En bref… THE WORLD’S END (Le Dernier Pub avant la Fin du Monde)

Image de prévisualisation YouTube

The World’s End (Le dernier pub avant la fin du monde), d’Edgar Wright

Gary King (Simon Pegg) n’a jamais oublié la nuit du 20 juin 1990, passée à fêter la fin du lycée avec ses copains Andy, Oliver, Steven et Peter. Ils s’étaient lancés dans le « Golden Mile » (ou « Barathon« ) : la tournée des douze pubs de leur ville natale de Newton Haven. Complètement cuits, les cinq amis avaient abandonné avant d’arriver au bout, au World’s End… Vingt ans après, Gary n’a pas bougé d’un pouce, et s’est juré de finir son pari. Il retrouve Andy (Nick Frost), Oliver (Martin Freeman), Steven (Paddy Considine) et Peter (Eddie Marsan), tous rangés et responsables, et les convainc de revenir à Newton Haven. Les cinq quadragénaires sont loin de se douter que leurs retrouvailles imbibées vont sérieusement déraper d’une façon qu’ils n’auraient jamais pu prévoir…

 

En bref... THE WORLD'S END (Le Dernier Pub avant la Fin du Monde) dans Fiche et critique du film the-worlds-end

Bonjour chers amis neurotypiques ! On va s’y remettre après cette longue, longue interruption estivale…

Retour au blog, donc, avec ce très sympathique nouvel opus du duo Simon Pegg-Nick Frost, concluant la « trilogie du Cornetto » entamée avec Shaun of the Dead et continuée avec Hot Fuzz. Pour se rafraîchir la mémoire, rappelons que Pegg et Frost sont devenus, en l’espace d’une décennie, un duo comique de premier plan. Simon Pegg, le petit rouquin nerveux (ici teint en noir), et Nick Frost, le joufflu débonnaire, se firent connaître dans la série comique Spaced (Les Allumés), détournement référentiel et très britannique de la pop culture, qui leur fournira en 2004 l’inspiration de leur très réussi Shaun of the Dead. Mis en scène par leur ami Edgar Wright, Shaun revisitait les films de zombies à la George Romero en les déplaçant dans le paysage britannique, pour finir par un assaut apocalyptique (et bourré de gags) au milieu d’un pub ! Succès immédiat, et trois ans plus tard, Pegg, Frost et Wright récidivaient avec Hot Fuzz, hommage décomplexé aux « buddy movies » d’action à la Joel Silver / Michael Bay, toujours transposés dans la campagne anglaise. Nouvelle réussite pour un film survitaminé, bourré d’humour et de situations délirantes. Simon Pegg, devenu le chouchou de J.J. Abrams (Mission : Impossible III et Star Trek), a retrouvé Frost chez Steven Spielberg et Peter Jackson (Tintin coécrit par Wright, où ils incarnent les Dupondt) et dans le décevant Paul (non réalisé par Wright, ce qui explique sans doute bien des choses) ; les deux camarades retrouvent Wright (parti en solo réaliser Scott Pilgrim, et travaillant sur Ant-Man pour Marvel) pour boucler leur trilogie en revisitant à leur façon les films sur la Fin du Monde, devenus monnaie courante ces derniers temps. Ils sont rejoints pour la circonstance par d’excellents comédiens venus se mêler à leurs délires : deux habitués des seconds rôles du cinéma britannique et américain, Eddie Marsan (Sherlock Holmes) et Paddy Considine (In America). Sans oublier Bilbo Baggins en personne, Martin Freeman, parfaitement à son aise dans la comédie pince-sans-tire. Sont également de la partie Rosamund Pike (très loin ici de la méchante Bond Girl de Meurs un Autre Jour) et Pierce Brosnan, venu nous rappeler que, chez Frost et Pegg, les anciens agents 007 ne sont pas ce qu’ils semblent être. Revoir Timothy Dalton dans Hot Fuzz….

Il faut bien admettre qu’après les réussites précédentes du trio, The World’s End laisse un petit arrière-goût d’inachevé… Le film reste suffisamment drôle et enlevé pour passer un bon moment, mais on devine une légère baisse d’inspiration dans l’écriture. Il faut dire que le script fait un grand écart permanent entre deux genres de films très dissemblables : d’un côté, le récit d’invasion science-fictionnelle, de l’autre une comédie « alcoolisée » sur les désillusions adultes de cinq ex-copains ; la rupture de ton permanente entre le rire et l’inquiétude tente de retrouver l’étincelle de Shaun (jusqu’à faire du sacro-saint pub le cadre principal de l’action) sans y parvenir tout à fait. Les comédiens, heureusement, s’entendent à merveille et restent crédibles ; dans la première partie, ils nous offrent un régal de comédie dramatique, entre quatre adultes « pépères » et responsables, embrouillés en permanence par leur ex-copain toujours immature. Il est amusant d’ailleurs de constater que les rôles s’inversent : alors que jusqu’ici Pegg jouait le type « sérieux », relativement responsable, et Frost était le clown de service, éternel ado attardé, c’est désormais Frost qui joue l’adulte et Pegg le gamin irresponsable. Lorsque vient la fameuse invasion, le film part totalement en vrille sans trop de finesse, mais heureusement, l’humour et les références font passer la pilule. On pense beaucoup aux Femmes de Stepford, aux Body Snatchers et à John Carpenter (notamment They Live et The Thing, détourné le temps d’une savoureuse séquence de suspicion généralisée)… Wright, Pegg et leurs camarades ne peuvent s’empêcher de rajouter à leur film de fin du monde des moments complètement absurdes, comme ces bastons collectives à la Jackie Chan / Sammo Hung, une confrontation science-fictionnelle illustrant un peu lourdement la métaphore du passage à l’âge adulte (représenté ici sous forme de « conformisme alien » à la They Live), ou ce final narratif à la Mad Max qui semble venir d’un autre film n’ayant rien à voir avec le début de l’histoire…

On l’aura compris, The World’s End pratique l’enchaînement de ruptures de ton de façon tellement frénétique et intensive qu’il perd une partie de son capital sympathie initial. Pas aussi maîtrisé que Shaun of the Dead ou inspiré que Hot Fuzz, il est heureusement sauvé par sa bande de copains, ses idées absurdes et ses moments joyeusement imbibés. Et il semble clairement marquer la tournée de séparation d’une bande de trublions, célébrée dans de généreuses pintes de bière. Burp.

 

Ludovic Fauchier of the Dead.

0 commentaire à “En bref… THE WORLD’S END (Le Dernier Pub avant la Fin du Monde)”


  1. Aucun commentaire

Laisser un commentaire



Winx club le film |
La vie est un long film tra... |
Cinéma et science-fiction |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Festival 8-9,5-16
| pieces of one piece
| Site déménage