En bref, spécial contes de fées : LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ Vs. JACK LE CHASSEUR DE GEANTS

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OZ THE GREAT AND POWERFUL / LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ, de Sam Raimi

1905. Oscar Diggs (James Franco), un magicien de fête foraine, séducteur égoïste, roublard et vaniteux, rêve de devenir aussi grand qu’Houdini et Thomas Edison, mais échoue régulièrement dans ses numéros. Sa petite amie Annie (Michelle Williams), lasse de son comportement, lui annonce qu’elle en épouse un autre. Et le colosse de la troupe, petit ami jaloux de la dernière conquête d’Oscar, vient l’attaquer. Le magicien raté n’a que le temps de s’échapper en montgolfière… pour se retrouver happé par une terrible tornade dévastant tout sur son passage. Oscar est emporté dans un pays fantastique : Oz. Il y rencontre la douce Theodora (Mila Kunis), qui lui apprend qu’une prophétie annonçait sa venue, pour régner sur ce monde merveilleux et vaincre une vilaine sorcière et ses sbires, les Singes Volants. Oz se croit donc déjà promis à une vie heureuse et insouciante, et séduit Theodora. La sœur de celle-ci, Evanora, reine de la Cité d’Emeraude (Rachel Weisz), lui dit que pour pouvoir monter sur le trône et jouir des richesses du royaume, il doit vaincre la sorcière. Accompagné de Finley, un petit singe volant, Oscar se met en route, sans savoir qu’il est manipulé par la vraie sorcière du royaume

 

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JACK THE GIANT SLAYER / JACK LE CHASSEUR DE GEANTS, de Bryan Singer

Au Moyen Âge, Jack (Nicholas Hoult), un jeune fermier naïf, vit seul avec son oncle. Obligé de vendre son cheval et sa charrette, Jack se rend à la cité du Royaume du Cloître, dont la princesse Isabelle (Eleanor Tomlinson) est en âge de se marier. Jack tombe sur un moine qui s’est emparé de graines enchantées par le fourbe conseiller Roderick (Stanley Tucci). Le moine poursuivi par les sbires de Roderick insiste pour acheter le cheval de Jack, payant celui-ci avec les graines de haricot, en insistant pour que celles-ci ne soient jamais trempées dans l’eau. Réprimandé par son oncle pour s’être fait honteusement rouler, Jack reste seul à la ferme. Cette nuit-là, Isabelle s’enfuit et frappe à la porte de la ferme. Jack lui offre le refuge pour la nuit, tombant amoureux de la ravissante jeune femme. Mais il a accidentellement laissé échapper une graine, sous le plancher de la maison. Aspergée par la pluie, la graine se met à pousser : des racines gigantesques emportent la maison, et Isabelle, dans les cieux ; Jack est jeté au sol. Au matin, le Roi (Ian McShane) ordonne à son chevalier Elmont (Ewan McGregor) et ses hommes, accompagnés par Roderick, de secourir sa fille. Jack se joint à l’équipe de chevaliers pour entamer une dangereuse ascension, menant à Gantua, le mythique repère des terribles Géants…

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Les hasards du calendrier des sorties cinéma donnant parfois des résultats inattendus, les spectateurs ont pu voir en l’espace d’une semaine deux films de studio inspirés de contes de fées connus de tous, et largement remaniés pour l’occasion. Sam Raimi et Bryan Singer, deux cinéastes de la « top list » américaine ont ainsi offert au public leurs visions respectives du MAGICIEN D’OZ pour le premier, et de JACK ET LE HARICOT MAGIQUE pour le second. Respectivement titrés, en VF, LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ et JACK LE CHASSEUR DE GEANTS, les deux films se sont lancés dans un combat à distance qui semble avoir largement profité au premier, remportant le succès quand son rival, au budget tout aussi luxueux, a connu un échec cinglant… et un peu injuste. 

Constat concernant OZ : les insatiables studios Disney ont « avalé » Sam Raimi, contraint de se plier aux exigences grand public du studio. Le film est certes visuellement somptueux, doté d’astuces de mise en scène typique de son auteur (notamment un prologue en noir et blanc, filmé au format 1.33 évoquant le cinéma des années 1930, et le classique MAGICIEN D’OZ avec Judy Garland), mais il reste bien trop sage, de la part d’un cinéaste qui nous avait habitué à plus d’inventivité. L’univers Raimi, largement dilué ici dans la gentillesse disneyienne, survit à grand peine. Le cinéaste réserve quand même les scènes les plus marquantes aux personnages des sorcières, dont les métamorphoses et les bonds frénétiques rappellent bien évidemment les moments chocs d’EVIL DEAD (sans les excès gore, évidemment !). De même, le personnage de Theodora et sa transformation tragique évoquent un pendant féminin du Bouffon Vert joué par Willem Dafoe, dans SPIDER-MAN. L’autre problème, c’est que le film ne nous intéresse pas vraiment aux dilemmes de son héros, certes campé par le sympathique James Franco, décrit comme particulièrement vénal… LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ a aussi contre lui un « aspect déjà vu » rappelant le traitement d’ALICE AU PAYS DES MERVEILLES par Tim Burton, autre cinéaste qu’on adore, mais qui s’était assez fourvoyé dans un luxueux remaniement d’un classique littéraire pour enfants, toujours à la mode Disney. Les deux films partageant même le compositeur Danny Elfman, et le directeur artistique Robert Stromberg, déployant de surcroît la même technologie 3D, l’impression de « déjà vu » dénué de magie persiste. Dommage, car de temps à autre, Raimi retrouve l’inspiration (le village des poupées, la traversée d’une forêt maudite, les attaques des singes volants) sans pour autant convaincre.

 

jack-the-giant-slayer dans Infos en bref

Resté longtemps absent des écrans après son remarquable WALKYRIE, Bryan Singer avait bien failli réaliser un remake d’EXCALIBUR, le chef-d’oeuvre mythologique de John Boorman sur le Roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde. Le projet était malheureusement tombé à l’eau, mais le cinéaste d’USUAL SUSPECTS et X-MEN tenait à faire son film de chevaliers et de légendes. Plongeant d’une part dans le conte classique déjà cité plus tôt, et s’inspirant vaguement d’un vieux classique de 1962, JACK LE TUEUR DE GEANTS (réalisé pour profiter du succès des merveilleux films de Ray Harryhausen : LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD et JASON ET LES ARGONAUTES), le cinéaste tourne ici le dos aux univers sombres et aux thrillers auquel il nous avait habitués, pour faire son film le plus léger, le plus grand public. Et il ne s’en tire pas mal du tout : sans prendre son film excessivement au sérieux, il le traite aussi avec une absence totale de cynisme qui le rend particulièrement attachant.

Le film reste alerte, solidement mené. Même son aspect parfois kitsch (le look immaculé des armures, la coupe de cheveux d’Ewan McGregor qui reste droite même après une chute dans l’eau…) le rend sympathique. Le cinéaste se fait plaisir en revisitant quelques classiques fondateurs, notamment des références visuelles aux films d’Heroic Fantasy des années 1980 : EXCALIBUR en tête, avec ses armures étincelantes, des scènes de romance (ainsi qu’un passage dans la cuisine des Géants) rappelant plutôt le LEGEND de Ridley Scott, et même l’apparition clin d’oeil de Warwick Davis, WILLOW en personne. D’autres allusions discrètes titillent la mémoire du cinéphile, principalement les classiques de Ray Harryhausen, et même une atmosphère à la KING KONG dans les scènes d’exploration du monde des Géants, vedettes incontestables du film. Ils éclipsent la prestation honorable des comédiens réels, parmi lesquels on remarquera la ravissante jeune comédienne Eleanor Tomlinson. Le tout se voit donc sans ennui, provoque un certain plaisir nostalgique et pourrait, qui sait ?, devenir un futur petit classique du genre.

 

Verdict : avantage à JACK. Bryan Singer wins !

 

Ludovic Fauchier.

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