thor sont donc des «bandes dessinées filmées» habiles et techniquement impeccables, mais où la personnalité des réalisateurs (Jon Favreau, Louis Leterrier, Kenneth Branagh) compte moins que leur compréhension du comics et leur capacité à mener un tournage dans les temps. Agréables, les films n’ont pas cependant la même impression d’émerveillement du SUPERMAN de Richard Donner, leur grand-père à tous, la portée émotionnelle des SPIDER-MAN de Sam Raimi ou la profondeur psychologique des BATMAN de Nolan… Heureusement, ils ne sombraient pas non plus dans l’indigence d’adaptations calamiteuses des exploits de DAREDEVIL, des 4 FANTASTIQUES ou GHOST RIDER… CAPTAIN AMERICA, jusqu’ici, n’avait eu droit qu’à des adaptations assez pitoyables depuis un antique «serial» de la Republic dans les années 1940. Une adaptation en téléfilm et série télévisée franchement ridicule en 1979 – voyez le look du héros ci-dessous… terrible ! et un film de 1990, cherchant à profiter du succès du BATMAN de Tim Burton sans en avoir les ambitions, et qui tomba dans les oubliettes… et c’était tout.    

 

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Confiée aux soins du vétéran Joe Johnston, cette nouvelle aventure ne semblait pas devoir changer la donne instaurée par Marvel avec ses précédents héros… Or, surprise ! Contre toute attente, Johnston a surpassé le travail de ses collègues, et peut-être bien fait de CAPTAIN AMERICA le meilleur film du genre de ces dernières années !    

 

 

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Avant d’étudier le film, il faut revenir dans le passé du personnage pour éclaircir quelques points importants… Son nom et son apparence ont certainement suscité pas mal d’incompréhensions de ce côté-ci de l’Atlantique. 

«Cap», comme on le surnomme affectueusement, se traîne depuis longtemps une image déformée de super-héros «patriotard» dont il serait facile de se moquer. Il faut dire qu’avec son costume portant fièrement les couleurs, les étoiles et les «ailes» sacrées de l’Amérique, Cap tendait malgré lui le bâton pour se faire battre à une époque pas si lointaine… à la façon de son prédécesseur Superman chez DC, Cap a en son temps attiré les foudres idéologiques de tous ceux qui voyaient dans chaque b.d. made in USA un instrument de propagande à l’avantage de l’Amérique forcément impérialiste – spécialement dans les années 60 et 70, où tout et n’importe quoi devait être vu sous un angle politique, en fonction de positions anti-américaines certes légitimes (contre les sales coups internationaux de la CIA, et la Guerre du Viêtnam), mais qui pouvaient servir de prétexte à d’autres positions moins «éclairées»… 

Dans notre bon pays si éclairé, une censure sournoise fut souvent appliquée contre les bandes dessinées, sous De Gaulle, Pompidou et Giscard, afin de «protéger nos enfants» de ces affreux «petits Mickeys» qui corrompaient forcément la fière jeunesse de notre pays ! Et, on s’en doute, les comics de super-héros furent une proie de choix pour la Censure française, avant d’être finalement acceptés au fil des ans. 

Concernant Captain America, il faut en fait revenir à l’époque de la création du personnage pour mieux comprendre ce qu’il représente. Cap est en fait apparu avant l’entrée en guerre des USA contre l’Axe durant la 2e Guerre Mondiale. Si l’Amérique s’est lancée dans le conflit après les bombardements de Pearl Harbour en décembre 1941, Cap l’avait précédé de plusieurs mois. Il fit son apparition en mars 1941, giflant Hitler avec le sourire, dans un comics édité par Timely Comics, l’ancêtre de Marvel. Le dessin, entré dans l’Histoire de la bande dessinée, était l’œuvre d’un tout jeune Jack Kirby. Le futur «Roi des Comics», âgé de 23 ans, se nommait en réalité Jacob Kurtzberg. Descendant d’immigrants juifs autrichiens, Kirby créait depuis déjà plusieurs mois, avec son complice Joe Simon, des super-héros «patriotes» fin prêts à botter du fessier nazi pour la bonne cause ! Kirby imitait en cela le parcours de ses collègues Joe Shuster et Jerry Siegel, créateurs trois ans plus tôt de Superman chez DC, eux aussi descendants de familles juives européennes ayant trouvé refuge aux USA. Je ne saurais que trop vous recommander de lire, si vous ne l’avez pas fait, le remarquable roman de Michael Chabon, LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & CLAY, qui s’inspire des jeunes années des pères fondateurs des comics en question. On devine alors, en revoyant la couverture du premier numéro de Cap, la jubilation que devait avoir Kirby à ridiculiser le Führer et ses sbires. Juste revanche, symbolique, contre les bourreaux de millions d’innocents déportés et exécutés en raison de leur religion…    

L’histoire de Cap ne s’arrête pas à ce premier coup d’éclat. Elle traverse allègrement les décennies, et permet aussi, indirectement, de «sentir» l’évolution des USA à travers ses comics. C’est beaucoup plus instructif qu’il n’y paraît de premier abord. Cap (et son fidèle acolyte Bucky, l’équivalent de Robin chez Batman) ont donc fièrement combattu pour le bien commun pendant la 2e Guerre Mondiale. Son succès et son histoire se sont poursuivis par la suite, parfois en empruntant des chemins inattendus pour un super-héros généralement moqué pour son patriotisme «stars and stripes forever» !    

 

Bref résumé du parcours de Cap dans les décennies suivantes, en commençant par la plus embarrassante… les années 50. Cap continua à apparaître jusqu’en 1954, année de l’annulation de parution de sa bande dessinée. Nous sommes en pleine ère de la Guerre Froide, et, malheureusement, le maccarthysme se fait présent en filigrane dans les pages de Timely/Marvel. On y voit un Captain America chassant sans remords les «agents ennemis» (comprendre : tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un espion communiste/subversif/stalinien). La b.d. ne fait alors pas dans le détail : Cap se réjouit par exemple de voir une base de «méchants» anéantie par une bombe atomique !… Il faudra bien aux futurs scénaristes de la série trouver une astuce crédible (dans un monde de super-héros) pour justifier ce comportement anti-démocratique au possible de la part du défenseur numéro 1 de la Liberté.   

 

 

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 En reprenant le personnage dix ans plus tard, Stan Lee fait volontairement l’impasse sur ce passé récent. Cap avait en fait disparu dans les glaces de l’Arctique et était considéré mort depuis 1945 ! Ranimé, le héros devient un véritable «hibernatus», mal à l’aise avec cette nouvelle époque, et luttant avec le remords d’avoir perdu au combat son fidèle Bucky… Le retour en grâce de Captain America, assuré par Lee, Jack Kirby et un autre virtuose du pinceau, Jim Steranko, le posera de nouveau en Chevalier du Bien et de la Démocratie. 

A charge ensuite pour le scénariste Steve Englehart, politiquement très marqué à gauche, de signer quelques-unes des meilleures aventures de Cap au cours des plus pessimistes années 70, et de revenir sur ces années 50 qui font tâche. Englehart fait de Cap un fervent défenseur des Droits Civils – il crée un super-héros noir, le Faucon, qui n’est pas le subordonné mais l’égal de Cap -, et le montre sermonner vertement des citoyens de la «majorité silencieuse» de l’époque Nixon ; et Cap, sous la houlette d’Englehart, renoncera volontairement et symboliquement un temps au bouclier et à son identité, réponse symbolique du scénariste aux mensonges du Viêtnam et du Watergate… Le passé gênant de Cap dans les années 50 trouve une explication «comics» appropriée : puisque le héros était porté disparu en 1945, le gouvernement américain, qui n’en est plus à un secret près, «créa» un faux Captain America. Paranoïaque, violent, raciste et détraqué, le «faux Cap» endossera la responsabilité de la Chasse aux Sorcières citée plus haut ! Un retournement de situation finalement adroit, qui permettra au héros de se confronter à son reflet déformé, cet imposteur représentant ce qu’il aurait pu devenir…    

 

Cap a continué à commenter l’actualité politique de son pays, et ce n’est pas à l’avantage de ce dernier… Notamment avec l’administration Bush de sinistre mémoire. Au lieu de se ranger au patriotisme guignolesque de «Junior», Cap va prendre le parti inverse, prenant du coup à contrepied ceux qui l’ont considéré comme l’archétype de la propagande de l’Amérique réactionnaire. On a vu par exemple Cap condamner le traitement indigne des prisonniers à Guantanamo. Et il y eut CIVIL WAR, la fameuse mini-série écrite par Mark Millar. Parabole évidente sur les traumatismes du 11 septembre 2001 et le délire sécuritaire du Patriot Act, CIVIL WAR voyait les héros Marvel se diviser en deux clans politiquement ennemis. A la surprise générale, Cap prenait le parti des insurgés contre l’arbitraire du gouvernement Bush, face à Iron Man se posant en Big Brother sécuritaire ! Toujours porté par ses nobles croyances en la liberté d’expression et la justice, Cap finissait toutefois arrêté, et, horreur suprême, finissait assassiné sur les marches du Palais de Justice avant d’avoir pu se défendre… Depuis, les choses sont certes retournées à la normale dans l’Univers Marvel, et par une de ces pirouettes scénaristiques dont les comics sont coutumiers, Cap est bien vivant, réconcilié avec son ami/ennemi Iron Man. Signe des temps toutefois, il a cédé son bouclier et son identité à Bucky, lui aussi revenu d’entre les morts. Le tout, quand même, dans une ambiance à la Jason Bourne, symbole d’une décennie politiquement trouble, de suspicion généralisée. Et le scénariste de la série, Ed Brubaker, de décortiquer lucidement le désarroi de l’Amérique actuelle complètement fracturée par la crise économique et sociale, via les exploits de Cap. 

Voilà donc un très bref aperçu du parcours de ce super-héros plus démocrate et lucide qu’il n’y paraît à première vue.    

 

La Légende Vivante, comme on le surnomme, a une place bien établie au cœur du monde des super-héros, l’équivalent d’un Roi Arthur (comparaison à laquelle les auteurs ont souvent fait référence) capable de fédérer tous les autres personnages, même les plus fortes têtes. En ceci aussi, on peut voir, au-delà du personnage, une prolongation moderne de mythes très anciens. Il serait intéressant de se plonger dans une relecture «mythologique» des super-héros, et de voir combien ceux-ci, selon une théorie communément admise maintenant, perpétuent des figures plus anciennes. Je ne parle pas seulement de Thor, mais de tous les super-héros en règle générale. A leur façon, ils sont la continuation des Chevaliers de la Table Ronde, des héros antiques (Jason et ses Argonautes : le premier groupe de super-héros jamais créé, deux millénaires avant les comics ?), jusqu’à leur «ancêtre initial», le sumérien Gilgamesh… lui aussi avait un «sidekick», un complice avant l’heure, Enkidou !    

 

Mais revenons (quand même) au film, en tenant compte de ces éléments qui vont compter dans le produit final. 

 

 

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Les producteurs ont eu le nez creux en se tournant vers Joe Johnston. Le réalisateur texan de 61 ans est un «vieux de la vieille» dans le bon sens du terme. Pas un artiste ou un cinéaste à la vision exceptionnelle certes, mais un «filmmaker» solide. Rôdé à la conception des effets spéciaux, Johnston a même ces dernières années révélé un tempérament plus mature, tout en continuant d’assurer la «garantie spectacle». Il faut dire qu’en la matière, son parcours est éloquent : il fit partie, en 1975-1976, de la jeune génération de «bricoleurs d’images» que recherchait un certain George Lucas, en plein travail sur un petit film d’aventures spatiales à base de Chevaliers Jedis… Johnston, à l’époque concepteur visuel des inédits effets visuels de STAR WARS, a longtemps fait partie des fondateurs du studio d’effets visuels ILM, où il œuvra une bonne décennie comme directeur artistique des effets visuels des premiers STAR WARS et des deux premiers INDIANA JONES, L’ARCHE PERDUE et LE TEMPLE MAUDIT. Pour Steven Spielberg, il conçut également les remarquables séquences aériennes d’ALWAYS, perpétuant l’esprit «rétro» des premiers exploits d’Indy. Johnston est passé à la mise en scène, garantissant toujours un esprit bon enfant à des superproductions familiales : notamment CHERIE J’AI RETRECI LES GOSSES et ROCKETEER pour les studios Disney, et JUMANJI. L’influence des films fantastiques à la «Spielberg-Lucas» s’y fait clairement sentir, ainsi qu’un certain esprit nostalgique de bon aloi. Johnston a depuis continué en se lançant dans des projets plus personnels, comme le très touchant OCTOBER SKY, qui lança Jake Gyllenhaal en 1999, en étudiant fils de mineur qui rêve de devenir ingénieur de la NASA au début du programme spatial. Après un JURASSIC PARK III en 2001, divertissant et très «série B», mais sans génie, où il succède à Steven Spielberg, Johnston livrera ensuite un autre très bon film, HIDALGO, avec Viggo Mortensen, en 2004. Un habile mélange de western et de film d’aventures à la LAWRENCE D’ARABIE, avec une forte touche mélancolique. Puis il remplacera au pied levé le réalisateur Mark Romanek, parti en pleine production de WOLFMAN, remake du vieux film de loup-garou d’Universal, avec un grandiose Benicio Del Toro. Un hommage sincère doublé de quelques séquences fantastiques classiques mais inspirées. Johnston est donc un technicien doué et qui ne méprise pas le genre de films auquel il s’attache. 

CAPTAIN AMERICA s’est donc retrouvé entre de bonnes mains. Le film se présente comme un «mixe» réussi entre les vieux serials, les INDIANA JONES, certains des films précédents de Johnston, avec une touche de film de guerre à la QUAND LES AIGLES ATTAQUENT / LES CANONS DE NAVARONE, le tout dans un esprit «rétro» totalement revendiqué par le réalisateur. Le résultat final marche du feu de Dieu. Jadis, Johnston avait quelque peu raté un trop sage ROCKETEER également adapté d’une bande dessinée, hommage aux fondateurs du genre et à l’esprit «pulp novels» des années 30-40… le réalisateur avait dû sans doute se promettre de faire mieux à l’avenir, et CAPTAIN AMERICA était le projet idéal pour cela. Un super-héros né dans une période plus «innocente» que la nôtre, avec une caractérisation forte, et un contexte idéal pour réaliser des scènes trépidantes… et d’autres plus inattendues.    

 

A SUIVRE…

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