Archives pour juin 2012

Ridley Scott, le mini-guide

Ridley Scott, le mini-guide dans Mini-guide Prometheus-12

A l’occasion de la sortie de PROMETHEUS, retour sur la filmographie de Ridley Scott… Les chefs-d’œuvre, les réussites, les moins connus et aussi les errances de la filmographie du cinéaste britannique, qui, à 74 ans, attaque déjà son 21ème film : THE COUNSELOR, un thriller avec, excusez du peu, Brad Pitt, Michael Fassbender, Penélope Cruz, Cameron Diaz et Javier Bardem, sur un scénario écrit par Cormac McCarthy (NO COUNTRY FOR OLD MEN, LA ROUTE).

Increvable, Sir Ridley, l’homme au cigare continue d’annoncer les projets pour une bonne décennie ! Sont ainsi annoncés, à plus ou moins long terme, THE KIND ONE avec Casey Affleck ; MOSES (relecture de la vie de Moïse qui risque peut-être d’entrer en concurrence avec un autre projet, GODS AND KINGS, qui intéresserait Steven Spielberg) ; LA GUERRE ETERNELLE d’après le roman de SF de Joe Haldeman (un space opéra adulte plus proche de la Guerre du Viêtnam que de STAR WARS…) ; et d’autres, très hypothétiques, LE MEILLEUR DES MONDES, annoncé il y a des années avec Leonardo DiCaprio ; RED RIDING ; THE DIVE… Enfin, ces jours-ci, Sir Ridley discute d’une éventuelle «suite» à BLADE RUNNER (sur le modèle de PROMETHEUS par rapport à ALIEN) en cours d’écriture…

 

Ridley-Scott-Duellistes dans Mini-guideDUELLISTES (1977)

Au tout début des guerres napoléoniennes, le Capitaine Armand d’Hubert (Keith Carradine), aristocrate membre du corps des Hussards, est chargé d’arrêter le querelleur Capitaine Féraud (Harvey Keitel), pour des
raisons politiques. Une parole anodine de d’Hubert lui vaut la haine mortelle de Féraud, bonapartiste fervent qui le provoque en duel d’honneur… entre les deux hommes, le duel va s’éterniser sur des décennies, au fil des campagnes militaires et des bouleversements politiques de la France.

 

Mon avis :

Des débuts très remarqués pour Ridley Scott, qui signe un «western napoléonien» joliment maîtrisés, son sens esthétique se manifestant déjà avec de véritables tableaux filmés, n’ayant rien à envier au BARRY LYNDON
de Kubrick. On y voit déjà apparaître les premiers thèmes récurrents de l’œuvre de Scott, spécialement le leitmotiv du duel développé dans ses futures épopées, notamment GLADIATOR.

 

LA scène :

La traque finale de d’Hubert et Féraud, préfigurant l’affrontement final de BLADE RUNNER, et les sublimes derniers plans de Féraud solitaire (filmés dans la vallée de la Dordogne de mes ancêtres !).

 

Ridley-Scott-Alien

ALIEN (1979)

Détectant un signal radio en provenance d’une planète non répertoriée, l’ordinateur de bord du cargo spatial Nostromo réveille ses sept membres d’équipage avant la fin de leur voyage de retour vers la Terre. L’équipage, commandé par Dallas (Tom Skerritt) et Ripley (Sigourney Weaver) découvre un immense vaisseau extra-terrestre naufragé, et son pilote fossilisé depuis des millénaires… La cargaison du vaisseau : des milliers d’œufs. L’astronaute Kane (John Hurt) commet l’erreur de s’approcher trop près de l’un d’eux…

 

Mon avis :

L’étoffe dont sont faits les meilleurs cauchemars… ALIEN ou l’exemple type du film qui transcende un scénario finalement très basique, une histoire de série B de monstre venu de l’espace, qui, remis en de bonnes mains, vous donne une leçon de mise en scène de pur cinéma. Un minimum de dialogues, une photographie claustrophobique à souhait, une confrontation mythologique entre la belle Ripley et le monstre conçu par l’artiste fou H.R. Giger… voilà quelques-uns des éléments qui, en 1979, nous ont ramené à la terreur des espaces infinis.

Sans oublier bien sûr la révélation du talent de Sigourney Weaver.

 

LA scène :

Festival de morceaux choisis… plus toutefois que LA scène gore du dernier repas du pauvre Kane, le sentiment de peur dans ALIEN vient de ce qui précède et de ce qui suit, suivant l’exemple des meilleurs Hitchcock. L’exploration du vaisseau abandonné jusqu’à la l’ouverture de l’œuf fatal. Brett (Harry Dean Stanton) qui cherche le chat Jones… (depuis, chaque fois que je descends dans un sous-sol, je ne peux pas m’empêcher de penser à cette satanée séquence). Et un petit «extra» personnel, le dernier
dialogue d’Ash (Ian Holm) : «Je ne vous mentirai pas sur vos chances de survie, mais… vous avez ma sympathie.» Quel salaud !

 

Ridley-Scott-Blade-RunnerBLADE RUNNER (1982)

2019. Semblables à l’homme, génétiquement créés pour travailler dans les colonies spatiales, les Réplicants sont interdits de séjour sur Terre. Mais un petit groupe mené par Batty (Rutger Hauer) transgresse l’interdit, et se8 réfugie dans une Los Angeles surpeuplée et polluée. Le Blade Runner Rick Deckard (Harrison Ford), reprend du service pour les repérer et les abattre, alors qu’ils cherchent à rencontrer leur créateur, Tyrell…

 

Mon avis :

Et un deuxième choc de pure science-fiction, un ! Véritable FAUCON MALTAIS futuriste, sous influence visuelle de Moebius et du METROPOLIS de Fritz Lang, ce polar futuriste séduit et déroute en même temps. A la fois objet artistique unique et univers à part entière, BLADE RUNNER demeure visuellement imbattable, même si ses qualités esthétiques surpassent un récit «ésotérique», variant au fil des cinq montages existants du film.

 

LA scène :

Des images marquantes, le film en regorge… la scène d’introduction avec cette ville titanesque se reflétant dans un œil humain, et le fameux test de Voight-Kampff qui suit et tourne mal. L’histoire d’amour touchante entre Deckard, le flic qui déteste les Réplicants, et Rachael (Sean Young), la Réplicante qui ignore sa vraie nature de machine. Le meurtre de Tyrell (dont il existe plusieurs variantes d’un montage à l’autre, du plus elliptique au plus graphique). Et les larmes dans la pluie de Rutger Hauer…

 

Ridley-Scott-Legend

LEGEND (1985)

Dans un royaume merveilleux, le sauvageon Jack (Tom Cruise) et la belle princesse Lili (Mia Sara) s’aiment d’amour tendre. Mais le maléfique Darkness (Tim Curry) complote pour régner sans partage sur le Monde. Par la faute des deux amoureux, une licorne sacrée est tuée, une autre capturée par les serviteurs du Prince des Ténèbres. Pour sauver Lili et le monde, Jack ne peut compter que sur l’aide des Elfes de la forêt…

 

Mon avis :

Un film maudit dans la carrière du cinéaste. Tournage compliqué par les difficultés techniques (créer un monde crédible d’heroic fantasy, en «live», sans images de synthèse), un incendie qui ravage le plateau, et surtout l’ingérence des dirigeants d’Universal qui obligent le réalisateur à couper plus de 20 minutes de son film, enlevant presque toute la noirceur originale du récit pour en faire un conte de fées rassurant.

Le film en a pâti, mais demeure fascinant, par son ambiance visuelle entre Cocteau, les premiers Walt Disney, Tolkien et Arthur Rackham. LEGEND est certainement le plus beau des films de fantasy, et ce n’est pas un hasard si Peter Jackson l’a cité en référence majeure pour sa trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX.

Et puis, franchement, le Diable n’a jamais été aussi beau que dans ce film !

 

LA scène :

La danse de séduction de Lili, convertie au Mal, et prélude à la magistrale entrée en scène de Darkness. Et toutes les scènes avec ce dernier.

 

Ridley-Scott-Someone-to-watch-over-me

SOMEONE TO WATCH OVER ME (TRAQUEE) (1987)

Mike Keegan (Tom Berenger), policier du Queens, fait partie d’une équipe chargée d’assurer la protection de Claire Gregory (Mimi Rogers), jeune femme de la haute société new-yorkaise qui a été témoin d’un meurtre commis par un mafieux psychopathe, Venza (Andreas Katsulas). Les veillées nocturnes de Mike, dans l’appartement de Claire, l’éloignent de sa femme (Lorraine Bracco) et de leur fils ; et Mike tombe peu à peu amoureux de la belle…

 

Mon avis :

Après la fresque historique, la science-fiction et l’Heroic Fantasy, Ridley Scott change radicalement de registre pour son premier polar urbain. Moins formaliste qu’à l’accoutumée, il signe un film solide, pas très marquant, mais où il s’intéresse pour la première fois aux rapports humains réalistes, à travers l’histoire d’amour entre le flic endurci et une «princesse» enfermée dans sa tour d’ivoire.

 

LA scène :

L’évolution des scènes entre Mike et Claire, de la froideur à la tendresse.

 

Ridley-Scott-Black-Rain

BLACK RAIN (1989)

Policier new-yorkais soupçonné de corruption, Nick Conklin (Michael Douglas) arrête un dangereux yakuza, Satô (Yusaku Matsuda), et doit l’escorter pour le remettre à la police d’Osaka, au Japon. Mais Satô s’évade et déclenche une sanglante guerre des gangs. Avec son jeune collègue Charlie (Andy Garcia), Nick s’obstine à vouloir arrêter le yakuza, se retrouvant dans un pays dont il ne comprend ni les règles ni les coutumes… 

 

Mon avis :

Un second polar, plus nerveux cette fois, encore très marqué par l’esthétique des années 80, avec une photo sublime de Jan De Bont, visuellement très proche de BLADE RUNNER. Certains thèmes annoncent AMERICAN GANGSTER. Le film reste une commande efficace conçue pour Michael Douglas, commande dont Scott se sort honorablement. Et tant pis si le film s’égare parfois dans des scènes improbables (un flic américain reçu et aidé par les yakuzas !?!)…

 

LA scène :

La mort de Charlie, piégé par les motards de Satô sous le regard impuissant de Nick.

 

Ridley-Scott-Thelma-et-Louise

THELMA & LOUISE (1991)

Ce devait être un simple week-end entre deux copines : Louise (Susan Sarandon), une serveuse de restaurant, et Thelma (Geena Davis), femme au foyer négligée par son beauf de mari. S’arrêtant dans un bar routier, Thelma et Louise voient leur vie basculer ; un dragueur local tente de violer Thelma, et Louise le tue. La petite virée va tourner à la cavale dans le Grand Ouest, alors qu’un flic compréhensif, Hal (Harvey Keitel), tente d’empêcher le pire…

 

Mon avis :

Grand succès pour ce «revival» du film de cavale qui est considéré maintenant comme un classique, grâce à la belle entente des deux comédiennes, absolument parfaites. Une histoire d’amitié ou un film féministe revanchard ? Difficile de départager les avis…

Quoiqu’il en soit, Scott déploie une nouvelle fois son savoir-faire pour un film «iconique» (aidé en cela par les paysages de Monument Valley et du Grand Canyon). Et le casting entourant les actrices est impeccable : les RESERVOIR DOGS Harvey Keitel et Michael Madsen… et l’arrivée d’un petit nouveau qui fit craquer tout le monde, le tout jeune Brad Pitt en autostoppeur braqueur !

 

LA scène :

Rien à redire sur les épisodes tragi-comiques de la cavale des deux héroïnes, mais l’entrée en scène de Brad Pitt fait tout de suite de lui une star, en quelques secondes.

 

Ridley-Scott-1492-Conquest-of-Paradise

1492 CONQUEST OF PARADISE (1492 CHRISTOPHE COLOMB) (1992)

L’épopée des voyages et désillusions du grand marin génois Christophe Colomb (Gérard Depardieu). Son projet de voyage commercial, vers l’Asie à travers l’Atlantique, est jugé insensé par la toute puissante Eglise, et rencontre l’opposition du ministre Sanchez (Armand Assante) : à cette époque, l’on croyait la Terre plate, l’océan infini et le mot «Amérique» n’existait pas… Obtenant gain de cause auprès de la Reine Isabelle d’Espagne (Sigourney Weaver), Colomb quitte l’Espagne, à l’été 1492, menant trois caravelles dans un voyage fatidique…

 

Mon avis :

Le mauvais accueil fait au film, lancé officiellement pour la commémoration du 500ème anniversaire de la découverte des Amériques, a marqué le début d’une période creuse pour Scott durant les années 1990. Il faut dire que c’est un drôle d’anniversaire que le cinéaste célèbre, en insistant surtout sur la barbarie de l’époque de Colomb… Mais le vrai problème du film est ailleurs. Un scénario pas tout à fait convaincant, une coproduction internationale déséquilibrée… Depardieu est parfois inspiré, et parfois épouvantablement cabotin. Le film s’en ressent.

 

LA scène :

La description des autodafés de l’Inquisition, où le cinéaste va quand même très loin dans les détails atroces sur les suppliciés garrottés en gros plan…

 

Ridley-Scott-White-Squall

WHITE SQUALL (LAME DE FOND) (1996)

Un film basé sur une histoire réelle. En 1960, 8 jeunes garçons venus de familles aisées sont inscrits sur un bateau-école, l’Albatross, pour un voyage de 8 mois dans les îles des Antilles. Le sévère capitaine Christopher Sheldon (Jeff Bridges) leur enseignera discipline, respect de soi et des autres, et confiance en eux et en l’équipage. Une expérience formatrice, mais qui sera endeuillée par une tragédie en haute mer…

 

Mon avis :

Le second film de «l’essoufflement» de Scott… certes, il y a de superbes images maritimes, une scène de tempête vraiment impressionnante et poignante (battue depuis par celle filmée par Peter Weir dans MASTER & COMMANDER, avec Russell «Maximus» Crowe), un Jeff Bridges correct, mais le scénario lorgne avec trop d’insistance du côté du CERCLE DES POETES DISPARUS (de Peter Weir, encore !) pour convaincre.

 

LA scène :

Le naufrage de l’Albatross.

 

Ridley-Scott-G.I.-Jane

G.I. JANE (A ARMES EGALES) (1997)

L’ambitieuse sénatrice Lillian DeHaven (Anne Bancroft) fustige le haut commandement militaire américain pour son machisme invétéré. DeHaven sélectionne une jeune femme, le Lieutenant Jordan O’Neil (Demi Moore), analyste tactique dans l’US Navy, afin qu’elle soit la première femme inscrite au programme d’entraînement des Navy SEALS, l’unité la plus dure des commandos de la Marine américaine. Sous la férule du redoutable instructeur Urgayle (Viggo Mortensen), Jordan vit des semaines d’enfer permanent, pour devenir un soldat d’élite…

 

Mon avis :

Ouch… traiter de la difficile condition des femmes dans l’armée américaine est un sujet intéressant. Mais le traitement simpliste, finissant en propagande interventionniste, laisse pantois… La métamorphose de Demi Moore (comédienne passable jouant ici sur le registre d’une Sigourney Weaver), en «mec» bodybuildé et chauve fait plus rire qu’autre chose… Viggo Mortensen et Anne Bancroft sauvent le film du naufrage, malgré des personnages limités. Scott s’est heureusement rattrapé depuis dans le genre, avec BLACK HAWK DOWN.

 

LA scène :

Celle qui touche le fond… Jordan est en «stage intensif» pour apprendre à résister aux interrogatoires, mais Urgayle dépasse les bornes en la torturant vraiment, puis s’apprêtant à la violer. Déjà «too much», la séquence finit par l’hallucinante réplique «culte» de Demi Moore, que la courtoisie m’interdit de citer ici…

 

Ridley-Scott-GladiatorGLADIATOR (2000)

L’empire romain, en l’an 180 de notre ère, sous le règne du sage Marc Aurèle (Richard Harris). Le général Maximus Decimus Meridius (Russell Crowe), victorieux des barbares à Vindobona, est choisi par l’empereur pour devenir son héritier légitime, et ramener Rome à l’état de République. Une décision qui déplaît à l’instable Commode (Joaquin Phoenix), fils de l’empereur, qui tue son père dans un moment de folie et se proclame nouvel empereur. Désigné ennemi, Maximus s’enfuit et trouve sa famille massacrée. Réduit en esclavage, puis gladiateur, le soldat déchu trouvera dans l’arène le moyen de sa revanche contre le jeune tyran…

 

Mon avis :

Après le chemin de croix, la résurrection ! Pour ramener à la vie le péplum sous un angle épique réaliste, Ridley Scott s’est ouvertement inspiré du dernier grand classique américain du genre, LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN d’Anthony Mann, avec une touche de SPARTACUS de Stanley Kubrick pour faire bonne mesure. Inspiré, le cinéaste égale ses modèles en actualisant le propos et la mise en scène, et inaugure un style qui a relancé l’intérêt du public pour le genre. Chef-d’œuvre épique.

 

LA scène :

Des morceaux de bravoure en pagaille : la grande bataille qui ouvre le film ; le combat «Carthage» au Colisée (où Maximus retrouve ses réflexes de commandant pour sauver ses amis d’une mort programmée) ; le duel des tigres ; le duel final… n’oublions pas le meurtre de Marc Aurèle, la découverte de la famille de Maximus tuée, comme dans LA PRISONNIERE DU DESERT de John Ford. Et la folie grandissante de Commode. Petit bonus personnel : le rituel de Maximus frottant ses mains dans la terre avant chaque combat.

 

Ridley-Scott-Hannibal

HANNIBAL (2001)

Hannibal Lecter (Anthony Hopkins), le brillant ex-psychiatre et assassin cannibale, s’est évadé depuis des années, vivant à Florence sous une fausse identité. Il se rappelle au bon souvenir de l’agent du FBI Clarice Starling (Julianne Moore), disgraciée par ses supérieurs après une bavure. Un inspecteur italien, Pazzi (Giancarlo Giannini), alléché par la prime promise pour la capture de Lecter, tente seul de le démasquer. Et dans l’ombre, un ancien patient de Lecter, le milliardaire pervers Mason Verger (Gary Oldman), prépare une vengeance sordide contre le tueur en série qui l’a jadis horriblement mutilé…

 

Mon avis :

La suite longtemps attendue du SILENCE DES AGNEAUX ne fait pas l’unanimité, loin de là… et si, pourtant, elle était meilleure que ce dernier ? Adapter le sulfureux roman de Thomas Harris n’était pas chose facile, et Scott doit assumer la suppression des passages les plus glauques du roman. Le film se défend pourtant, malgré des séquences bien malsaines (les apparitions de Verger, les cochons…), grâce à son ambiance florentine, et on retrouve avec plaisir Anthony Hopkins, qui s’amuse toujours autant en psychopathe raffiné. Et Julianne Moore succède honorablement à Jodie Foster.

 

LA scène :

Un dîner presque parfait pour le bon docteur, fin gourmet et médecin légiste, aux dépens de Krendler (Ray Liotta), sous les yeux d’une Clarice immobilisée…

 

Ridley-Scott-Black-Hawk-Down

BLACK HAWK DOWN (LA CHUTE DU FAUCON NOIR) (2001)

Reconstitution de la Bataille de Mogadiscio qui eut lieu en Somalie, en octobre 1993. Pour neutraliser un seigneur de guerre, Mohammed Farrah Aïdid, qui affame et massacre la population civile, le général Garrison (Sam Shepard) met en place l’Opération Irene : des commandos des U.S. Marines, des Rangers et des Delta Force (interprétés entre autres par Josh Hartnett, Ewan McGregor, Eric Bana) capturent les complices d’Aïdid au cœur de Mogadiscio, et les ramener à leur base pour interrogatoire. L’opération devait durer 30 minutes. Suite à une série d’erreurs et d’incidents successifs, elle va dégénérer en bataille meurtrière, les soldats étant assaillis à chaque coin de rue par les miliciens d’Aidid alertés de leur venue…

 

Mon avis :

Intense, éprouvant, épuisant… L’un des meilleurs films sur la «guerre asymétrique». Certes, le film s’intéresse plus aux combats qu’au questionnement politique, mais comme le dit l’un des soldats : «la politique disparaît dès que les balles sifflent»… Et Scott sait contourner les pièges «patriotards» de son producteur Jerry Bruckheimer, se montrant finalement sévère envers la plus puissante armée du monde.

Côté acteurs, mention spéciale à Eric Bana qui crève l’écran. Vous reconnaîtrez aussi, dans de petits rôles, Orlando Bloom et Tom Hardy.

 

LA scène :

Les batailles mises à part, on retiendra une scène de dialogue-confrontation entre le pilote d’hélico et l’un des lieutenants d’Aïdid. Et l’image symbole du cinéma de Ridley Scott : le dessin d’un samouraï perdu dans la forêt, par l’un des soldats avant le départ en mission.

 

Ridley-Scott-Matchstick-Men

MATCHSTICK MEN (LES ASSOCIES) (2003)

Roy Waller et Frank Mercer (Nicolas Cage et Sam Rockwell) sont des escrocs opérant au grand jour à Los Angeles. Mais Roy, atteint de troubles obsessionnels compulsifs sévères, a de plus en plus de mal à sortir de chez lui pour effectuer ses combines. Et pour ne rien arranger, il se retrouve obligé d’accepter la garde d’Angela Fenton (Allison Lohman), sa fille qu’il n’a jamais connu, et qui s’avère meilleure que lui à son propre jeu…

 

Mon avis :

Après l’éreintant BLACK HAWK DOWN, cette comédie grinçante produite par Robert Zemeckis paraît bien anodine. Scott met ses obsessions et son style habituel en retrait, se reposant sur un script très astucieux. Cage est relativement sobre (et n’avait pas encore torpillé sa carrière à l’époque…), mais c’est Allison Lohman, 23 ans, qui marque le film en Lolita plus futée que son géniteur.

 

LA scène :

Les scènes d’Allison Lohman…

 

Ridley-Scott-Kingdom-of-Heaven

KINGDOM OF HEAVEN (2005)

Au 12ème Siècle, le forgeron Balian (Orlando Bloom), veuf fugitif, rejoint son père Godefroy (Liam Neeson) et un groupe de chevaliers en partance pour la Terre Sainte. Héritant des terres de Godefroy, Balian s’éprendra de la princesse Sybille (Eva Green), sœur du roi lépreux Baudouin (Edward Norton), affaibli par les complots politiques qui se trament autour de lui. Quand des Templiers tuent des marchands musulmans, le seigneur Saladin (Ghassan Massoud) réclame vengeance et relance la guerre sainte, entamée un siècle auparavant par les premiers Croisés…

 

Mon avis :

Le film aurait dû être le second chef-d’œuvre épique de Scott. Si GLADIATOR était sa CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN, KINGDOM OF HEAVEN aurait pu être son CID… Hélas, le film a été largement tronqué au montage à sa sortie, et le rythme comme l’histoire s’en ressentent. Heureux possesseurs de DVD qui ont pu apprécier un tout autre film en Director’s Cut, restituant toutes les intrigues complètes (le meurtre du prêtre, le rôle plus tragique de Sybille, etc.).

KINGDOM version cinéma : un bon film d’aventures, mais décevant compte tenu des attentes.
KINGDOM version Director’s Cut : un chef-d’œuvre !

 

LA scène :

Pour les amateurs d’action : l’attaque des chevaliers dans la forêt, l’assaut sur Kerak, et le siège de Jérusalem. Pour les romantiques : la première apparition d’Eva Green, sublime en tenue de reine byzantine. Pour les cinéphiles : les scènes références à David Lean et Sergio Leone.

Dans la version Director’s Cut : les scènes tragiques où Sybille réalise que son enfant est incurable de la lèpre, et décide d’abréger ses souffrances…

 

Ridley-Scott-Une-Grande-AnnéeUNE GRANDE ANNEE (2006)

Max Skinner (Russell Crowe), cynique courtier de la City à Londres, apprend qu’il vient d’hériter du domaine viticole de son oncle Henry (Albert Finney), en Provence. D’abord réticent à venir sur place, Max s’attarde et décide de se lancer dans la production viticole. Les choses se compliquent avec l’arrivée d’une inconnue, sa cousine héritière Christie (Abbie Cornish), et avec la présence de la jolie Fanny (Marion Cotillard) dans les parages…

 

Mon avis :

Un autre «film de vacances» pour Ridley Scott… Ce n’est pas désagréable, loin de là, merci à Russell Crowe, Marion Cotillard et le cher Albert Finney, mais la comédie n’est pas le genre où Scott est le plus à l’aise. On se consolera avec les superbes images des vignobles de Provence…

 

LA scène :

La scène où Max imite Peter O’Toole dans LAWRENCE D’ARABIE !

 

Ridley-Scott-American-GangsterAMERICAN GANGSTER (2007)

L’histoire vraie de l’ascension criminelle et de la chute de Frank Lucas (Denzel Washington). Bras droit, puis héritier du caïd de Harlem Bumpy Johnson, Frank, en pleine Guerre du Viêtnam, met à profit son intelligence acérée pour s’enrichir grâce au trafic d’héroïne, et acheter des policiers véreux des Stupéfiants. Un inspecteur intègre, Richie Roberts (Russell Crowe) rassemble une petite équipe de choc pour identifier et neutraliser le
nouveau caïd de Harlem, qui met un point d’honneur à ne pas se faire remarquer…

 

Mon avis :

Un polar avec une histoire digne des meilleurs Lumet ; un script riche, fouillé, documenté, de Steven Zaillian ; la reconstitution parfaite d’une époque (le New York des années 1970, âpre et sale). Crowe et Denzel Washington se livrent à un jeu du chat et de la souris, et ce dernier est parfait de bout en bout. Définitivement le film somme des polars de Ridley Scott, et son chef-d’œuvre du genre.

 

LA scène :

Frank Lucas se fait respecter en abattant un rival en pleine rue, devant témoins, façon PARRAIN. L’achat fatal d’un manteau de fourrure. La descente des hommes de Roberts dans l’immeuble transformé en laboratoire. Et l’étonnante description de l’amitié se développant entre Lucas et Roberts.

 

Ridley-Scott-Body-of-LiesBODY OF LIES (MENSONGES D’ETAT) (2008)

Alors qu’un attentat vient d’ensanglanter l’Angleterre, Roger Ferris (Leonardo DiCaprio), agent de terrain de la CIA, parcourt le Moyen-Orient à la recherche d’informations qui pourront le mener à repérer et arrêter Al-Saleem, le chef du groupuscule islamiste auteur de l’attentat. Chapeauté depuis l’Amérique par son supérieur Ed Hoffman (Russell Crowe), Ferris entre en contact avec Hani Salaam (Mark Strong), le chef des services secrets jordaniens, pour échanger avec lui des informations précieuses. Avant de réaliser qu’il doit aussi se méfier d’Hoffman, qui mène en secret une autre opération…

 

Mon avis :

Les contrecoups politiques de la Guerre d’Irak et la menace terroriste internationale… une situation complexe, inextricable, pour un très solide thriller d’espionnage. DiCaprio est intense comme à son habitude, Crowe est jubilatoire en superviseur faussement «pépère». Et la révélation du talent de Mark Strong, crédible et intimidant chef des services secrets jordaniens.

 

LA scène :

Les scènes où Ferris doit gagner la confiance de Hani Salaam, tout en se défiant de lui. L’histoire d’amour impossible de Ferris avec l’infirmière iranienne (Golshifteh Farahani), et le respect de ses coutumes. Et l’apparition de Hoffman, supervisant une mission stratégique en pantoufles et peignoir depuis sa villa de banlieue !

 

Ridley-Scott-Robin-des-BoisROBIN DES BOIS (2010)

1192. Après la mort du roi Richard Cœur de Lion à Châlus, l’archer Robin Longstride (Russell Crowe) et ses compagnons de combat décident de s’enfuir pour rentrer au pays qui connaît des heures sombres. Le traître Godfrey (Mark Strong) ami de Jean (Oscar Isaac), le nouveau Roi d’Angleterre, manipule ce dernier pour préparer en secret l’invasion des troupes françaises de Philippe Auguste.

Respectant un serment fait à un chevalier mourant, Loxley, et usurpant son identité, Robin se rend à Nottingham, fief de sa veuve Marian (Cate Blanchett) et de son père Walter (Max Von Sydöw)…

 

Mon avis :

Retour pour Scott en terrain connu : batailles furieuses, complots politiques, trame historique précise… mais presque trop facile, après GLADIATOR et KINGDOM ? Reste un film très plaisant, intéressante relecture réaliste de la légende de Robin des Bois dans le contexte de l’époque.

Russell Crowe est égal à lui-même en chef d’une «horde sauvage» médiévale. De même que Cate Blanchett, convaincante Marian au tempérament de guerrière. Et le grand Max von Sydöw, émouvant vieux chevalier.

Et puis, bon sang de bois, quelle musique !

 

LA scène :

Bien sûr, les batailles (Châlus, la plage) sont toujours aussi trépidantes. Mais on préfèrera l’évolution de la difficile relation Robin-Marian, et les scènes avec Walter. Ainsi que les apparitions de Godfrey, accompagné par un thème musical de «bad guy» réussi.

PROMETHEUS – la fiche technique et l’histoire

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PROMETHEUS  

Réalisé par Ridley SCOTT  

Scénario de Jon SPAIHTS et Damon LINDELOF  

 

Avec Noomi RAPACE (Elizabeth Shaw), Michael FASSBENDER (David), Charlize THERON (Meredith Vickers), Idris ELBA (le Capitaine Janek), Guy PEARCE (Peter Weyland), Logan MARSHALL-GREEN (Charlie Holloway), Sean HARRIS (Fifield), Rafe SPALL (Millburn), Kate DICKIE (Ford), Emun ELLIOTT (Chance), Benedict WONG (Ravel), Patrick WILSON (le père d’Elizabeth) 

 

Produit par David GILER, Walter HILL, Ridley SCOTT, Tony SCOTT et Nikolas KORDA (Brandywine Productions / Dune Entertainment / Scott Free Productions)   Producteurs Exécutifs Michael COSTIGAN, Michael ELLENBERG, Mark HUFFAM et Damon LINDELOF  

Musique Marc STREITENFELD, avec Harry GREGSON-WILLIAMS   Photo Dariusz WOLSKI   Montage Pietro SCALIA  Casting Nina GOLD et Avy KAUFMAN 

Décors Arthur MAX   Direction Artistique John KING, Marc HOMES, Karen WAKEFIELD, Alex CAMERON, Anthony CARON-DELION, Peter DORME, Paul INGLIS et Adam O’NEILL  Costumes Janty
YATES 

Effets Spéciaux Visuels Richard STAMMERS (Weta Digital / MPC / Plowman Craven & Associates / FB-FX / Fuel International / Halon Entertainment / Lifecast / Lola Visual Effects / Luma Pictures / ReelEye Company / Rising Sun Pictures / Special Eye Effects / The Visual Effects Company)   

Distribution USA et INTERNATIONAL : 20th Century Fox  Durée : 2 heures 04  

Caméras : Red Epic 

 

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L’Histoire : 

2089. Archéologues en mission dans l’île écossaise de Skye, Elizabeth Shaw et Charlie Holloway découvrent des peintures rupestres vieilles de plusieurs millénaires, et représentant un système planétaire… 

21 décembre 2093. Le vaisseau d’exploration scientifique Prometheus, propriété de la compagnie Weyland, arrive au terme de son voyage spatial de deux années. L’androïde David, chargé de surveiller le bon état du vaisseau et la santé des membres d’équipage placés en hibernation réveille ces derniers. Sous la supervision de Meredith Vickers, déléguée exécutive de la compagnie, Elizabeth et Charlie révèlent à un équipage sceptique le but de leur mission. Sur Terre, ils ont découvert durant leurs recherches le même dessin, une carte spatiale représentant un système planétaire, présent sur les fresques et peintures des civilisations humaines les plus anciennes. Selon les deux scientifiques, cette carte indique l’origine des «Ingénieurs» qui ont créé la Vie sur Terre : le système planétaire auquel appartient la planète LV-223, susceptible d’être habitée par des formes de vie intelligentes. Pour Elizabeth, ce sera l’opportunité formidable d’apprendre enfin le secret des origines de la vie sur Terre.

Le Prometheus atterrit sur LV-223. Charlie et Elizabeth emmènent sans attendre un petit groupe explorer une espèce de pyramide. Ils découvrent un véritable labyrinthe s’enfonçant dans les profondeurs de la planète. Les découvertes fantastiques qu’ils vont faire ne les préparent pas, cependant, au cauchemar qui va s’abattre sur eux… 

 

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Lointaine Parenté, 2eme partie – PROMETHEUS

Lointaine Parenté, 2eme partie - PROMETHEUS dans Fiche et critique du film Prometheus-Prométhée-de-Titien

 

Le film, narrant par la suite le voyage des astronautes du Prometheus, devient moins le film d’horreur et d’action annoncé qu’un récit d’exploration retournant aux sources des mythes de la création. Le choix du nom du vaisseau, et du titre du film, a été déjà largement commenté. Tout le monde connaît l’histoire du mythe de Prométhée, puni par les Dieux pour leur avoir volé le feu sacré et offert celui-ci aux hommes. Enchaîné par Zeus, Prométhée se faisait dévorer chaque jour le foie par un aigle.

La mémoire collective a cependant effacé les autres aspects de l’histoire de Prométhée. Lointain descendant des Titans, rivaux des Dieux de l’Olympe, il a dérobé le feu en rébellion contre l’ordre établi par ceux-ci ; et Héraclès l’a délivré de son châtiment, délivrance synonyme pour lui d’immortalité et donc d’accession au statut divin. Personnage ambigu, qui, en offrant le feu aux hommes, leur a donné le pouvoir de créer et détruire, Prométhée est donc passé par différentes phases – révolte, expiation et accession à l’état divin.

Les protagonistes du film de Ridley Scott vivent cette évolution. A l’origine, il y a l’œuvre de Peter Weyland (Guy Pearce), magnat de l’industrie génétique et de l’exploration spatiale, créateur d’androïdes humains tels que David, et donc en proie à un sérieux complexe divin ; l’implication de ce personnage «fantôme» dans l’expédition n’est pas innocente. Les Ingénieurs, ces Dieux venus de l’espace, représentent le statut divin auquel il veut accéder. Comme il cherche avant tout une satisfaction toute personnelle dans cette quête, la démarche de Weyland n’a donc rien de spirituel ni d’altruiste ; ces Dieux-là, ni partageurs ni bienveillants, feront payer très cher son aveuglement à ses propres employés… spécialement Elizabeth Shaw qui subit le supplice similaire de Prométhée, dans une scène d’opération médicale horrifique. Scott, grand connaisseur en art pictural, s’inspire visuellement, pour cette séquence, d’un tableau de Titien décrivant le châtiment de Prométhée.

Le mythe de Prométhée, la «pensée prévoyante» en état de révolte contre un ordre cosmique préétabli, est à sa façon une illustration du désir de «tuer le père» en l’égalant, ou en le surpassant, dans son domaine de prédilection. Pour citer Gaston Bachelard : «Le complexe de Prométhée est le complexe d’Œdipe de la vie intellectuelle». Dans PROMETHEUS, cela s’illustre de la façon suivante : les Ingénieurs sont les «pères» lointains de l’espèce humaine. Les humains fabriquent à leur tour des robots à l’apparence humaine. Et les robots (en l’occurrence David) se révoltent à leur tour contre leurs créateurs… en créant à leur tour une nouvelle forme de vie par des moyens douteux.  

 

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Revenons sur d’autres aspects de la mythologie des Ingénieurs filmés par Ridley Scott. A nouveau, les mythes du monde entier sont mis à contribution. Les Ingénieurs ont suffisamment de connaissance et de maîtrise technologique pour décider de détruire leurs créations. Ils sont comme Shiva, le Dieu hindou, «Danseur Cosmique» qui crée les mondes sous ses pieds, mais qui les détruit aussi… par son feu sacré (revoilà donc le mythe de Prométhée, sous une autre forme). Shiva est la représentation de la Vie et de la Mort indissociables d’un cycle infini. La raison pour laquelle les Ingénieurs veulent détruire l’espèce humaine n’est jamais explicitée, Scott évitant les explications lourdaudes à la INDEPENDANCE DAY pour se concentrer sur le mystère de ces êtres.

Notons au passage que lorsque les explorateurs pénètrent dans la salle du Visage, de l’eau et des vers surgissent sous leurs pas. Ils imitent ainsi la Danse de Shiva et créent à leur insu une vie primitive. Ce qui leur sera fatal… cette vie primitive évolue pour devenir un «Ver», une créature serpentine qui tue atrocement l’un des explorateurs. C’est la réapparition du thème du Paradis Perdu qu’illustrait Scott dans nombre de ses films (BLADE RUNNER, 1492 CHRISTOPHE COLOMB, LEGEND).

Les Ingénieurs ajoutent aussi à leurs étranges talents celui d’être à la fois astronautes et musiciens : pour activer leur vaisseau, et cartographier leur prochaine destination dans l’espace, ils se servent d’une sorte de flûte biomécanique. Ils sont donc des scientifiques, des techniciens et des artistes. L’usage de la flûte renvoie là encore à de nombreux mythes de nos premières civilisations : elle personnifie la vie pastorale (comme dans le mythe du Dieu Pan ; les Ingénieurs étant ici les pasteurs célestes d’un bétail très particulier…), elle est aussi la «voix des Anges» symbole d’élévation céleste. Chez les derviches tourneurs, la flûte symbolise l’âme séparée de la Source divine et cherche à y retourner ; dans le film, ce dernier point est représenté par la problématique d’Elizabeth, scientifique et croyante qui est certaine d’entrer en contact avec Dieu en revenant à la source de nos origines.

Dans cet inventaire des mythologies notables dans PROMETHEUS, on citera enfin rapidement les fresques murales renvoyant à nos lointaines civilisations ; la réapparition du siège-télescope, créé par H.R. Giger dans ALIEN, inspiré de la Barque des Morts représentée dans les textes égyptiens sur l’au-delà ; et les lits-sarcophages, présents aussi bien dans le vaisseau spatial Prometheus que chez les Ingénieurs, nous renvoyant là encore aux antiques civilisations et le culte des morts.

 

Enfin, dans ce vaste tour d’horizon mythologique, nous trouvons un leitmotiv visuel très particulier : la tête. L’image la plus marquante du film est la tête géante humanoïde que les explorateurs découvrent dans les tréfonds de la planète. Ce sphinx gigantesque semble tout droit sorti des pages des AVENTURES D’ARTHUR GORDON PYM d’Edgar Allan Poe, qui se concluait sur l’apparition aux confins du monde d’une figure similaire. Image mythique d’une civilisation pré-humaine disparue, qui inspira en passant à Jules Verne l’écriture du SPHINX DES GLACES, et à H.P. Lovecraft LES MONTAGNES HALLUCINEES… Le texte de ce dernier abordait d’ailleurs des thèmes similaires à ceux développés dans PROMETHEUS. Il n’est pas étonnant, alors, de voir le film se conclure d’ailleurs par des scènes horrifiques typiques de l’écrivain de Providence.

C’est au moment même de cette découverte qu’Elizabeth Shaw et ses collègues trouvent la tête d’un Ingénieur mort dans son scaphandre de «Space Jockey», et décident de l’étudier. La curiosité scientifique étant ce qu’elle est, cela nous vaudra une scène d’autopsie-expérimentation peu ragoutante… derrière l’horreur, on retrouve pourtant une autre référence mythologique : le crâne de Zeus donnant naissance, dans la douleur, à sa fille Athéna, déesse de la Sagesse.

Et enfin, une autre tête, celle de David décapité, accompagnera Elizabeth dans son ultime voyage, pour la conseiller et l’assister, représentant ainsi son intellect «détaché» des passions humaines. PROMETHEUS devient en fin de compte un voyage dans la tête, siège de l’âme, de l’intellect et de l’inconscient.  

 

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«C’était un autre monde, et les hommes étaient – non, ils n’étaient pas inhumains. Eh bien, voyez-vous, c’était ça le pire – se douter qu’ils n’étaient pas inhumains. (…) mais ce qui vous faisait frémir, c’était précisément l’idée de leur humanité – semblable à la vôtre – la pensée de votre lointaine parenté avec ce tumulte effréné et passionné….» - Joseph Conrad, AU CŒUR DES TENEBRES   

 

L’approche mythologique de PROMETHEUS permet aussi d’aborder un autre thème familier au cinéma de Ridley Scott. La démarche prométhéenne des personnages du film, on l’a déjà souligné, renvoie à une confrontation entre des formes de vie parentes, mais rivales. Ceci, jusqu’à la mort.

Si le film suit essentiellement le parcours d’Elizabeth Shaw, il s’intéresse aussi au cas de deux personnages bien ambigus, Meredith Vickers (Charlize Theron en exécutive glaciale) et l’androïde David (excellent Fassbender). Dans le groupe d’explorateurs du Prometheus, ces deux-là, opposés exact sur l’échelle sociale, se renvoient un même reflet. Vickers est au-dessus de tous, vivant dans un appartement privé au luxe indécent, et en dehors de son commandement, reste très détachée du reste du groupe. Et David, le robot (autrement dit l’esclave), est un majordome spatial programmé pour servir les humains. Tous deux, blonds, froids, mécaniques, se ressemblent comme frère et sœur. D’ailleurs, ils partagent un lien filial avec Weyland, leur père commun à plus d’un titre. Et de plus, ils suivent tous les deux un plan secret aux autres personnages (une autre idée récurrente dans les films de Scott : voyez Ash dans ALIEN, Ed Hoffman dans BODY OF LIES, Godfrey dans ROBIN DES BOIS…), David surpassant même sa «sœur» en tenant à leur insu sa propre mission secrète.

L’androïde, conscient d’être vu comme un outil sans âme par les autres membres d’équipage, cache bien son jeu. Capable de réactions émotionnelles (voir sa réaction blessée, subtile, quand son «père» le rabaisse publiquement durant le briefing), David demeure une énigme ambulante. Sa curiosité insatiable lui procure un avantage : durant le long voyage, il a appris toutes les langues anciennes terrestres ; détenteur de ce langage occulte, il peut traduire la langue des Ingénieurs, et prend des risques insensés durant l’expédition. L’occasion pour lui de prendre une revanche sur ses soi-disant supérieurs… Il pousse sans remords sa curiosité scientifique programmée à son paroxysme, contaminant volontairement Charlie avec la substance trouvée dans le site mystérieux, et déclenchant une série d’évènements horrifiques dont il semble n’avoir ni conscience ni remords. A moins que, pour lui, cette action soit le résultat de sentiments ambivalents, non programmés par son concepteur : désir de se venger des humains qui le rabaissent, logique scientifique exagérée ou jalousie naissante vis-à-vis du compagnon d’Elizabeth ? Sans doute tout cela à la fois…

Quelle que soit sa motivation réelle, David reproduit la révolte prométhéenne à sa façon. Il l’exprime sans ambages à Elizabeth, choquée : «nous voulons tous la mort de nos parents», point de vue discutable et contestable mais qui découle à ses yeux d’une logique absolue. Nous avons là encore un thème récurrent chez Ridley Scott ; le parricide, réel, souhaité ou figuré, présent par exemple dans ALIEN (la créature, appelée à un moment «fils de Kane», tue à la naissance son hôte «parent» ), BLADE RUNNER (Batty tuant son créateur Tyrell), GLADIATOR (pratiquement la même scène avec Commode étouffant son père Marc Aurèle), ou HANNIBAL (Mason Verger complotant la mort d’Hannibal Lecter, qui lui a donné son visage monstrueux et donc pris le rôle d’un père punitif).

Dans PROMETHEUS, une grande confrontation filiale ne saurait que mal tourner, quand les humains et l’androïde rencontrent enfin le dernier Ingénieur, leur lointain parent. Celui-ci est un Dieu furieux, qui n’a rien à dire à l’Humanité et le fait comprendre par la violence… Le créateur devient destructeur.

Au bout du compte, Elizabeth Shaw, ses illusions perdues sur la bonté divine, ira demander des comptes aux Ingénieurs, partant vers un destin incertain. Le dernier Ingénieur aura quant à lui fait la connaissance du rejeton monstrueux d’Elizabeth, fruit de la petite «expérience» menée en secret par David … et donnera naissance au prototype d’une créature familière. La boucle est finalement bouclée dans cette lointaine parenté.  

 

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En m’intéressant à l’aspect mythologique de PROMETHEUS, je me suis volontairement éloigné des qualités cinématographiques du film… Juste quelques mots à ce sujet, pour conclure : comme à son habitude, Ridley Scott fait preuve d’une maîtrise technique et visuelle impressionnante. Et l’utilisation de la stéréoscopie (ou, pour faire simple, la «3D») est remarquablement gérée, surclassant la référence AVATAR. Certaines séquences sont franchement bluffantes, comme l’apparition de l’hologramme dans la scène du briefing. Et, en règle générale, Scott évite le surdécoupage fatiguant pour les yeux, laissant au film le temps de se développer autour de majestueux plans d’ensemble, jouant tantôt sur la profondeur de champ, les grands espaces, et tantôt sur des effets de cadres à l’intérieur du cadre, créant ainsi l’ambiance claustrophobique appropriée pour les scènes choc.

Impossible par ailleurs de ne pas citer, pour l’anecdote finale, un film qui hante la mémoire du cinéaste depuis longtemps déjà : l’immense LAWRENCE D’ARABIE, la fresque épique de David Lean. L’androïde David est programmé pour apprécier ce chef-d’œuvre qu’il joue durant tout le voyage, mémorisant ses répliques («à grandes causes, petites causes», «le truc, William Potter, c’est de ne pas penser que cela fait mal»…) et reproduisant même la gestuelle, la coiffure et la voix de Peter O’Toole ! Scott n’en était pas à son coup d’essai, citant déjà LAWRENCE dans KINGDOM OF HEAVEN (la rencontre dans le désert entre Orlando Bloom et Alexander Siddig s’inspirant de la scène du puits entre O’Toole et Omar Sharif) et UNE GRANDE ANNEE, où Russell Crowe imitait déjà le même O’Toole…

 

 

Ludovic Fauchier – dans le blog, personne ne vous entend crier.

Lointaine Parenté, 1ere partie – PROMETHEUS

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PROMETHEUS, de Ridley SCOTT  

Dédié aux regrettés Jean Giraud, alias Moebius, et Ray Bradbury.  

 

Certaines citations et références de ce texte proviennent du Dictionnaire des Symboles de Jean Chevallier et Alain Gheerbrant, paru chez Robert Laffont.  

 

ALERTE SPOILERS : il est fortement recommandé de ne pas lire ce qui suit pour préserver le plaisir du visionnage du film !  

 

 

Bonjour chers amis neurotypiques ! Dites 33…   

33 années déjà ont passé depuis que Ridley Scott a traumatisé les spectateurs d’ALIEN, l’un des films phares de la génération «Métal Hurlant». Croisant la science-fiction et l’horreur avec une habileté diabolique pour son second long-métrage, le cinéaste britannique avait initié un cinéma d’anticipation bien plus inquiétant que STAR WARS et RENCONTRES DU TROISIEME TYPE, sortis deux ans plus tôt. ALIEN, comme plus tard BLADE RUNNER du même Scott, initiera tout un courant du cinéma de science-fiction montrant des futurs bien sombres pour l’Humanité, et générer autant d’imitations que de suites. La saga ALIEN se déclinera en tout en quatre longs-métrages d’intérêt et de style variable selon les auteurs (James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet), avant de sombrer corps et bien dans deux films (plutôt deux catastrophes) l’opposant aux Predators. Entretemps, Scott s’était apparemment détourné de la SF durant trois décennies, même si l’envie d’y revenir le titillait ; d’une mémorable publicité pour Apple Mac en 1984 – coucou George Orwell – à une adaptation avortée de JE SUIS UNE LEGENDE avec Arnold Schwarzenegger, en passant par LA GUERRE ETERNELLE et LE MEILLEUR DES MONDES. L’annonce de la réalisation de PROMETHEUS par le cinéaste de GLADIATOR a donc fait l’effet d’une petite bombe chez les amoureux de la science-fiction. Et causé bien des spéculations, lorsqu’on a appris que l’action du film se situait dans le même univers qu’ALIEN, bien avant les évènements décrits dans celui-ci. Scott a dû mettre les choses au point sans trop en dévoiler : PROMETHEUS n’est pas une suite, ni même exactement une «préquelle» à ALIEN.

En fait, une idée trottait dans la tête du cinéaste depuis longtemps. Aucun des films de la série ne répondait à une question qui restait en suspens depuis trois décennies. Rappelez-vous…  

 

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Le «Space Jockey», colosse fossilisé dans son étrange berceau-télescope, demeure la grande énigme du film. Un présage sinistre pour les explorateurs : son thorax perforé, les côtes brisées de l’intérieur, macabre référence à l’histoire de la Genèse et la naissance d’Eve dans le Paradis perdu…

L’origine de cette créature obnubilait le cinéaste, qui choisit donc, avec PROMETHEUS, de laisser de côté tous les clichés hérités des suites de la saga : Ripley n’est plus là, ni les Space Marines «ramboïdes», affrontant les Aliens et les répugnants Face-Huggers. Pour Ridley Scott, tout a déjà été raconté de ce côté-là ; et l’Alien, exposé et pressuré dans les comics, les jeux vidéo, les publicités Pepsi, mis en vitrine à Planet Hollywood et même présent dans les parcs d’attractions pour enfants, a perdu sa capacité à effrayer et inquiéter…

Scott a donc décidé de développer une nouvelle mythologie autour du «Space Jockey». Celui-ci appartient à une autre espèce (baptisée dans le film «Ingénieurs») qui, depuis la nuit des temps, parcourt les planètes pour créer de nouvelles formes de vie. Les Aliens ne sont qu’une de leurs créations, une arme vivante. Ce qui n’est vraiment pas fait pour rassurer quant aux intentions de leurs concepteurs.

En éliminant au maximum les références à ALIEN (tout en gardant quelques «Œufs de Pâques» pour les connaisseurs et les nostalgiques), Scott, dont le style et l’approche thématique ont forcément évolué en 33 ans, renouvelle intelligemment un genre trop souvent phagocyté par les clichés permanents. Film intellectuel sous ses allures de blockbuster, PROMETHEUS délivre au spectateur attentif quelques secrets des plus intrigants, quitte à fâcher certains fans s’attendant à un «actioner» à la ALIENS LE RETOUR transpirant la testostérone.  

 

 

 

Lointaine Parenté, 1ere partie - PROMETHEUS dans Fiche et critique du film Prometheus-18«Mais voilà qu’en travers de notre route se dressa un visage humain, de proportions beaucoup plus vastes que celles d’aucun habitant de la terre. Et la couleur de la peau de ce visage était de la blancheur parfaite de la neige…»

- Edgar Allan Poe, LES AVENTURES D’ARTHUR GORDON PYM  

 

Un étrange lien de parenté relie en fait PROMETHEUS à ALIEN… Comme si les thèmes abordés dans le film correspondaient à la propre relation qu’entretiennent les deux films de Scott. ALIEN fit forte impression en son temps, sa très classique histoire de monstre offrait une relecture thématique liée aux travaux de Sigmund Freud, sur l’inconscient, la sexualité, la pulsion de mort, etc. Or, si ALIEN est un film qui accepte une lecture «freudienne», PROMETHEUS s’en écarte pour prendre d’emblée une thématique rivale, celle liée aux travaux de Carl Gustav Jung. Film «jungien» par excellence, PROMETHEUS illustre à sa façon nombre d’idées développées par l’ancien disciple devenu rival en psychanalyse de Freud. Jung développa sa fameuse théorie des archétypes issus de l’Inconscient collectif, liés aux mythes essentiels de l’histoire humaine, et traita des phénomènes OVNIS selon la même approche, dans son livre UN MYTHE MODERNE. PROMETHEUS aborde toute une série de thèmes mythologiques qui, d’une certaine façon, correspondent à la vision de Jung. Et ce n’est certainement pas le fait du hasard si l’on y retrouve le talentueux Michael Fassbender, le comédien venant récemment d’incarner le docteur Jung, s’opposant à Freud dans l’intéressant A DANGEROUS METHOD de David Cronenberg…  

 

Le ton est donné dès la première séquence : le survol majestueux de la surface d’une planète sauvage, littéralement immaculée, dont on découvre peu à peu qu’il s’agit du point de vue d’un gigantesque vaisseau spatial, véritable «Roue Céleste». Cette planète vierge, c’est la Terre, des millions d’années avant notre ère. En quelques images d’une beauté saisissante, Scott crée une ambiance unique pour une séquence sortie d’un autre monde. Un Ingénieur, humanoïde semblant tout droit sorti d’un dessin de Moebius ou Druillet, se livre volontairement à une communion sacrificielle aboutissant à la naissance des premières cellules, de la Vie. Séquence étonnante, dont les plans aériens semblent s’inspirer à la fois de 2001 : L’ODYSSEE DE L’ESPACE (le survol du monde «extradimensionnel» durant l’ultime voyage de l’astronaute) de Stanley Kubrick, et des premières images «célestes» annonçant l’arrivée de Hitler dans LE TRIOMPHE DE LA VOLONTE, le tristement célèbre film de propagande de Leni Riefenstahl.

Une approche volontairement mythologique, annonçant ici le sacrifice volontaire d’un Dieu ambivalent, pour engendrer la Vie sur une Terre déserte. Ce qui constitue un thème omniprésent dans les grands mythes du monde entier. La référence au film de Riefenstahl (qui avait déjà inspiré à Scott la scène du triomphe de Commode dans GLADIATOR) donne à ce visiteur céleste une stature inquiétante : l’extra-terrestre de PROMETHEUS, que sa maîtrise d’une science obscure ne peut que nous faire paraître comme «supérieur», se sacrifie volontairement pour engendrer une espèce faite à son image. Chez ces Ingénieurs, la science, le mythe et le savoir occulte se rejoignent pour un objectif dont la finalité nous échappe. A chacun d’y apporter sa propre interprétation.  

 

Prometheus-17 dans Fiche et critique du film

Le film va peu à peu développer son approche mythologique à chaque séquence. La découverte faite par le couple d’archéologues dans les cavernes de l’île de Skye («l’île des Cieux» ?) va aller dans ce sens. Elizabeth Shaw (magnifique Noomi Rapace, à fleur de peau) et Charlie Holloway (Logan Marshall-Green) découvrent dans plusieurs sites archéologiques les mêmes peintures, représentant la même carte céleste. Les scénaristes s’inspirent en cela des travaux de Jung sur l’Inconscient collectif.

Certes, on ne trouvera certainement jamais une quelconque preuve concrète que des civilisations anciennes ont reçu la visite d’extra-terrestres, au savoir tellement développé qu’ils auraient été perçus comme des Dieux. Mais il est toujours étonnant de constater que, dans les plus anciennes civilisations humaines (babylonienne, égyptienne, aztèque, inca, etc.), séparées par les continents et apparues à des âges différents, les mêmes fondations mythiques réapparaissent : l’arrivée sur Terre des Dieux fondateurs desdites civilisations, leurs enseignements, le développement de l’astronomie, etc. Très sommairement, je résume ici une idée développée par Jung dans ses écrits. Le développement des mêmes mythes dans différentes civilisations qui n’ont pu entrer en contact les unes avec les autres, est une illustration typique de ce que Jung nomme les synchronismes de l’Inconscient collectif.

Accessoirement, l’idée rejoint le livre (très controversé et critiquable) d’Erich Von Däniken, LES CHARIOTS DES DIEUX, qui soutenait justement cette thèse selon laquelle des extra-terrestres, de passage sur notre planète, ont influencé le développement des civilisations humaines. Pour tout amateur de science-fiction, cette thèse est en tout cas familière, fournissant un sujet en or aux romanciers et scénaristes de tous horizons. PROMETHEUS poursuit une tradition finalement solidement implantée au cinéma, depuis l’apparition sur Terre du Monolithe Noir du chef-d’œuvre de Stanley Kubrick.  

 

A suivre…



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