L’ORDRE ET LA MORALE, de Mathieu KASSOVITZ
1ère PARTIE : POUR KASSOVITZ
Quelle claque ! Bon sang, quelle claque !…
Avec L’ORDRE ET LA MORALE, Mathieu Kassovitz s’est lancé là où le petit monde du cinéma français a généralement évité de s’aventurer ces derniers temps : celui d’un cinéma au discours critique fort et clair, adressé au monde politique. La prise de risque est immense ; et il faut bien le dire, depuis la grande époque des films de Costa-Gavras ou Yves Boisset, rares sont les réalisateurs français de ces dernières décennies à avoir abordé les sujets qui fâchent dans notre récente Histoire.
Sur ce point, je ne saurais trop vous recommander de vous procurer l’excellent numéro 11 du magazine IMPACT. Outre deux interviews de Boisset et Kassovitz très instructives, on y rappelle avec à-propos que les récents films «polémiques» hexagonaux traitent plus souvent de sujets de plus en plus éloignés de nous dans le Temps : l’Occupation et la collaboration, et (très timidement…) la Guerre d’Algérie ; ceci alors que l’Histoire de notre cher pays, ces dernières décennies, regorge d’évènements suspects qui pourraient très bien se prêter à des films engagés… du moins si le système de production national n’était pas fermement centralisé, verrouillé économiquement par les différents gouvernements, qui n’ont bien sûr aucun intérêt à voir sortir des films dérangeant leur vision des faits ; ils gardent donc un œil sévère sur les chaînes de télévision nationales, désormais productrices des films hexagonaux… d’où une absence flagrante d’audace dans lesdits films, en général.
En reconstituant l’affaire des otages de la Grotte d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, survenue au printemps 1988, Mathieu Kassovitz a mené un combat artistique et personnel très périlleux. Projet de longue date qu’il développe depuis 10 ans, L’ORDRE ET LA MORALE arrive à point nommé pour secouer les consciences sur un évènement que beaucoup, spécialement les continuateurs du RPR alors au pouvoir, aimeraient bien voir enterré… De la part du cinéaste de LA HAINE, on n’en attendait pas moins, et son retour à la mise en scène, après des expériences plus décevantes, fait un bien fou dans un cinéma français béatement endormi dans la complaisance et l’autocongratulation.
Avant d’aborder le film lui-même, et d’évoquer son indiscutable portée politique, rappelons les grandes étapes du parcours de Mathieu Kassovitz lui-même. Consacré «Wonder Boy» du cinéma français après le triomphe public de LA HAINE en 1995, «Kasso», à la fois acteur, réalisateur, scénariste et monteur, est une personnalité attachante, en dépit des controverses médiatiques auxquelles on veut le réduire sans vouloir voir plus loin.
Le parcours et la personnalité de Mathieu Kassovitz sont intimement liées à ses propres racines, et à un sentiment de révolte permanent que suscitent les injustices de l’Histoire la plus sombre. Je ne peux que supposer que tout cela doit beaucoup au passé de son père, Peter Kassovitz. Il est né à Budapest, en Hongrie, en 1938. Avec l’Anschluss (l’annexion suspecte de l’Autriche par Hitler) et les honteux accords de Munich livrant la Tchécoslovaquie aux nazis, les ruines de l’ancien empire austro-hongrois se retrouvent ainsi rattachées de force au IIIe Reich en quelques mois. Pour des millions de juifs d’Europe Centrale, le cauchemar commençait… La Hongrie se rallia au nazisme, et un ghetto fut construit à Budapest pour les juifs. Nul doute que Peter Kassovitz, encore enfant, aura connu des années d’enfance douloureuses, puisqu’appartenant à la communauté juive, objet de toute la haine du nazisme. Ce ghetto fut le théâtre d’atrocités commises dans les derniers mois de la 2e Guerre Mondiale, par le Parti des Croix Fléchées, mouvement politique hongrois fasciste, antisémite et collaborationniste d’Hitler. Affreuse époque pour les juifs de Hongrie, ce qu’évoque d’ailleurs le film MUSIC BOX sorti en 1989. C’est l’un des meilleurs films de Costa-Gavras, que Mathieu Kassovitz connaît bien et apprécie à juste raison.
Ayant survécu au nazisme, le jeune Peter Kassovitz fuira sa Hongrie natale, écrasée par une autre tyrannie, celle de l’URSS et des chars soviétiques envahissant Budapest en octobre 1956. Le jeune expatrié rejoint Paris, où il travaillera sur les plateaux de tournage, amorçant ainsi sa future carrière de réalisateur de cinéma et télévision ; et en 1967, il devient l’heureux papa d’un petit Mathieu, alors que la France bouillonne sous la fin de règne du Général de Gaulle. La contestation de mai 1968, les barricades et les pavés lancés sur les CRS arrivent alors que notre futur cinéaste est encore en barboteuse.
«Papa Peter» a bien évidemment joué un rôle important dans la vie de Mathieu Kassovitz, que ce soit pour lui donner l’amour du 7e Art ou pour contribuer à sa prise de conscience de ses racines, et des injustices du monde. C’est particulièrement révélateur dans leurs films respectifs.
Peter Kassovitz a fait tourner son fils à 12 ans, dans l’autobiographique AU BOUT DU BOUT DU BANC en 1979, signant ainsi ses débuts d’acteur. Des années plus tard, en 1998, Peter Kassovitz signera aussi le méconnu et intéressant JAKOB LE MENTEUR avec Robin Williams. Malheureusement pour lui, le surestimé film de Roberto Benigni, LA VIE EST BELLE, triomphait sur les écrans quand JAKOB LE MENTEUR fut distribué… La presse ne lui fit donc pas de cadeau, considérant qu’il s’agissait d’un simple copié-collé du Benigni, et faisant aussi peut-être perfidement payer à Papa Peter le succès grandissant de son fils… A y regarder de près, le sujet de JAKOB LE MENTEUR est typiquement «kassovitzien» : il raconte l’histoire de Jakob (Williams), un habitant du ghetto de Varsovie qui, par hasard, entend ce qu’il ne devait pas entendre… à savoir les revers de l’Armée allemande sur le front russe. Pour se disculper du soupçon d’être un traître, Jakob invente une fantastique histoire pleine d’espoirs de libération aux habitants du Ghetto. Espoirs malheureusement déçus, et pour cause, la Bête Immonde continua jusqu’au bout sa logique assassine envers ses prisonniers… Une histoire paradoxale, donc, entre drame et humour yiddish, loin du consensus du film de Benigni. Et un film assez révélateur, je pense, de la sensibilité des Kassovitz père et fils, à rapprocher aussi sans doute de l’esprit du TRAIN DE VIE de Radu Mihaileanu, autre grand cinéaste immigré dont le père souffrit aussi du nazisme et du communisme…
Cela amène à faire un constat : les cinéastes français «immigrants» actuels sont moins complexés que ceux «du terroir» (pour reprendre l’expression tendancieuse d’un autre «Jacob le menteur», venu de l’UMP…) pour s’attaquer aux sujets sensibles de l’Histoire française. Outre les Kassovitz père et fils, et Mihaileanu, pensez à Costa-Gavras, Guédiguian, Gatlif et bien d’autres que j’oublie ici… ceux sont eux qui font le cinéma français qu’on est fier de défendre. A méditer.
Mais revenons au parcours de Mathieu Kassovitz. Impulsif parfois, énergique, inventif et enthousiaste toujours, le drôle de loustic se fait connaître en 1993 avec la comédie METISSE. Une comédie vive et speedée, au message antiraciste dont l’humour tranchant désamorce toute moralisation pesante. Ce film, le très bon accueil fait à «Kasso» acteur dans REGARDE LES HOMMES TOMBER de Jacques Audiard, et le triomphe de LA HAINE en 1995 lancent sa carrière sur les chapeaux de roue. Il obtient un concert de louanges, mais son exposition médiatique après LA HAINE provoque déjà jalousies et critiques, surtout venues du monde politique. Si seulement ces derniers avaient compris le film… le message d’alarme de ce dernier serait hélas prémonitoire de ce qui surviendrait dix ans plus tard, à cause d’une déclaration démagogue, imbécile et incendiaire du Ministre de l’Intérieur de l’époque, un petit méchant agité de l’épaule et à talonnettes nommé Yzokras Sacolin (un indice : ce nom est une anagramme soigneusement cryptée et indéchiffrable. Je dirais même plus…).
Kassovitz, à l’époque, n’apprécie déjà pas du tout l’image simpliste dressée par les médias télévisés (d’ailleurs savoureusement égratignés dans le film) à son encontre, celle d’un rebelle sympa à la dernière mode. Et, s’opposant au ton compassé des habituels discours promotionnels des gens du métier, le jeune réalisateur ne garde pas la langue dans sa poche. Quand il n’aime pas le cirque médiatique dressé autour de lui, il ose le dire franchement… une attitude que les faiseurs d’opinion de tout bord ne vont pas lui pardonner par la suite.
Excellent comédien en plus d’être un cinéaste accompli, Mathieu Kassovitz aime jouer, dans les films des autres, des personnages «poil à gratter» des bonnes et les mauvaises consciences. Certes, il sait faire craquer les foules par sa gentillesse spontanée et son sourire dans AMELIE POULAIN, mais le comédien ne se limite pas à ce seul registre. Trois exemples sont parlants dans sa filmographie.
A commencer par UN HEROS TRES DISCRET (1996) de Jacques Audiard, d’après le roman de Jean-François Deniaud : il joue Albert Dehousse, un jeune homme qui, faute de pouvoir entrer en Résistance malgré ses rêves, se forge à la Libération un passé mythomane de héros de la France Libre… Manière adroite pour l’acteur de rappeler la mauvaise conscience et les contradictions de notre cher pays passé en quatre ans de Pétain à de Gaulle !
Revoyez ensuite AMEN (2002), le film de Costa-Gavras adapté de la pièce LE VICAIRE ; Mathieu Kassovitz y joue Ricardo Fontana, un prêtre jésuite qui, en pleine 2e Guerre Mondiale, croise le destin de Kurt Gerstein (Ulrich Tukur), allemand, chrétien fervent, engagé par la SS pour ses travaux de chimiste. Gerstein a découvert, horrifié, l’utilisation faite de ses travaux par ses employeurs… la Solution Finale.
Un film immense, qui dérange les consciences par le paradoxe représenté par le réalisateur. Fontana appelle à l’aide sa hiérarchie au Vatican, ainsi que les ambassadeurs Alliés. Face au silence assourdissant de ceux-ci, Fontana finit par porter l’étoile jaune, et se joindre aux déportés vers l’extermination… Evidemment concerné par le sujet qui touche à ses propres racines, Kassovitz soutient à fond la démarche Costa-Gavras, et livre une performance mémorable.
Revoyez enfin MUNICH (2005), où Kassovitz peut réaliser LE rêve de tout gamin fou de Cinéma : jouer dans un film de son autre maître à filmer, Steven Spielberg ! Dans ce chef-d’œuvre de noirceur abyssale qui vaut au cinéaste de LA LISTE DE SCHINDLER ses attaques les plus polémiques (venues surtout d’officiels israéliens !), Kassovitz joue Robert, artificier bricoleur d’un commando du Mossad lancé dans des meurtres politiques d’officiels palestiniens – représailles sanglantes, absurdes et contestables, de la tristement célèbre prise d’otages de Munich en 1972. Un personnage attachant, peu à peu dégoûté par la violence d’Etat dont il est complice («Ce n’est pas ça, être Juif !»), qui finit par quitter l’équipe… et qui mourra dans des circonstances inexpliquées.
A cette série de choix toujours pleinement justifiés, on rajoutera les rôles que Kassovitz interprète dans ses propres films. Après son caméo ironique dans LA HAINE (il est le minable skinhead menacé par Vinz, son «alter ego» du film, joué par son ami Vincent Cassel), rajoutons Max, le personnage «border line» d’ASSASSIN(S), et donc son interprétation du Capitaine Legorjus dans L’ORDRE ET LA MORALE. Pour compléter le tableau, on le retrouvera bientôt dans LE GUETTEUR de Michele Placido (gigantesque chasse à l’homme entre la police et un gang parisien… les films policiers italiens de Placido étant féroces envers les politiques transalpins, on anticipe déjà les grincements de dents de Claude Guéant…) et LE CAPITAL de Costa-Gavras, dont le titre est tout un programme.
La carrière de Mathieu Kassovitz cinéaste, après LA HAINE, a été quant à elle pour le moins chaotique après ces débuts fulgurants… ASSASSIN(S), en 1997, a vraiment cimenté le grand clash de «Kasso» avec beaucoup de médias français. Vu la noirceur du propos du film (racontant les hésitations d’un jeune homme, apprenti tueur «instruit» en pratique par un vétéran professionnel… et finalement dépassé par un autre disciple, un petit ado des cités sans états d’âme), et vu ses piques envoyées à la société du spectacle télévisuel vide-neurones, la virulence desdits médias était prévisible : la téléréalité n’a pas encore débarqué, mais Kassovitz a déjà bien ciblé le pouvoir débilitant des jeux télévisés et des informations aseptisées, stigmatisant sans nuances les «Jeunes» des cités… C’est son film le plus personnel, celui auquel il tient le plus. Et sans doute aussi le plus difficile à apprécier ; après le triomphe de LA HAINE, l’acteur-réalisateur choisit de ne pas se répéter, signalant par la même occasion son refus de «faire le beau» pour ceux qui ont cru le consacrer deux ans auparavant. Cela se paie cher, par un accueil glacial à Cannes et une conférence de presse qui tourne au vinaigre, entre Kassovitz furieux de la «réception» tenant du traquenard, et les journalistes tirant sur le film à boulets rouges.
Avec LES RIVIERES POURPRES en 2000, il se lance dans le thriller horrifique, pour une production de grand standing : deux stars du cinéma français, son vieil ami Vincent Cassel associé à Jean Reno, des décors alpins spectaculaires, des cascades et des poursuites, et une enquête aux rebondissements saignants. Adapté du best-seller de Jean-Christophe Grangé, le film est un grand succès public, servi par sa mise en scène impeccablement pensée et exécutée. Certaines scènes valent bien les meilleurs «giallos» italiens, voir égalent la maîtrise technique du SEVEN de David Fincher, la référence absolue en la matière… Et surtout, le sujet du film interpelle Kassovitz, mettant en garde les spectateurs, par le biais du polar, contre le danger d‘idéologies sectaires et nazifiantes cherchant à infiltrer le milieu des grandes universités. Dommage que la résolution de l’histoire (une histoire de jumelle maléfique, terriblement cliché) ne soit pas à la hauteur du reste du film et laisse du coup un sérieux sentiment d’inachevé…
Quatre ans plus tard, Mathieu Kassovitz se lance dans l’aventure américaine avec le film fantastique GOTHIKA, avec Halle Berry, Robert Downey Jr. et Penélope Cruz. Malheureusement, ce n’est pas une réussite… la virtuosité technique indéniable de Kassovitz ne s’accorde pas vraiment à une banale histoire de fantômes. Le film, coproduit par Robert Zemeckis et Joel Silver, n’était en fin de compte pour le réalisateur qu’un passage obligé pour se former à la réalisation «à l’américaine». Condition indispensable pour porter à l’écran son rêve de grand film d’anticipation, BABYLON A.D., d’après le roman BABYLON BABIES de Maurice Dantec.
Tourné en 2007 et sorti en 2008, BABYLON A.D. , traversée apocalyptique d’un Monde sombrant dans le chaos absolu, devait être une apothéose, un rêve de SF épique digne d’un MAD MAX 2, un BLADE RUNNER ou d’un TERMINATOR… bref un film «100% Métal Hurlant» comme le réalisateur les adorait dans sa jeunesse, doublé d’une mise en garde de l’effondrement des civilisations actuelles, thème hélas bien d’actualité… Avec un casting de stars internationales (Vin Diesel, Michelle Yeoh) à l’affiche, Kassovitz voulait faire un film-somme de ses obsessions et un sacré grand spectacle… hélas, le tournage devint un cauchemar éveillé. Conflits incessants avec la production, avec les cadres du studio 20th Century Fox, avec Vin Diesel, incidents techniques sérieux, décors non finalisés à temps, blessure de Diesel, dépassement de budget et arrêt de tournage… Mathieu Kassovitz a connu toutes les galères que ne veut pas vivre un cinéaste, culminant avec une «mise à l’écart» par la production américaine, l’épreuve la plus douloureuse qui soit pour un réalisateur confirmé. Kassovitz dut même regarder le tournage de la grande séquence d’action finale sur ses moniteurs, sans pouvoir intervenir, les financiers ayant confié le tout à une seconde équipe totalement américaine, «parachutée» en cours de tournage.
Le réalisateur admet lui-même ce cuisant échec dans un documentaire intitulé FUCKING KASSOVITZ, que vous pouvez voir ici.
http://www.dailymotion.com/video/xm7nlr
Et puis arriva l’escalade ultime du conflit entre Mathieu Kassovitz et le monde médiatique… Il osa émettre des réserves justifiées sur la version officielle de l’enquête des attentats terroristes du 11 septembre 2001, lors d’un débat de l’émission CE SOIR OU JAMAIS en septembre 2009… L’ineffable Marin Karmitz osa ce soir-là l’impensable, une accusation totalement scandaleuse : assimiler Kassovitz à un négationniste, semblable à ceux qui nient l’existence des chambres à gaz. Qu’on prenne le temps de réfléchir une seconde, enfin… Qu’un homme comme Karmitz, supposé cultivé et intelligent, ait pu tenir dans une émission publique des propos aussi hypocrites envers un homme fier à raison de sa judéité, et dont la propre famille a survécu aux crimes du IIIe Reich, c’est absolument impensable. Et pourtant, Karmitz l’a fait, avec une totale indécence.
L’argument de ce dernier est hélas bien typique de la confusion générale volontairement entretenue par les grands médias depuis le jour de l’attentat du World Trade Center. Toute pensée critique a été à jamais bannie du discours et de la pensée des personnalités soutenant sans faille le rapport d’enquête annoncé alors par le gouvernement Bush. Rapport qui fut le prélude à une propagande savamment organisée en faveur de l’invasion américaine de l’Afghanistan et de l’Irak, avec les conséquences que nous vivons tous maintenant.
Oser contester la parole des gouvernements d’alors, parole relayée et amplifiée par tous les médias officiels, émettre des doutes et vouloir simplement exiger la vérité sur les attentats, c’est littéralement marcher dans un terrain miné en subissant une pluie de grenades dégoupillées.
C’est s’exposer à un sordide mélange d’amalgames faciles, d’accusations non étayées, de martèlement médiatique, d’anathèmes et d’insultes lancées par des «professionnels» desdits médias, qui ont manifestement perdu tout sens de la mesure, d’esprit critique objectif et toute dignité personnelle au passage. Essayez de suivre l’exemple de Mathieu Kassovitz, et de poser des questions sur ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Une meute hallucinée déferlera à l’unisson en hurlant : hou, sale Déviant ! Au bûcher, l’Hérétique ! Criminel ! Révisionniste ! Antisémite ! J’en passe et des pires…
Et voilà comment quelques «plumiteux» professionnels ne se sont pas gênés pour assimiler Mathieu Kassovitz à Goebbels et Faurisson… C’est absolument répugnant. On peut légitimement être en désaccord avec Kassovitz dans un débat adulte sur le 11 septembre ; mais où est donc passé le débat démocratique dans ces insultes ? Où sont les arguments intelligents dans ces réactions haineuses ? Celles-ci ne révèlent que le fond de pensée de petits inquisiteurs refusant tout débat, certainement pas celui de gens capables d’une réflexion dépassionnée.
Heureusement, «Kasso» répond intelligemment à cette bassesse généralisée. Tout récemment, Mathieu Kassovitz a sélectionné sur DailyMotion plusieurs films et documents fort réussis, dont un passionnant et édifiant documentaire sur le traitement du 11 septembre 2001 par les médias officiels depuis dix ans. Ce film belge, mûrement construit et réfléchi, s’intitule EPOUVANTAILS, AUTRUCHES ET PERROQUETS !
http://www.dailymotion.com/video/xlh1tp
En ce qui me concerne, étant un simple citoyen entraîné malgré lui, comme vous tous, dans un monde de peur et de méfiance depuis ce triste jour de septembre, je ne peux que sympathiser totalement avec l’attitude de Mathieu Kassovitz vis-à-vis de tout abus de pouvoir, qu’il soit médiatique, économique, religieux, politique, militaire… Ce qui, pour les deux derniers adjectifs, nous amène donc à L’ORDRE ET LA MORALE.
(la suite dans la 2e Partie : ENTRE DEUX FEUX)