B comme…

… Babbitt, Raymond (Dustin Hoffman), dans RAIN MAN
Dans la mémoire collective, l’autisme a le visage de «Rain Man», ce personnage qui a valu un Oscar du Meilleur Acteur à Dustin Hoffman en 1989. Pantalon et chemise (de chez K-Sport, c’est important) bien serrés, stylos bille en pochette, démarche raide, regard évitant, paroles marmonnées répétant en boucle les répliques d’Abbott & Costello, Raymond exaspère son jeune frère Charlie (Tom Cruise), golden boy arrogant qui se croit spolié de son héritage au bénéfice de ce grand frère inconnu, placé en institution
spécialisée… Au cours du voyage qu’ils vont faire ensemble, l’égoïste Charlie va changer de point de vue sur Raymond, et s’humaniser grâce à lui. Et découvrir son talent extraordinaire pour les mathématiques, doublé d’une mémoire photographique parfaite (la fameuse scène des cure-dents, qu’il peut compter sans erreur).
Les scénaristes du film se sont inspirés de Kim Peak, un autiste mathématicien, pour créer Raymond. Peak ayant également le syndrome d’Asperger, on affirme que Raymond est donc forcément aussi un Asperger. Cela reste discutable… Certes, comme bien des «Aspies», Raymond vit selon des règles de vie rigides, et n’aime pas que l’on dérange son quotidien… Cependant, ses excentricités (prendre un avion de la compagnie australienne Qantas, regarder à heure fixe son programme télévisé favori…) sont beaucoup trop amplifiées, trop «fabriquées» si l’on peut dire, pour que l’on voit en lui un Aspie.
Le film, de bonne facture, demeure même assez angélique dans sa description de l’autisme. Charlie sera changé en bien grâce à son frère, et Raymond fera de même (le petit coup de tête affectueux qu’il donne à Charlie). Tout ira somme toute pour le mieux dans le meilleur des mondes. Si seulement c’était aussi facile dans la réalité, pour les autistes et leur famille… Etonnant par ailleurs que tout le monde se soit à l’époque focalisé sur la prestation d’Hoffman, excellent comédien qui cependant crée un personnage trop «calculé» (un comble pour un génie des mathématiques…), au détriment de celle de Cruise, dont le personnage évolue subtilement.
RAIN MAN, ou une vision très hollywoodienne de l’autisme.
… Bakshi, V. Hrundi (Peter Sellers) dans LA PARTY.
Invité par erreur dans une soirée huppée donnée par un grand producteur hollywoodien, Hrundi V. Bakshi, acteur hindou terriblement gaffeur, va faire passer à ses hôtes une nuit qu’ils ne seront pas prêts d’oublier !
Si Hrundi se trouve dans cet abécédaire, c’est pour une raison particulière. Sa naïveté et ses bévues, au-delà des gags irrésistibles qu’il donne dans le chef-d’œuvre de Blake Edwards, illustrent la maladresse sociale de l’Aspie dans toute sa splendeur. Et le fait qu’il soit incarné par Peter Sellers, un acteur insaisissable dont les biographies laissent penser qu’il avait peut-être une forme particulière du syndrome (on y reviendra), renforce cette idée.
Tout Aspie adulte devrait se reconnaître dans les tentatives répétées que fait Hrundi pour se mêler aux convives ; l’ennui pour lui, c’est qu’il ne «cadre» pas avec les codes sociaux très particuliers de ce type de soirée. Et de plus, Hrundi veut tellement bien faire qu’il pêche par excès, et rate chacune de ses tentatives… Par exemple, en riant excessivement à une plaisanterie dont il n’a pas entendu le début, il s’attire le regard perplexe des autres invités : gêne pour lui, et rire pour le spectateur. Tout est question de timing dans cette soirée, et Hrundi, par ses réactions à contretemps, ruine toutes ses tentatives de s’intégrer. Ainsi, s’il commence à danser avec une jolie fille qui l’invite, la chanson s’interrompt aussitôt. Quand ça ne veut pas…
Ces tentatives régulièrement ratées de jouer le jeu social en vigueur, on les retrouve très souvent chez les personnes atteintes du syndrome d’Asperger ; à tel point que, découragées, elles finiront plutôt par éviter ce type de situations embarrassantes pour elles.
Hrundi a d’autres traits typiques de l’Aspie, traités toujours par l’humour et cette science du gag qu’Edwards trouva ici dans le cinéma de Jacques Tati. La maladresse, notamment : depuis le coup du décor explosé dans l’hilarant prologue du film (parodiant GUNGA DIN) jusqu’au gag du poulet rôti transformé en couvre-chef, en passant par la chaussure flottante, Hrundi, dans LA PARTY, représente par le rire les maladresses fréquentes que peut faire un «Aspie» avec les objets, la nourriture, etc. Tout comme sa
mauvaise appréciation des distances : c’est soit « trop près » (il se colle derrière le joueur de billard, au lieu de rester à distance prudente au moment fatidique !), soit « trop loin » (lorsqu’il s’éclipse à l’autre bout de la pièce après une nouvelle bévue…) ! Là encore, c’est un trait particulier de l’Aspie. Tout comme l’est sa proverbiale naïveté qui lui fait prendre au pied de la lettre des expressions qu’il ne comprend pas («Vous ne travaillerez plus jamais dans un film !! – Est-ce que cela inclut aussi les téléfilms, monsieur ?»).
Mais heureusement, LA PARTY n’est pas qu’une moquerie aux dépens de son personnage principal ; le film envoie un discours positif sur l’anticonformisme, parfaitement en phase avec l’année de sortie du film, 1968. A ce parterre d’invités éteints par les conventions de leur milieu, Hrundi amène finalement son honnêteté foncière, et le chaos final prendra des airs de douce revanche. L’authenticité reprend le dessus sur les codes normatifs en vigueur ; Hrundi peut redevenir lui-même au lieu de se forcer à suivre le troupeau des invités. Il y parvient, accompagné de quelques complices : Michelle la jolie chanteuse française, le majordome ivrogne, le gamin désobéissant, les hippies, l’éléphanteau… bref, tous ceux qui ne trichent pas dans ce monde de faux semblants !
Cf. Peter Sellers, Jacques Tati ; Chauncey Gardner

… Barish, Joel (Jim Carrey) (ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND)
Joel est déprimé en ce jour de la Saint-Valentin. Sans raison particulière, il décide de ne pas aller au travail, et d’aller traîner sur la plage de Montauk… Durant son voyage, il note quelques pensées qui lui viennent à l’esprit. «J’aimerais tant faire une rencontre. Plus facile à dire qu’à faire. Vu que je ne peux pas regarder une inconnue sans baisser aussitôt les yeux.»
Voilà posé en trois phrases le problème quotidien de tout Aspie : le fameux contact visuel, cette chose toute simple dans les relations humaines, et qui pose tant de difficultés aux personnes atteintes du syndrome…
Il rencontre Clementine Kruchinsky (Kate Winslet) ; elle est fantasque, bavarde, joyeuse, râleuse, imaginative… tout le contraire de Joel, sérieux, peu causant, en permanence anxieux. Commence une histoire d’amour qui va prendre, grâce au scénario de Charlie Kaufman et à la réalisation de Michel Gondry, un tour totalement inattendu. La romance va tourner à la rupture, et basculer dans la science-fiction surréaliste à la Philip K. Dick, par l’intermédiaire d’une machine à effacer les souvenirs pénibles de leur liaison ratée.
Certes, ETERNAL SUNSHINE… n’est pas un film sur le syndrome d’Asperger ; mais il parle précisément à beaucoup d’Aspies qui se reconnaîtront dans le personnage joué par Carrey. L’acteur (qui, dans la vraie vie, a été diagnostiqué souffrant d’hyperactivité) réussit là un tour de force : il laisse tomber le masque de son personnage habituel de «cartoon» humain, et prolonge l’évolution amorcée par ses personnages du TRUMAN SHOW et MAN ON THE MOON. En renonçant à ses tics de jeu habituels, il redevient authentique, faisant preuve dans le film d’une sensibilité de jeu qu’on ne lui connaissait pas en dehors des deux titres cités.
ETERNAL SUNSHINE… aborde aussi des thèmes qui ne peuvent qu’être mis en relation avec le syndrome. Notamment celui de la Mémoire ; le récit brouille peu à peu les frontières entre ce que nous percevons comme la réalité, le Présent, et les souvenirs du personnage, supposés être le Passé. En se faisant effacer les souvenirs de son histoire ratée avec Clementine, Joel croyait se libérer du poids de ceux-ci. Mais seulement voilà, la mémoire d’un Aspie pouvant être un véritable tyran, celle de Joel refuse l’effacement programmé des bons moments, comme des mauvais, passés avec Clementine, lorsque ceux-ci risquent d’être perdus à jamais. Il s’enfuit peu à peu dans son passé, ses souvenirs enfouis, jusqu’à la petite enfance, entraînant avec lui le souvenir de Clementine.
Et même apparemment éliminé, cet amour indestructible, aliénant, ramènera les deux amants «effacés» à leur point de départ, la plage de Montauk. Tout est une boucle, un éternel recommencement, dans ce film immensément poétique, fou et triste.
Il serait bon aussi de se demander si les deux maîtres d’œuvre du film ne seraient pas eux-mêmes un peu «Aspies»… Les protagonistes de Charlie Kaufman sont en effet socialement défaillants, obsessionnels, anxieux (revoir DANS LA PEAU DE JOHN MALKOVICH, ADAPTATION. …). Déjà, le scénario d’HUMAN NATURE, le premier film réalisé par Michel Gondry, montrait un scientifique typiquement «Aspie» joué par Tim Robbins. Le cinéaste français, également bricoleur, musicien, et dessinateur entre autres talents, a montré dans ses films ultérieurs quelques personnalités border line attachantes : Gael Garcia Bernal dans LA SCIENCE DES RÊVES, Jack Black et Mos Def dans SOYEZ SYMPAS REMBOBINEZ, et Seth Rogen et Jay Chou dans le film de super-héros GREEN HORNET semblent tous être tombés d’une autre planète…
Cf. Philip K. Dick ; Andy Kaufman

… Bartok, Bela (1881-1945)
Premier par l’ordre alphabétique d’une grande série de compositeurs dans cet abécédaire, le nom de Bela Bartok apparaît dans des listes d’hypothétiques personnalités atteintes du syndrome d’Asperger. Les éventuels indices du syndrome se laissent avant tout deviner dans son parcours et ses travaux…
Comme tant de ses illustres collègues, le jeune Bartok s’est révélé être un enfant doué pour la musique dès son plus jeune âge ; sa mère Paula, institutrice et pianiste, fut sa première enseignante musicale.
Elève de l’Académie royale de musique de Budapest, il baigne en plein dans l’atmosphère du courant national qui s’empare de la Hongrie (alors toujours dominée par l’Empire austro-hongrois). Dans ce contexte, un évènement déterminant : la découverte des chants et musiques traditionnelles de son pays, qu’il va recueillir avec son ami Zoltan Kodaly. Un autre drôle de coucou, ce Kodaly, inspirateur d’une méthode d’enseignement pédagogique musical bien connue des spectateurs de RENCONTRES DU TROISIEME TYPE, d’un certain Steven Spielberg lui-même Aspie probable, fils d’une pianiste et descendant d’immigrants d’Europe Centrale. Synchronismes, synchronismes !…
Mais revenons à Bartok. Ses recherches vont être déterminantes pour sa carrière et ses futures œuvres. Avec le concours de Kodaly, Bartok mettra en place une véritable méthode d’étude scientifique de ces musiques : recherches sur le folklore musical (ce que l’on nommera «diffusionnisme»), archivage, transcriptions et classements des musiques, chants, etc. Il ne s’arrêtera pour ainsi dire jamais ces études et archivages poussés, jusqu’à la fin de sa vie. Voilà une obsession et un goût du classement rigoureux qui traduit quelque chose de proche du syndrome d’Asperger… et qui se traduit aussi dans ses compositions personnelles, d’une rigueur mathématique implacable. L’alliage de la rigueur scientifique et de la création musicale fit de Bartok un véritable «ethnomusicien».
Si ces recherches furent lancées dans le cadre du courant nationaliste, Bartok se détacha cependant des arrière-pensées idéologiques et politiques de ce mouvement. La musique et sa mémoire, son histoire et sa diffusion primaient sur tout le reste. Ce mépris grandissant pour l’idéologie nationaliste ne plaira pas en Hongrie.
D’une grande exigence et intransigeance morale, Bartok refusait absolument toute assimilation politique au fascisme, au nazisme ; opposé au régime fasciste hongrois de Horthy, il dut finalement fuir son pays pour les USA. Son travail n’y fut guère apprécié, Bartok n’ayant eu que quelques rares défenseurs comme le chef d’orchestre Sergei Koussevitzky et le violoniste Yehudi Menuhin. La reconnaissance fut tardive et posthume.
Le Cinéma a participé à sa façon à la popularisation du travail de Bela Bartok. Les compositeurs de musiques de film, formés à l’écoute de ses compositions, ne l’ont pas oublié – notamment Miklos Rozsa, son compatriote, dont les musiques écrites pour les grands films noirs (DOUBLE INDEMNITY / ASSURANCE SUR LA MORT, LOST WEEKEND / LE POISON, ASPHALT JUNGLE / QUAND LA VILLE DORT, et tant d’autres) adoptent souvent une tonalité «Bartok» indéniable ; plus tard, un autre géant de la musique de film, Jerry Goldsmith, perpétuera l’héritage de Bartok (notamment à travers FREUD, LA PLANETE DES SINGES, ALIEN). Et John Williams, dans le morceau «Auschwitz-Birkenau» de LA LISTE DE SCHINDLER, s’inspirera lui aussi du compositeur hongrois.
N’oublions pas enfin l’emploi par Stanley Kubrick de sa Musique pour Cordes, percussion et Mouvement Céleste numéro 3 comme fond sonore obsessionnel de plusieurs scènes de SHINING…
Cf. Stanley Kubrick, Steven Spielberg

… Beethoven, Ludwig van (1770-1827) :
D’un compositeur à un autre… le «divin Ludwig», héros du protagoniste d’ORANGE MECANIQUE, était-il un Aspie ?… Son nom est parfois apparu au gré de publications, plus en tant qu’hypothèse que comme cas avéré. Etablir une biographie complète de Beethoven étant le travail d’une vie, on ne s’y risquera pas ici… mais tout au plus, on peut relever les indices les plus intéressants dans le cas de «l’hypothèse Asperger».
Une enfance difficile, marquée par la mort de quatre enfants dans la famille, l’éducation brutale d’un père alcoolique, musicien médiocre qui voulait en faire le nouveau Mozart, les dépressions de la mère… Le talent musical du jeune Beethoven n’apparaît vraiment que lorsqu’il n’est pas «éduqué» par son père. On notera l’amitié qu’il conservera toute sa vie pour le médecin Wegeler ; l’amitié exclusive étant souvent signalée dans les portraits d’Aspies, c’est un début de piste…
Lorsqu’il a 17 ans, son mécène, le comte Ferdinand von Waldstein, lui fait rencontrer brièvement Mozart à Vienne. Ce dernier est impressionné par le talent du jeune homme. Waldstein lui présentera ensuite celui qui sera son mentor, Joseph Haydn. Mais leur relation est difficile, malgré l’estime de Beethoven pour son professeur ; l’indiscipline de Beethoven, la méfiance respective, la possible jalousie de Haydn (selon le point de vue de Beethoven) ne leur profite guère… On sait que les relations sociales normales sont perturbées pour les jeunes Aspies, et que cela peut, dans des cas très graves, mener à la paranoïa… Difficile pourtant de se faire une opinion certaine dans le cas de Beethoven. Continuons.
Beethoven ressent les premiers effets de sa surdité naissante, qui le frappera à 28 ans, pour les 28 années suivantes de sa vie… Son infirmité serait fatale à sa brillante carrière… Il se retire de la vie
publique, ce que la société de son époque aura bien du mal à comprendre ; n’étant pas de plus d’un caractère facile, Beethoven se fera souvent accuser de misanthropie. Un malentendu dans tous les sens du terme…
Son handicap causera une grave crise dépressive pendant laquelle il rédigera son Testament d’Heiligenstadt : « Ô vous, hommes qui pensez que je suis un être haineux, obstiné, misanthrope, ou qui me faites passer pour tel, comme vous êtes injustes ! Vous ignorez la raison secrète de ce qui vous paraît ainsi. […] Songez que depuis six ans je suis frappé d’un mal terrible, que des médecins incompétents ont aggravé. D’année en année, déçu par l’espoir d’une amélioration, […] j’ai dû m’isoler de bonne heure, vivre en solitaire, loin du monde… »
Tiens, voilà des propos qui sonnent familièrement pour un Aspie… sans constituer pour autant une preuve directe.
Beethoven, malgré sa surdité, malgré la dépression (qui le frappera de nouveau vers la fin de sa vie, le rendant incapable de créer entre 1812 et 1817), continuera à composer de magnifiques symphonies et tant d’autres oeuvres musicales. Férocement indépendant, défenseur d’idées démocratiques, Beethoven se montrera un critique acharné du règne napoléonien. Témoin cet incident à l’automne 1806, où il refuse obstinément de complaire à son mécène, le prince Lichnowsky, qui veut qu’il joue du piano pour des officiers français de Napoléon. Il s’ensuit entre Beethoven et Lichnowsky une sévère querelle, et un billet cinglant du compositeur envoyant son protecteur aller se faire voir…
Il y aura aussi les déceptions amoureuses, fréquentes et nombreuses pour Beethoven, qui aimait la compagnie des belles dames d’Europe, mais ne connut que des échecs : avec Joséphine von Brunsvik, Thérèse Malfatti, Giulietta Giuciardi, Antonia Brentano, Maria Von Erdödy, Amalie Sebald… et à qui donc était destinée «La Lettre à l’Immortelle Bien-aimée» ?
On citera rapidement les années de tristesse de la fin de sa vie, la pauvreté, la désaffection du public viennois, l’hostilité politique de Metternich, la mort de son frère Kaspar-Karl, les procès contre sa belle-sœur (tutelle de son neveu Karl), la maladie (Beethoven décèdera probablement victime du saturnisme), et une tentative de suicide…
Résumons : un talent immense dans son domaine (la musique devenue son moyen de communication au monde extérieur), des difficultés évidentes à se rendre sociable, une exigence morale en acier trempé, un sens de l’amitié exclusif, une vie amoureuse malheureuse, une hypersensibilité qui se traduit par sa fameuse surdité, des crises dépressives terribles… Cela semble correspondre au «profil Asperger», même si le doute reste de mise, faute d’éléments vraiment probants.
Inutile d’épiloguer sur les adaptations de la vie de Beethoven au cinéma, ayant donné lieu à plusieurs biographies plus ou moins fidèles depuis les années 1930 ; on citera pour mémoire celle où Beethoven est incarné par Gary Oldman dans IMMORTAL BELOVED / LUDWIG VAN B. (1994). Quant à l’emploi de sa musique, utilisée dans des centaines de films, on reverra et on écoutera évidemment ORANGE MECANIQUE magistralement adapté par Stanley Kubrick !
cf. Stanley Kubrick, Wolfgang Amadeus Mozart

… Bell, Alexander Graham (1847-1922)
Le hasard dans ce blog faisant bien les choses, la surdité de Beethoven permet une transition toute trouvée. Alexander Graham Bell, le scientifique, ingénieur et inventeur écossais, lutta par la science toute sa vie contre ce handicap ayant frappé sa mère, sa sœur et son épouse…
Bell fut sensibilisé dès sa jeunesse à l’importance de la communication : son père, son oncle et son grand-père ayant été d’éminents professeurs de diction et d’élocution. Ses travaux l’amèneront à créer un ingénieux appareil de communication à distance, un objet nommé téléphone (maison) en 1876… Alexander Graham Bell fut un de ces inventeurs extraordinaires, dont les notes biographiques à son sujet laissent supposer que ce précurseur réel du Professeur Tournesol (lui-même un peu dur d’oreille…) a eu le syndrome d’Asperger.
Bell était un enfant paisible, très timide et curieux de tout ce qui l’entoure : encouragé par sa famille et son entourage, il se passionne pour la botanique, l’art, la poésie et la musique. Enfant, il crée ses premières expériences scientifiques, et, pour venir en aide à un ami voisin, invente à 12 ans une machine à décortiquer les grains de blé. Il apprend le piano tout seul, sans professeur ni manuel. La surdité qui frappe sa mère l’affecte profondément, mais il ne se laisse pas abattre et crée, pour elle, un système de langage manuel (comparer avec le futur système de langage pour sourds-muets créé par Zoltan Kodaly, cité plus haut…). Ces conversations l’amèneront à étudier et expérimenter dans le domaine de l’acoustique. Les enseignements de son père sur l’identification des symboles phonétiques (le «System of Visible Speech») seront tout aussi fondamentaux. Accompagnant celui-ci dans des démonstrations publiques, Bell peut ainsi déchiffrer et lire des symboles latin, gaélique et sanskrit sans avoir appris auparavant leur prononciation.
Contrastant avec ces réussites, le jeune Bell est un élève médiocre à la Royal High School qu’il quitte dès ses 15 ans : souvent absent des cours, il manque d’intérêt pour les matières non scientifiques. A 16 ans, il enseigne déjà l’élocution et la musique tout en étant lui-même étudiant en grec et latin… En parallèle, il fabrique avec son frère la tête d’un automate capable de prononcer un mot, «Mama».
Véritable bourreau de travail, s’investissant au fil des ans dans ses recherches sur la transmission du son par l’électricité et son enseignement pour les jeunes sourds-muets (il aura notamment pour élève la future écrivaine Helen Keller – celle-là même qui inspira la pièce et le film THE MIRACLE WORKER / MIRACLE EN ALABAMA – et sa future femme, Mabel Hubbard, qui fut sa dernière élève), Bell mettra souvent sa santé en péril. Il devra finalement abandonner son travail d’enseignant pour les sourds-muets, pour le bien de sa santé, pour se consacrer à ses seules recherches.
Dans ses expériences sur l’acoustique, Bell créera un piano électrique, puis le télégraphe harmonique, étapes décisives qui amèneront à la fameuse journée du 10 mars 1876, où a lieu le premier appel téléphonique de l’Histoire : «Mr Watson (son assistant) – venez ici – je veux vous voir».
Le téléphone révolutionna l’histoire des communications humaines ; ironie du sort, Bell le considéra comme une intrusion de la vie privée, refusant d’en installer un dans son laboratoire. Prémonition lointaine de l’invasion des médias modernes dans la vie ordinaire, bien avant Internet et Facebook ?
Membre fondateur de la National Geographic Society, Bell voua toute sa vie à la science, dans différents domaines. Un esprit insatiable, lecteur vorace de l’Encyclopedia Britannica perpétuellement à la recherche de nouveaux sujets de recherche et d’inventions. Bell déposa d’innombrables brevets et fit des recherches variées : on lui doit l’invention du détecteur de métaux, de l’hydroptère, des travaux exploratoires en télécommunications optiques, le photophone, une variété de phonographe, des véhicules aériens, l’audiomètre, les cellules de sélénium et j’en passe…
Nuançons tout de même l’admiration dans le propos, et rappelons que Bell fut aussi la cible de critiques : ses méthodes d’enseignement aux sourds-muets, jugées brutales ; ainsi que la controverse sur la vraie paternité de l’invention – une course au brevet gagnée contre Elisha Gray ; tout récemment, la réhabilitation des travaux antérieurs de l’italien Antonio Meucci, dont il se serait inspiré pour son téléphone, vient nous rappeler que les inventeurs du 19ème siècle ne se faisaient pas de cadeaux entre eux. Voir ainsi la rivalité entre Edison et Tesla…
Plus grave, la question de l’éthique scientifique nous rappelle que Bell appartenait à une époque où l’on croyait à la Science sans remise en questions : décidé à en finir totalement avec le handicap de la surdité, Bell fut un ardent défenseur de l’eugénisme, prônant la stérilisation de personnes handicapées ; pratiques appliquées de son vivant, au nom de la science toute-puissante, et dont on sait vers quoi elle aboutiraient plus de dix ans après sa mort, en Allemagne…
Concluons sur une note plus légère en rappelant, que, du côté du Cinéma, la vie de Bell fit l’objet d’un vieux classique de l’Âge d’Or de Hollywood : THE STORY OF ALEXANDER GRAHAM BELL (ET LA PAROLE FUT…, 1939) où son personnage est joué par Don Ameche.
Cf. Thomas Edison, Nikola Tesla ; Tryphon Tournesol
… Brown, Emmett « Doc » (RETOUR VERS LE FUTUR)
Nom de Zeus (ou, en VO ; «Great Scott !») ! Nous voilà passés d’un inventeur réel à un autre totalement fictif… et passablement allumé : Doc Brown (Christopher Lloyd), le savant «geek» par excellence, figure emblématique de la trilogie RETOUR VERS LE FUTUR de Robert Zemeckis. L’incroyable invention de Doc Brown entraînera l’ado Marty McFly (Michael J. Fox) dans des aventures inoubliables, un voyage à travers le Temps, sur 130 ans d’histoire de sa famille et de la bonne ville de Hill Valley.
Naturellement excentrique et passablement «cartoonesque», le personnage de Doc est vite devenu le nouvel archétype du savant fou. Son interprète, Christopher Lloyd, décrit comme un homme discret et réservé (tiens, lui aussi ?…), s’est fait une spécialité des rôles d’hurluberlus à l’écran. Il est intéressant de voir comment Doc évolue dans la trilogie, du Géo Trouvetout hyperactif et speedé dans les deux premiers films, avant d’apparaître sous son vrai visage dans le chapitre final : ce zébulon est en réalité un grand sensible…
On ne sera pas étonné de découvrir chez Doc quelques traits familiers du syndrome, traités par la comédie :
Il vit en solitaire dans le manoir familial, étant probablement vieux garçon. Socialement mal à l’aise, Doc en est devenu quelque peu misanthrope, avouant ne rien comprendre aux femmes… avant la rencontre de l charmante institutrice Clara Clayton (Mary Steenburgen). Doc n’a pour seul ami que Marty McFly, à qui il vient en aide en permanence, gagnant le titre improvisé d’ »oncle » de circonstance.
Son seul sujet d’intérêt dans la vie : la Science ! Descendant d’une famille allemande, les Von Braun (Werner étant resté au pays), Doc vit depuis l’enfance par celle-ci, et pour celle-ci. C’en est au point qu’il baptise ses chiens des noms d’Einstein et Copernic, et de garder chez lui les photos encadrées de ses héros : à part Einstein (auquel il semble aussi avoir volé sa coupe de cheveux…), s’y trouvent Thomas Edison, Isaac Newton et Benjamin Franklin… tous présents dans cette liste ! Il a curieusement oublié Nikola Tesla et Alexander Graham Bell… Bien que diplômé en science physique, Doc passe pour un incapable, un maboul aux yeux des bonnes gens de Hill Valley. Il faut dire que, bien avant que les évènements de RETOUR VERS LE FUTUR soient lancés, Doc avait la fâcheuse tendance d’inventer des machines inefficaces…
On lui doit notamment : l’ouvre-boîte automatique de nourriture pour chiens, la machine à lire les pensées, un fusil à lunettes et un réfrigérateur mécaniques (fabriqués en plein Far West)… Et son chef-d’œuvre : le convecteur temporel, adapté à la fabuleuse voiture DeLorean qui, grâce aux talents de Doc, peut être télécommandée à distance, traverse le Temps et l’Espace, peut voler et être reconvertie en diligence !
Un des traits les plus «Aspies» de Doc : son vocabulaire élaboré, scientifique à l’excès, pour parler de choses très simples (le bal de la promo du lycée devient chez lui «un rituel rythmique dansant»!). De plus, Doc a du mal à comprendre le langage d’ado de Marty qu’il prend au pied de la lettre, notamment sa fameuse expression «C’est pas le pied» (en VO, «This is heavy», «c’est lourd»).
Comme il arrive souvent aux Aspies, Doc est hyperémotif, s’exaspérant quand Marty ne comprend rien à ses explications scientifiques, ou hurlant de peur face à certains imprévus (par exemple quand Marty revient de l’an 1985 quelques secondes seulement après y avoir été renvoyé…). Et, tout à ses travaux scientifiques, Doc se montre parfois aussi complètement inconscient, volant à des terroristes le matériel nucléaire nécessaire à ses expériences. Un autre bizarrerie chez lui, constatée parfois chez les Aspies : il ne supporte pas l’alcool.
Pour autant, ces traits de caractère évoluent au fil de la trilogie… Le sympathique maboul, aidant de son mieux Marty à faire se rencontrer ses parents en 1955 et à repartir à son époque, resterait un personnage en deux dimensions, si le troisième RETOUR VERS LE FUTUR ne venait pas nous révéler le vrai Doc. Le savant allumé était en fait un «masque» social… Quand il rencontre la douce Clara, institutrice au cœur solitaire, Doc laisse enfin apparaître sa vraie personnalité. Terriblement timide, il réussit néanmoins à faire craquer la belle, partageant avec elle son amour de la science et ses lectures de leur auteur favori, Jules Verne. La romance a lieu sous le regard d’un Marty bien étonné de découvrir cette facette inattendue de Doc, et obligé de jouer le parent de substitution ! Tâche d’autant plus difficile que Doc a trouvé l’époque et l’endroit idéal pour se sentir enfin socialement intégré, sortir de ses habitudes et gagner en maturité affective durant l’ère des pionniers de l’Ouest…
Résultat de cette évolution joyeusement menée : Doc et Clara se marient, et reviennent au présent, grâce à leurs efforts communs sur une locomotive transformée en machine temporelle. Pour de nouvelles aventures menées en famille, avec leurs fils, Jules et Vern !
Pour finir, notons que dans la filmographie du réalisateur Robert Zemeckis, on trouve fréquemment des personnages marginaux, excentriques, introvertis… partageant tout ou partie des traits typiques du syndrome. Nous y reviendrons. Il serait intéressant du coup de trouver ce que cela révèle du caractère même du cinéaste des RETOUR VERS LE FUTUR.
cf. George McFly ; Grendel, Forrest Gump et Bubba Blue ; Thomas Edison, Albert Einstein, Benjamin Franklin, Isaac Newton ; Steven Spielberg

… Bruckner, Anton (1824-1896)
Le «Maître de Saint-Florian», «Ménestrel de Dieu», grand compositeur et organiste de l’époque post-romantique allemande, incompris de la critique musicale de son temps, était “moitié simplet, moitié Dieu” à en croire l’expression de son ancien élève et ami Gustav Mahler…
La vie de Bruckner fut, à l’instar du personnage lui-même, d’une grande simplicité, extrêmement pieuse. Toute son existence, essentiellement passée à Vienne, semble avoir été orientée autour du même centre d’intérêt, la musique.
Fils d’un instituteur, il se fit remarquer par son talent musical à l’orgue paroissial, à l’âge de 10 ans. Lui-même devenu ensuite instituteur à l’Abbaye de Saint-Florian, il se forma à la théorie musicale, l’harmonie et l’orgue, révélant un don exceptionnel pour l’improvisation.
Discret, d’une grande modestie malgré les honneurs, obstiné dans l’élaboration patiente de son œuvre musicale, Anton Bruckner fut aussi décrit comme un homme naïf, très provincial, mais paradoxalement capable d’écrire des compositions musicales à la structure mathématique rigoureuse. Bruckner affichait aussi d’autres traits de caractère curieux, amplement suffisants pour qu’il soit cité comme un Asperger potentiel.
Perfectionniste et obsessionnel, Bruckner réécrivait ses propres œuvres en permanence. Il était atteint de comptomanie : il comptait les feuilles dans les arbres, les fenêtres des immeubles, les pavés des chaussées, les perles des colliers des dames, etc. Jusqu’à un âge très avancé, il continuait à grimper au sommet des clochers des églises autrichiennes, pour étudier méthodiquement leurs positions. Ces obsessions étaient si intensens qu’il dut partir en cure de soins, en mai 1867.
Bruckner était énormément maladroit dans ses relations aux autres. Jamais marié, il fit de nombreuses et infructueuses propositions de mariage à des jeunes filles de ses élèves. Sa piété religieuse (intransigeante chez lui, au point qu’il refusera d’épouser une jeune femme ne voulant pas se convertir au catholicisme) le poussait en fait à faire ces demandes, Bruckner espérant ainsi ne pas commettre de péché en épousant une
femme vierge. Il répéta ces propositions jusqu’à un âge avancé, guère convenable aux yeux de la bonne société autrichienne, et dut se résoudre à enseigner strictement aux garçons.
Centre d’intérêt exclusif, pensée mathématique, rigueur morale inflexible, troubles obsessionnels, grandes difficultés à s’adapter aux règles sociales de l’époque… voilà donc des indices qui tendent à confirmer l’hypothèse Asperger chez Bruckner. En attendant bien sûr, confirmation ou infirmation.
Cf. Gustav Mahler

… Burton, Tim
Alors là, aucun doute possible…Au vu des informations données au fil de ses interviews et des livres qui lui sont consacrés, le cinéaste à la coiffure en pétard donne suffisamment d’indices sur sa personnalité pour qu’il soit admis dans ce chapitre : «Il est l’un des nôtres, gooba-gabba, gooba-gabba !»
Tim Burton naît à Burbank, Californie, juste à côté des studios d’animation de Walt Disney, et des studios Warner Bros. et Columbia. Une ville ensoleillée toute l’année, uniforme, anesthésiante de tranquillité satisfaite… celle-là même qui inspirera la petite ville de banlieue conformiste d’EDWARD AUX MAINS D’ARGENT. Le jeune Burton est un petit garçon sage, très introverti et imaginatif, qui chronomètre la durée de dilution des fumées d’échappement des avions passant au-dessus de sa maison, dessine, joue et adore regarder les films qui passent à la télé… spécialement les films d’épouvante d’Universal (comme les FRANKENSTEIN avec Boris Karloff), les adaptations d’Edgar Poe jouées par Vincent Price, les films de monstres japonais, des films bis à base de savants fous et de monstres globuleux en carton-pâte…
De son propre aveu, Burton enfant n’avait pas vraiment d’amis, et préférait, en grandissant, réaliser dans le jardin familial ses premiers films, en Super 8 (comme on le voit dans le court-métrage de 1984
FRANKENWEENIE qu’il vient d’adapter cette année). Il garda des relations distantes avec ses parents, au point d’emménager chez sa grand-mère à 12 ans, puis de vivre seul à 15 ans, dans un petit appartement au-dessus de chez elle. Il se forme ainsi à se débrouiller seul, travaillant après les cours.
Ses dons artistiques lui valent à la fin des années 1970 d’étudier à Cal Arts, filiale du groupe Walt Disney destinée à former les futurs animateurs du studio. Il passera plusieurs années à s’ennuyer d’ailleurs chez eux, se sentant incapable de dessiner à la chaîne le mignon petit renardeau de ROX ET ROUKY… Trop bizarre pour la gentillesse normative des films Disney (il s’enlève un jour une dent de sagesse et dessine sur le mur des bureaux avec son sang !), Burton réalise chez eux deux courts-métrages «OVNIS», VINCENT et FRANKENWEENIE, véritables autoportraits de ses obsessions : Edgar Poe, Vincent Price, la banlieue étouffante, les films de Frankenstein, les chiens, le conformisme de la société américaine… Puis il quitte sans regrets les studios, et après un bref passage à la réalisation télévisée, s’embarque pour le Cinéma avec son premier long-métrage, PEE-WEE’S BIG ADVENTURE…
La suite est connue. Le talent de Burton révèle son univers mêlant poésie visuelle, mélancolie, macabre gothique et humour débridé, de film en film : BEETLEJUICE, BATMAN, EDWARD AUX MAINS D’ARGENT, BATMAN RETURNS (BATMAN LE DEFI), sa production NIGHTMARE BEFORE CHRISTMAS (L’ETRANGE NOËL DE MR. JACK), ED WOOD, MARS ATTACKS !, SLEEPY HOLLOW, LA PLANETE DES SINGES, BIG FISH, CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE, CORPSE BRIDE (LES NOCES FUNEBRES), SWEENEY TODD, ALICE AU PAYS DES MERVEILLES, DARK SHADOWS et maintenant FRANKENWEENIE, en attendant ceux à venir… Il est devenu un artiste à part entière, un conteur populaire gardant, quelle que soit la valeur du film réalisé, une imagination visuelle reconnaissable et unique. La revanche du «misfit», de l’enfant lunatique à la coiffure noire en cascade.
Dans cette filmographie unique en son genre, apparaissent des titres plus autobiographiques : EDWARD AUX MAINS D’ARGENT, ED WOOD, BIG FISH… reflètent des périodes fondamentales de sa vie. Pour connaître l’état d’esprit de Burton, sa relation au monde, mieux vaut donc voir ses films plutôt que guetter des
informations promotionnelles sur le Net. Ils parlent d’eux-mêmes.
Soulignons juste, pour continuer dans l’optique «Asperger» de ce texte, quelques autres aspects de la vie de Tim Burton qui vont dans ce sens. Des relations avec les femmes, rares et guère heureuses (un divorce «à l’hollywoodienne» avec sa première femme, l’actrice et mannequin Lisa Marie) avant sa rencontre
avec Helena Bonham Carter, devenue depuis LA PLANETE DES SINGES son actrice fétiche et son épouse. Et, dans son métier, Burton s’est trouvé de solides amitiés, celles-là même qui lui faisaient défaut dans son enfance. Une équipe de collaborateurs artistiques de premier ordre, présents d’un film à l’autre depuis des années : notamment le directeur artistique Rick Heinrichs, la costumière Colleen Atwood, le compositeur Danny Elfman… Et, en tête d’une troupe d’acteurs revenant régulièrement avec joie dans ses tournages, l’inusable Johnny Depp, complice fidèle de Burton depuis EDWARD AUX MAINS D’ARGENT !
Cf. Edward (EDWARD AUX MAINS D’ARGENT), Willy Wonka, le Monstre de Frankenstein
A suivre…
Ludovic Fauchier