En bref… MORTDECAI / Charlie Mortdecai

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MORTDECAI / Charlie Mortdecai, de David Koepp

L’histoire :

Lord Charlie Mortdecai (Johnny Depp), marchand d’art excentrique, parcourt le monde à la recherche d’œuvres rares à acquérir et revendre, au prix fort, à des clients peu recommandables ; il s’en sort toujours grâce à son fidèle valet et homme de main, Jock (Paul Bettany). Mais le grand train de vie de Charlie lui vaut de sérieux ennuis financiers, au grand dam de sa chère épouse Johanna (Gwyneth Paltrow), rebutée par ailleurs par la moustache toute neuve de son mari… 

L’assassinat d’une restauratrice de tableaux, et le vol d’une rarissime peinture de Goya, met Charlie dans une situation délicate. L’inspecteur Alistair Martland (Ewan McGregor), amoureux malheureux de Johanna, mène l’enquête et réalise que la toile a sans doute été dérobée par Spinoza, un associé de Charlie, après que la restauratrice ait été assassinée par un certain Strago (Jonny Pasvolsky). Et tandis que Martland se rapproche de sa femme, Charlie, flanqué de Jock, met un point d’honneur à récupérer le Goya volé - quitte à se mettre dans de beaux draps…

 

Mortdecai

La critique :

Fais-nous mal, Johnny, Johnny… On a beau aimer Johnny Depp pour le suivre depuis pratiquement ses débuts (Edward aux mains d’argent, 25 ans déjà !?), il faut bien admettre que l’acteur est entré dans une phase critique. A l’instar de nombre de confrères entrés dans leurs cinquante ans, il semble être en pente descendante depuis quelques années. A l’exception de quelques films sympathiques (Rango et Lone Ranger, entre autres), Depp a bien mal choisi ses projets, entre un Pirates des Caraïbes 4 patachon, un Dark Shadows en relatif pilotage automatique ou une prestation embrumée dans Transcendance. Le jeune homme rêveur, charmeur et mélancolique des débuts s’est même mué au fil du temps en un énorme cabotin… Ce serait pardonnable (reconnaissons que le voir faire ses numéros à la Buster Keaton est toujours amusant), si les films étaient bons, mais malheureusement, depuis Public Enemies (six ans déjà), ce cher Johnny semble brader son talent. Malheureusement, Charlie Mortdecai ne changera pas la donne. 

Tout le film est un beau gâchis, un ego trip de premier ordre, Depp surjouant son propre personnage sous son aspect le plus irritant : un dandy richissime, imbu de lui-même, déconnecté de la réalité, mais dénué de tout ce qui rendait ses personnages précédents sympathiques. Une forme de démission qui touche aussi ses partenaires, contraints à faire du surplace avec des personnages creux, et le réalisateur David Koepp, bien plus inspiré quand il faisait de bons petits films fantastiques sans prétention (Stir of Echoes / Hypnose, et Fenêtre Secrète, avec le même Johnny Depp). Plus lassant qu’amusant, Charlie Mortdecai tente mal de raccorder les comédies sophistiquées à la Blake Edwards aux poses trash des films de gangsters de Guy Ritchie. Très mauvais mélange… Les running gags sont interminables (la moustache…) quand ils devraient être légers, Johnny continue de faire du Jack Sparrow mais ne fait pas rire ; quant au « sommet » du burlesque attendu dans le film, il est atteint dans une scène de gastro collective durant une party sans intérêt. Les autres acteurs font ce qu’ils peuvent pour sauver les meubles, sans être convaincus. Gwyneth Paltrow a toujours son charme habituel, Ewan McGregor se demande pourquoi il joue les utilités, et Paul Bettany sauve les meubles en faisant sourire le spectateur via son personnage de valet souffre-douleur. Mais franchement, c’est trop peu pour rendre le film sympathique. Depp, producteur du film, a logiquement attiré les foudres des critiques, le film a plongé dans l’indifférence générale au box-office, et, cette fois, on peut considérer que c’était justice…

On espère que cette nouvelle contre-performance réveillera enfin l’ami Johnny, et l’incitera à prendre de nouveau des risques sur ses prochains films. Peut-être Black Mass, qui le fera revenir dans les films de gangsters purs et durs, nous ramènera l’acteur intense de Donnie Brasco et Public Enemies. Croisons les doigts, et coupons vite cette triste moustache…

 

Ludovic Fauchier.

 

La fiche technique :

Réalisé par David Koepp ; scénario d’Eric Aronson, d’après le roman « Dont’t point that thing at me » de Kyril Bonfiglioli ; produit par Christi Dembrowski, Johnny Depp, Andrew Lazar, Patrick McCormick, Gigi Pritzker, Monique Feig et Kenneth Kokin (Huayi Brothers Media / Infinitum Nihil / Mad Chance Productions / OddLot Entertainment)

Musique : Mark Ronson et Geoff Zanelli ; photo : Florian Hoffmeister ; montage : Derek Ambrosi et Jill Savitt

Direction artistique : Patrick Rolfe ; décors : James Merifield ; costumes : Ruth Myers

Distribution USA : Lionsgate / Distribution France : Metropolitan Filmexport

Caméras : Arri Alexa et Red Epic

Durée : 1 heure 46

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