INTRODUCTION
Bonjour chers amis neurotypiques !
J’ajoute ici à mon blog une rubrique légèrement différente de celles que vous connaissez déjà… Celle-ci est en partie liée au cinéma, comme vous allez vous en rendre compte, tout en étant… disons, un peu plus personnelle qu’à l’accoutumée.
Cette rubrique parle en effet du syndrome d’Asperger. Ceux qui lisent ce blog depuis un certain temps se souviennent peut-être d’un texte que j’avais consacré en 2010 à THE SOCIAL NETWORK, film qui m’avait permis d’ouvrir une grande parenthèse pour aborder le fameux syndrome dont je suis atteint.
Rappelons brièvement ce qu’est le syndrome d’Asperger. Ce syndrome, s’il fait partie du spectre autistique, n’est pas de l’autisme. Je cite ici un texte que j’avais écrit dans le blog sur SOCIAL NETWORK.
« … les personnes atteintes de «l’Asperger» (…) manifestent une intelligence brillante, souvent liée à une mémoire très développée ; malheureusement, comme par un effet de compensation, leurs compétences sociales et émotionnelles sont dramatiquement faibles, voir inexistantes, et les «Aspies» donnent souvent l‘impression à leur entourage qu‘ils ne prêtent pas attention à eux (…) ; ils peuvent n’avoir aucun ami, ou un nombre très restreint. Leur mémoire les fait s’intéresser à un champ de connaissances particulier (le langage informatique, le cinéma, les musiques de films, les horaires de train d‘une ligne particulière, l’histoire de l’aviation, etc.), quasiment maniaque des plus petits détails ; leur langage est très spécial – des paroles très rapides, élaborées, prononcées sur un ton monocorde, grinçant ou très faible ; une expression du visage et du regard marquée par la concentration extrême, mais figée, donnant une impression de raideur, tout comme leur gestuelle ; une hypersensibilité entraînant de subits «décrochages» synonymes de repli sur soi, qui passent pour de l’inattention, en pleine conversation ou dans un lieu bruyant.
Ajoutons aussi à tout cela une façon très tranchée de prononcer des jugements involontairement blessants, doublée souvent d’une inconscience de cette attitude… Le syndrome d’Asperger «type» rassemble la plupart de ces aspects ; pour celui qui en souffre, qui en a conscience et qui veut corriger le tir, cela demande un intense travail psychologique… Apprendre à vivre avec est une tâche ardue, mais pas impossible. Pour résumer, la souffrance de «l’Aspie» vient de l’incapacité à s’exprimer clairement et simplement avec ses proches. C’est d’autant plus douloureux pour celui qui en souffre qu’il se retrouve souvent seul, généralement incapable de comprendre pourquoi il se comporte ainsi et comment se comporter en société, sans une aide extérieure. (….) »
Depuis ces dernières années, le « phénomène Asperger » a pris une ampleur tout à fait inattendue. Les « Aspies », comme on se surnomme, sont devenus un vrai phénomène de société : alors que leurs cas intéresse de plus en plus les médecins spécialistes, de plus en plus de reportages et de documentaires leur sont consacrés, et les auteurs de fictions, qu’il s’agisse de films, de séries, de romans, etc. créent de plus en plus souvent des personnages mémorables… A tel point que l’auteur de ces lignes, indécrottable cinéphile, découvre ou redécouvre sous un angle nouveau des films qu’il croyait connaître par coeur.
Sur le Net, les discussions vont bon train pour savoir qui, dans sa série ou son film préféré, est un « Aspie » ou non. Et des personnages historiques, des personnalités réelles font aussi l’objet de débats similaires. Cela donne des découvertes ou des hypothèses assez surprenantes, mais pas toujours vérifiables. S’il semble admis par exemple chez les spécialistes du syndrome qu’Albert Einstein ou Glenn Gould étaient des « Aspies », pour d’autres personnes réelles, le sujet est souvent difficilement vérifiable. Comment savoir ainsi si Michel-Ange avait, le syndrome, comme on le suppose ? Des cas comme celui-ci étant situés très loin dans le temps, il est forcément délicat d’en tirer des conclusions définitives.
Quoi qu’il en soit, je vous propose ici de faire un petit « voyage en terre Asperger », à travers un abécédaire spécial : des portraits sommaires de figures historiques et de personnages fictifs ayant (peut-être) ledit syndrome d’Asperger. Des excentriques touchant à tous les domaines ou presque : il y a des cinéastes, des hommes politiques, des écrivains, des scientifiques, mais aussi des robots, des extra-terrestres et même des super-héros ! Des génies, des marginaux, des doux dingues, des grands dépressifs, aussi… C’est une véritable auberge espagnole.
A vous de voir si vous reconnaissez des traits familiers dans cette drôle de galerie qui paraîtra au fil des semaines. J’attends vos réactions futures.
Ludovic Fauchier, avec la collaboration de HAL 9000
Bonjour,
Je suis très intéressée par cette série de billets et j’aimerais savoir quelles sont vos sources. Je m’intéresse en particulier aux musiciens et compositeurs dont on suppose qu’ils étaient aspies (Bartok, Satie, Bruckner, Glenn Gould…) pour l’écriture d’un article sur le sujet. Est-ce que vous avez des sources ou est-ce qu’il s’agit seulement de suppositions personnelles ?
Bonjour (ou bonsoir), désolé de ne pas avoir répondu plus tôt, je ne tiens plus ce blog à jour depuis pas mal de temps…
Pour la grande partie des portraits présentés dans ces textes, je dois dire qu’il s’agit le plus souvent d’hypothèses. Je préfère être clair sur ce sujet, le plus souvent, c’est en cherchant souvent au hasard sur le Net que j’ai trouvé la plupart des noms de cet abécédaire. Avec le risque d’erreur et d’interprétation qui en découle… Seules exceptions chez les musiciens : Mozart (voir le livre « Ces Autistes qui ont changé nos vies », je ne suis plus sûr du titre et du nom de l’auteur…) et Glenn Gould (voir le documentaire de France 2 « Le Cerveau d’Hugo »).
Bonjour,
Je suis très intéressée par le sujet de cette série de billets, surtout en ce qui concerne les musiciens (Bruckner, Satie, Bartok, Gould…). Pourriez-vous me dire quelles sont vos sources ?
Un grand merci d’avance.