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AVENGERS – la fiche technique et l’histoire

AVENGERS - la fiche technique et l'histoire dans Fiche et critique du film Avengers-Rassemblement-

AVENGERS

Réalisé par Joss WHEDON   Scénario de Joss WHEDON, d’après la bande dessinée créée par Stan LEE & Jack KIRBY

 

Avec : Robert DOWNEY Jr. (Tony Stark, alias Iron Man), Chris EVANS (Capitaine Steve Rogers, alias Captain America), Chris HEMSWORTH (Thor), Tom HIDDLESTON (Loki), Scarlett JOHANSSON (Agent Natacha Romanov, alias La Veuve Noire), Jeremy RENNER (Agent Clint Barton, alias Oeil de Faucon), Mark RUFFALO (Docteur Bruce Banner, alias l’Incroyable Hulk), Samuel L. JACKSON (Nick Fury), Gwyneth PALTROW (Virginia “Pepper” Potts), Stellan SKARSGARD (Professeur Erik Selvig), Clark GREGG (Agent Phil Coulson), Cobie SMULDERS (Lieutenant Maria Hill), Paul BETTANY (la Voix de JARVIS), Powers BOOTHE et Jenny AGUTTER (les Dirigeants du Conseil), Harry Dean STANTON (le Vigile), Stan LEE (lui-même), et la voix NC de Lou FERRIGNO (la Voix de Hulk)

 

Produit par Kevin FEIGE (Marvel Enterprises / Marvel Studios)   Producteurs Exécutifs Victoria ALONSO, Avi ARAD, Louis D’ESPOSITO, Jon FAVREAU, Alan FINE, Jeremy LATCHAM, Stan LEE et Patricia WHITCHER  

Musique Alan SILVESTRI   Photo Seamus McGARVEY   Montage Jeffrey FORD et Lisa LASSEK   Casting Sarah FINN et Randi HILLER 

Décors James CHINLUND   Direction Artistique Richard L. JOHNSON, Benjamin EDELBERG, Jann K. ENGEL, Gregory S. HOOPER, Billy HUNTER et Randy MOORE   Costumes Alexandra BYRNE  

1er Assistant Réalisateur Lars P. WINTHER  Réalisateur 2e Équipe John MAHAFFIE   Cascades Hank AMOS, R.A. RONDELL et Jonathan EUSEBIO 

Mixage Son Christopher BOYES et Lora HIRSCHBERG   Montage Son Frank E. EULNER   Effets Spéciaux Sonores Christopher BOYES  

Effets Spéciaux Visuels Janek SIRRS, Alexandro CIOFFI, Vincent CIRELLI, Venti HRISTOVA, Simon MADDISON, Jake MORRISON, Daniel P. ROSEN, Jeff WHITE et Guy WILLIAMS (ILM / Weta Digital / Digital Domain / Cantina Creative / Evil Eye Pictures / Fuel VFX / Hydraulx / Legacy Effects / Lola Visual Effects / Luma
Pictures / Mova / New Deal Studios / The Base Studio / The Third Floor / Trixter Film)   Effets Spéciaux de Plateau Chris BRENCZEWSKI et Daniel SUDICK Générique créé par METHOD DESIGN  

Distribution USA et INTERNATIONAL : Walt Disney Studios Motion Pictures   Durée : 2 heures 22

 

 

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L’Histoire :

le Tesseract, cube cosmique aux pouvoirs incommensurables, a été récupéré par le SHIELD, l’agence d’espionnage d’élite, après la fin de la 2ème Guerre Mondiale, grâce à l’héroïque sacrifice de Captain America.

Objet de maintes convoitises, cet artefact d’origine extra-terrestre est gardé en sécurité et étudié dans la base secrète du SHIELD par le professeur Erik Selvig, sous la vigilante surveillance de Nick Fury. Mais ils ignorent qu’à l’autre bout de l’Univers, une race extraterrestre belliqueuse et sanguinaire, les Chitauris, compte s’en servir pour entrer dans
notre monde et l’asservir. Les Chitauris ont sauvé le sournois Loki, chassé du trône d’Asgard par son demi-frère Thor, et passé une alliance avec lui. Avide de pouvoir, Loki arrive sur Terre, déterminé à ouvrir le passage à ses nouveaux alliés. Sa
première action est de détruire la base du SHIELD, et d’emporter le Tesseract, avec l’aide contrainte de Selvig et de plusieurs agents – dont Clint Barton, un archer redoutable, qu’il asservit par ses pouvoirs. Rescapés, Nick Fury et ses
adjoints décident de faire appel à des êtres surhumains pour neutraliser Loki, avant qu’il ne déclenche le cataclysme.

L’agent Natacha Romanov, dite la Veuve Noire, espionne de choc et de charme ; le professeur Bruce Banner, physicien qu’une expérience ratée transforme en colosse vert et enragé, Hulk ; Steve Rogers, alias Captain America, le Super Soldat miraculeusement revenu à la vie après sa disparition en 1945 ; Tony Stark, le multimilliardaire playboy, inventeur de génie, devenu le super-héros en armure hi-tech, Iron Man. Rassemblés à bord de l’héliporteur du SHIELD, ces personnages extraordinaires doivent retrouver la trace de Loki, à la recherche sur Terre d’un précieux matériau, l’iridium, nécessaire à la construction du portail qui entraînera l’invasion…

Mythes et Marvels – AVENGERS

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AVENGERS, de Joss Whedon

 

Bonjour chers amis neurotypiques !

Après 5 bonnes semaines de pause dans ce blog, on reprend les bonnes habitudes… Au programme, ambiance «costumes en spandex, superpouvoirs et planète à sauver» à l’occasion de la sortie très attendue par les «geeks» du monde entier du film AVENGERS.

 

Ceux qui fréquentent ce blog depuis quelques années déjà savent déjà de quoi il retourne. Pour les autres, un très bref rappel : depuis 2008, les super-héros Marvel se relaient sur les écrans, posant les bases d’un univers partagé qui se concrétise donc maintenant avec AVENGERS, la réunion de ces héros au sein d’un même groupe, les Vengeurs. Vous avez donc eu les sympathiques IRON MAN (2008) et IRON MAN 2 (2010), consacrant l’irrésistible Robert Downey Jr. dans le rôle-titre ; dans ces films, nous avons eu l’entrée en scène des super-espions du SHIELD, Nick Fury (Samuel L. Jackson, le roi du caméo) et l’intrépide Veuve Noire incarnée par la charmante Scarlett Johansson. 2008 vit aussi la sortie de L’INCROYABLE HULK (2008), avec Edward Norton en Bruce Banner, le scientifique névrosé aux colères dévastatrices. Bruce Banner / Hulk, dans AVENGERS, est campé cette fois-ci par Mark Ruffalo, Norton ayant été semble-t-il peu aimablement poussé vers la sortie durant la phase des négociations salariales . En 2011, l’univers «Vengeurs» se
développe avec la sortie des deux autres héros emblématiques du groupe : THOR, sans doute le personnage plus difficile à rendre crédible (un dieu viking venu de l’espace, affrontant des robots et des monstres tout en découvrant l’Humanité dans un bled perdu de l’Amérique…) interprété par l’athlétique Chris Hemsworth. Et, à ce jour le meilleur des films «Vengeurs», CAPTAIN AMERICA complète la série dans un esprit très «rétro», aidé par le solide Chris Evans et la musique entraînante d’Alan Silvestri, appelé à rempiler sur le film des Vengeurs.  
Mythes et Marvels - AVENGERS dans Fiche et critique du film Avengers-e

Confié aux bons soins d’un connaisseur, Joss Whedon (scénariste de TOY STORY, créateur inspiré de la série BUFFY CONTRE LES VAMPIRES et scénariste réputé de comics tels que les X-Men), AVENGERS vient de faire un débarquement en fanfare.

Le film se devait d’être à la hauteur des attentes des amoureux des «comic books movies», et le pari est gagné. C’est un pur bonheur pour les amateurs du genre ! Le film est un pur divertissement, où Whedon s’amuse avec des personnages hautement iconiques, jouant sans en avoir l’air sur un récit à la «Sept Mercenaires» : des personnages mythologiques, aux caractères bien tranchés, qui s’assemblent pour la bonne cause.

On pourra toujours trouver quelques petites réserves sur des détails, par exemple sur un aspect visuel «téléfilm de luxe», du moins dans sa première partie ; aspect qui constitue le défaut rémanent de la plupart des films Marvel, mais qui sera ensuite éliminé dans un finale épique à souhait… AVENGERS est mené sans temps morts, prend le temps de poser son intrigue avant de plonger le spectateur dans des scènes d’action, culminant dans un affrontement final dans New York monumental. Whedon évite le surdécoupage, visuellement fatigant avec la 3D, pour livrer des plans iconiques qui «explosent» littéralement dans la dernière partie du récit. Maîtrisant ses références (il règne sur le film un esprit digne du STAR WARS des débuts… on va y revenir), le scénariste et réalisateur livre, somme toute, un «sérial» déchaîné qui ne se prend pas excessivement au sérieux, l’humour étant de mise. Ceci entre autres grâce aux punchlines narquoises de Downey Jr. , contrebalancées par le sérieux de ses partenaires… et les «avoines» magistrales distribuées par Hulk.

Tout pour le bonheur des fans, donc !

 

 

Avengers-d dans Fiche et critique du film

Derrière l’enthousiasme, une question : qu’est-ce qui rend en fin de compte ces super-héros si populaires ? Ce n’est pas juste l’étalage de cascades et d’effets spéciaux, domaine où le cinéma américain est imbattable depuis des décennies, ni le plan marketing imparable mis en place depuis 2008 par Kevin Feige, le grand manitou des Marvel Studios, pour rassembler dans le même film une demi-douzaine de personnages déjà connus et appréciés du public. Au-delà de ces considérations réductrices, il faut comprendre que l’attrait de ces films repose aussi sur quelque chose de plus ancien… L’univers des comics et des films Marvel, ne fait finalement qu’adapter sous une nouvelle forme des histoires très anciennes.

Un courant de pensée récent, et très répandu parmi les lecteurs et les auteurs des comics, établit que les Captain America,
Spider-Man, Thor, etc. sont en fin de compte les continuateurs des lointains récits mythologiques. Les mythes, jadis, étaient au cœur des sociétés humaines, avant d’être peu à peu rejetés par les nouveaux systèmes sociaux, fondés sur les lois de la religion, de la politique ou de l’économie. Les héros fabuleux, dont les histoires servaient à inspirer ou avertir, se sont vus relégués au rang de puériles histoires de contes de fées. Pourtant, les mythes ont survécu sous d’autres formes, transmettant leurs messages aux jeunes générations toujours réceptives : et donc, les héros ont trouvé une nouvelle vie grâce au cinéma, aux séries télévisées, aux bandes dessinées et maintenant aux jeux vidéo. Sans doute dans l’avenir, la mythologie continuera à exister sous d’autres formes.

Les super-héros participent au développement de ces mythes. Il n’est pas étonnant alors de constater que Joss Whedon appartient à la génération qui a découvert STAR WARS et bien d’autres au cinéma. Whedon, dans son film, pratique d’ailleurs une opposition de caractères systématique renvoyant au film de Lucas : idéaliste et profondément altruiste, Captain America est l’équivalent de Luke Skywalker, contrastant avec un Iron Man très «Han Solo» par sa désinvolture cachant sa générosité. George Lucas, quand il imagina l’univers de STAR WARS pour le premier film de la saga, s’inspira ouvertement des travaux de Joseph Campbell (1904-1987).

Anthropologue et mythologue reconnu, Campbell publia des livres passionnants sur le sujet, notamment LE HEROS AUX 1001 VISAGES (également connu sous le titre LES HEROS SONT ETERNELS). Grand connaisseur des travaux de Carl Jung sur les archétypes, entre autres nombreux sujets, Campbell avait élaboré sa théorie dite du «Monomythe», soulignant les étonnantes similitudes des légendes racontées en des temps et des endroits différents de la planète. Des légendes amérindiennes aux exploits des Chevaliers de la Table Ronde en passant par les héros grecs ou même les figures religieuses telles que Jésus ou Bouddha, tout se recoupe, selon cette théorie. La pensée de Campbell influença grandement Lucas et bien d’autres scénaristes et réalisateurs depuis lors. Et donc, voilà la «pensée campbellienne» transposée chez les super-héros à l’écran.

 

Avengers-le-Voyage-du-Héros 

Prenons chaque héros des AVENGERS, Iron Man, Hulk, Thor ou Captain America, comme exemple dans leurs films respectifs. On voit clairement les similarités des thèmes définis par Campbell, particulièrement celui du Voyage du Héros, qui fut décomposé par celui-ci en plusieurs étapes, chacune représentant une étape narrative particulière. Les mythes étant
transformables à loisir, les étapes peuvent varier en nombre… Je cite ci-dessous 12 étapes, mais le schéma ci-dessus en montre 17. Rien n’est absolu en la matière.

Les exemples cités sont tirés des films IRON MAN, L’INCROYABLE HULK, THOR et CAPTAIN AMERICA. Pour s’y retrouver, je citerai les films par les initiales de leur titre respectif : IM, IH, T, et CA.

 

1 : Le héros dans son monde ordinaire. En dramaturgie, c’est ce que l’on nomme la présentation, l’introduction du
personnage montré dans son quotidien, avant qu’un évènement quelconque le plonge dans l’aventure.

Tony Stark est un milliardaire marchand d’armes, un enfant gâté qui a tout pour lui et se montre excessivement désinvolte et vaniteux (IM). A l’extrême opposé, Steve Rogers est un jeune homme chétif de Brooklyn, brutalisé par des voyous et auquel nul ne prête particulièrement attention (CA).

2 : l’appel à l’aventure, qui peut être un problème ou un défi à relever. C’est l’équivalent, toujours en dramaturgie, de l’évènement, l’incident déclencheur qui va créer la suite de l’histoire, les décisions à prendre pour le ou les protagonistes.

C’est la blessure et la capture de Tony Stark par des terroristes, l’obligeant à créer des armes. Tony a un premier défi à relever : duper ses geôliers pour s’en sortir vivant (IM). Thor apprend que ses ennemis, les Géants des Glaces, ont assailli sa cité. Sans hésiter, il décide de les châtier en les affrontant chez eux. Il s’ensuit une série d’incidents menant à son exil sur Terre, décidé par son père Odin pour lui enseigner l’humilité (T).

3 : le héros est d’abord réticent, il a peur de l’inconnu ; il peut douter de lui-même… En dramaturgie, c’est le moment
typique du conflit.

Steve Rogers, même une fois transformé en athlète surhumain, éprouve toujours des doutes, de la peur… Il n’est pas pris au
sérieux (on fait de lui une attraction de music-hall pour les bons de guerre !) et craint de ne pas être à la hauteur de ses nobles idéaux (combattre pour la Liberté) (CA).

4 : au début de son odyssée, le héros rencontre un mentor, un sage (pensez à Merlin l’Enchanteur, l’Abbé Faria du COMTE DE MONTE CHRISTO, Obi-Wan vieillard, Gandalf…). Le mentor peut donner une arme magique au héros, mais, au bout du compte, il vient un moment où le mentor laisse le héros accomplir seul son voyage. Celui-ci doit apprendre à agir et penser en adulte, de façon autonome.

Tony Stark n’avait pas de mentor fiable à qui se fier, jusqu’à sa rencontre en détention avec un ingénieur, Yinsen, qui lui ouvre les yeux sur ce qu’il a fait de sa vie. Yinsen l’aide à élaborer une armure rudimentaire, posant ainsi les bases de la technologie «magique» d’Iron Man ; puis il se sacrifie pour l’aider à s’échapper (IM). Steve a un mentor, le Professeur Erskine, le créateur du sérum «magique» qui fera de lui le Super Soldat. Erskine enseigne aussi à Rogers la valeur de la compassion, avant d’être tué par un espion nazi. Steve héritera plus tard de son arme magique, le Bouclier indestructible, grâce à l’associé d’Erskine, Howard Stark, qui poursuit donc l’œuvre entamée par ce dernier (CA)

5 : le franchissement du seuil. C’est le moment où le héros, sa décision prise, entre dans un nouveau monde. Plus question de faire demi-tour.

Steve décide d’aller se jeter dans la gueule du loup Nazi pour sauver Bucky et les soldats prisonniers de Crâne Rouge, et devient alors vraiment un héros (CA). Bruce Banner décide de rentrer aux USA, pour partir à la recherche de ceux qui, pense-t-il, peuvent l’aider – son ex-fiancée Betty, et le mystérieux «Mister Blue» (IH).  

6 : les épreuves du voyage du héros. Celui-ci affronte des obstacles périlleux, rencontre des alliés (qui peuvent avoir des caractéristiques magiques et/ou surnaturelles) et des ennemis acharnés. Epreuves et obstacles peuvent être aussi bien physiques que psychologiques, symboliques, spirituelles… voire même tout cela en même temps.

Nos super-héros ont bien sûr des dangers à affronter, dangers de plus en plus élevés au fil des histoires. Tous ont des alliées devenues autant de «dames de cœur» : Pepper Potts (IM), Betty Ross (IH), Jane Foster (T), Peggy Carter (CA). Certains ont pour eux des alliés «magiques» : l’ordinateur JARVIS et les robots du laboratoire (IM), les Trois Guerriers (T), ainsi que
des alliés combattant à leur côté – Rhodey (IM), Bucky et les Howling Commandos (CA).

 

Avengers-c

7 : le lieu du péril. Le héros atteint l’endroit le plus dangereux de sa quête, là où se trouve l’objet recherché. Ce lieu de tous les dangers est souvent un endroit en profondeur, grotte, puits, souterrain, etc. (rappelez-vous d’Indiana Jones trouvant l’Arche Perdue dans la fosse aux serpents…).

Chez Tony Stark, il s’agit finalement de son propre laboratoire en sous-sol, où il crée l’objet de sa propre quête, le cœur
artificiel «ARC» (IM). Pour Banner, c’est un autre laboratoire souterrain, la «planque» de Sterns (IH). Pour Thor, c’est la base de terrain du SHIELD bâtie autour de Mjolnir (T). Pour Cap, ce sont les coursives du bombardier de Crâne
Rouge où se trouve le Cube Tesseract, l’objet de sa quête (CA).

8 : l’épreuve suprême, celle où le héros affronte la Mort. Pas de demi-mesure possible, soit il vit, soit il meurt ! Mais là
encore, cette mort peut être symbolique. Cette épreuve est le plus souvent un sacrifice délibéré du héros.

Quand l’Abomination ravage New York, Banner se jette dans le vide pour se transformer en Hulk (IH). Thor se sacrifie volontairement face au Destructeur (T). Cap fait de même en jetant le bombardier nazi dans les glaces de l’Arctique (CA).

9 : le héros s’empare de l’objet de la quête, quel que soit cet objet.

Mjolnir revient dans les mains de Thor, qui a prouvé sa valeur. La référence à Excalibur et au Roi Arthur est évidente (T). Captain America peut s’emparer du Tesseract – mais c’est un objet destructeur, qu’il rejette volontairement (CA).

10 : le chemin du retour : le héros est prêt à rentrer chez lui, mais doit échapper à la vengeance du «gardien du trésor», ennemi ou monstre.

Thor affronte le Destructeur, envoyé par Loki (T). Captain America, après ses victoires, affronte Crâne Rouge en vol vers New York (entamant son «chemin du retour» malgré lui…) (CA).

11 : le héros revient du monde extraordinaire où il s’était aventuré. Il est à jamais transformé par l’expérience.

Bruce Banner a «accepté» Hulk en lui-même, et choisit d’abandonner sa douce Betty, pour sa sécurité ; la transformation est
physique et psychologique (IH). Double transformation pour Captain America : d’abord son premier retour victorieux, avec Bucky et ses alliés. La seconde transformation est celle de sa résurrection à notre époque (CA).

12 : le retour dans le monde ordinaire, et l’utilisation de l’objet de la quête pour améliorer le monde. Cette résolution
donne tout son sens à l’aventure vécue. Et, s’il n’y pas d’objet particulier, il y a généralement un message symbolique, adressé à une communauté ou à l’Humanité entière. Certains reçoivent le message très clairement, d’autres ne
le comprennent pas… question de choix.

Tony déclare en public être Iron Man, et il met sa technologie au service du bien commun (IM). Banner… reste un asocial. Pour le bien de tous, il fuit et vit reclus en permanence (IH). Thor revient dans son monde natal, Asgard, mais promet de toujours défendre les habitants de la Terre (T). Et Captain America reste fidèle à son serment de défendre les plus faibles (CA) !

 

Avengers-f

Et voici, de façon très simplifiée, comment le scénario d’AVENGERS applique de la même façon les 12 étapes du Voyage du Héros.
ALERTE SPOILERS – si vous n’avez pas encore vu le film, passez ce paragraphe !

 

Donc… :

- le Héros dans son monde : déjà établis comme super-héros, Bruce Banner, Stark, Cap sont dans des situations ordinaires (pour eux, s’entend)… tout comme les agents du SHIELD, Veuve Noire et Œil de Faucon, avant le début des ennuis. Resté en Asgard, Thor est absent, mais l’idée est la même.

- l’appel à l’Aventure : le vol du Cube Tesseract par Loki (double vol même avec un second composant, plus tard, nécessaire pour créer un passage «magique») nécessite de recruter des héros d’exception. Cap accepte, Banner et Stark sont méfiants. Thor manque à l’appel avant de rejoindre plus tard l’équipe. La Veuve et Œil de Faucon sont entraînés malgré
eux dans l’aventure, étant de fait appelés à devenir les nouveaux héros de l’histoire.

- les réticences et les doutes du Héros. Dans AVENGERS, le doute naît du manque de confiance respectif de ces nouveaux
coéquipiers, qui ont des objectifs apparemment dissemblables.

- le mentor, l’arme magique et le départ du mentor : ici, Nick Fury endosse la position du mentor, un brin ambigu, mais qui décide de «coacher» ces fortes têtes pour leur donner un but commun. Et les deux nouveaux héros utilisent une arme «magique» : Œil de Faucon et son arc, son carquois et ses flèches hi-tech, la Veuve et ses bracelets spéciaux (ajoutés à son entraînement d’espionne). Les Vengeurs décideront de combattre seuls l’invasion extra-terrestre, Fury se mettant volontairement en retrait.

- le franchissement du seuil : pour la Veuve Noire, c’est le moment très «SILENCE DES AGNEAUX» où elle fait face, seule, à Loki prisonnier. Pour Œil de Faucon, le franchissement est tardif, une fois qu’il est ramené «du bon côté de la Force». Il se fait quand il accepte de se joindre aux autres héros pour le combat final.

 

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- épreuves, ennemis et alliés : les épreuves viennent des manigances de Loki, le Dieu du Mensonge et de la Malice, qui sème la zizanie entre ces personnalités «explosives»… Les ennemis sont variés : les agents du SHIELD manipulés par Loki ; Hulk dans sa première métamorphose (c’est l’ogre Grendel rôdant dans les profondeurs du château, avant l’affrontement avec Thor-Beowulf) ; les envahisseurs Chitauris, au look «Orque», escortant des Dragons volants… et le maître d’œuvre de l’invasion, révélé après le générique final : Thanos, imitant l’Empereur de STAR WARS comme «comploteur suprême».

- le lieu du péril : New York, où Loki installe le portail magique, objet final de la quête, au sommet de la Tour Stark.

- le Héros affronte la Mort et se sacrifie : Iron Man fait le grand saut dans l’espace, se sacrifiant pour détruire les
Chitauris.

- le Héros s’empare de l’objet de la quête : la Veuve Noire arrive à détruire le portail magique de Loki.

- le chemin du retour : les héros reviennent à la Tour Stark, empêchant une ultime vengeance possible de Loki (qui s’est pris au passage une trempe maison de la part de Hulk !)

- le Héros transformé par l’expérience. Iron Man s’est sacrifié ; Hulk est passé du bon côté ; Thor a trouvé ses égaux sur
Terre ; Cap est devenu le leader respecté du groupe ; la Veuve et Œil de Faucon, de froids tueurs professionnels au départ, sont devenus des héros sauveurs du monde en danger. Tous ces héros ont franchi un palier et deviennent donc un tout, au lieu d’être des individualités brillantes.

- le retour au monde ordinaire, et l’objet / message de la quête utilisé pour le bien commun : les héros se séparent, mais se promettent de revenir pour combattre la prochaine crise. Le message passe auprès du public, qui réagit différemment sur les télévisions du monde entier aux exploits des héros. L’esprit du «rassemblement» des Vengeurs est finalement symbolisé par la reconstruction de la Tour Stark en future Tour des Vengeurs. C’est Camelot, l’esprit des Chevaliers de la Table Ronde chez les super-héros !

 

 

Ludovic Fauchier, Blogueur Rassemblé



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